Le portrait littéraire de l'homme, de l'écrivain et du détenu,Varlam Chalamov, auteur des Récits de la Kolyma, oeuvre majeure sur le Goulag : Gisèle Bienne se réfère aux lectures de Chalamov, à sa correspondance en particulier avec Pasternak, Soljenitsyne, Nadejda Mandelstam, elle interroge avec acuité son éthique et les effets de ses longues années de zek (prisonnier du Goulag) sur sa santé et son existence quotidienne. Une lecture amie, lucide et stimulante d'un écrivain décisif du XXe siècle.
Un essai illustré autour de la figure de l'ours, où sont abordés tous types de sujets nous permettant de mieux comprendre notre relation à notre "frère de la forêt".
Quand le cinéma et la vie s'allient pour fabriquer du romanesque féroce, l'oeil de l'écrivaine s'allume. Qu'ont en commun "Les Oiseaux", "Marnie", "Body Double", "Working Girl", "Le Bûcher des vanités" et "Cinquante nuances de Grey" ? Autrement dit, deux indéboulonnables classiques d'Alfred Hitchcock, la bande image des années 1980 et le plus grand phénomène de porno-soft de notre époque ? Leurs héroïnes : Tippi Hedren, Melanie Griffith, Dakota Johnson, trois femmes activement disparues de mère en fille...
Sur le mode d'une narrative non-fiction réinventée, Hélène Frappat signe une enquête arachnéenne sur le réel proprement surréaliste d'une lignée de stars hollywoodiennes maudites. Et nous fait *voir* comme jamais ce que nous avions pourtant sous les yeux *depuis le début*.
Une chasse à l'homme dans l'Outback australien.
Dans l'immensité sauvage d'une Australie écrasée sous un soleil de plomb, Frank s'occupe d'une petite station-service perdue au milieu de nulle part. Son quotidien solitaire n'est troublé que par le passage de quelques rares clients. Un jour, une voiture arrive en trombe. Une jeune femme en sort, fait quelques pas et s'écroule, après avoir murmuré " Pas d'ambulance, pas de police. " Alors que Frank, aidé par un couple de voyageurs, tente de soigner les blessures de l'inconnue, ses assaillants débarquent, fusils à la main, et cernent les lieux. Coupés du monde, les occupants de la station-service vont alors devoir faire face à un véritable siège.
Luca a vingt-sept ans lorsqu'il découvre que son père est un monstre qui a séquestré et causé la mort de plusieurs petites filles dont une seule a survécu. Pour lui comme pour Laura, libérée au terme de quatorze années passées dans un container, comment se réapproprier un destin confisqué ?
Hugo Boloren a perdu la bille. Celle qui l'accompagne dans ses enquêtes et qui fait «ding» pour le mettre sur la bonne piste. Neurasthénique, il erre dans le commissariat, au grand dam de Lulu la stagiaire. Il est temps de changer d'air.Justement, alors qu'il s'apprête à emmener sa mère à un rendez-vous médical chez un spécialiste lillois, Hugo apprend qu'un garçon de dix ans s'est fait agresser dans une immense décharge publique à la frontière franco-belge jouxtant la Terra nullius, un camp de laissés-pour-compte. Son instinct lui dicte d'aller jeter un oeil à ce territoire sans maître, mais il est loin de se douter que l'attend là-bas l'affaire criminelle la plus sordide de sa carrière.
Non loin du village de Rivière Brûlée, trois adolescents partent camper dans la forêt. C'est l'été, ils se réjouissent de passer ces trois jours au grand air. Le premier jour est idyllique. Le soir, à la veillée, ils se racontent des histoires de fantômes, jouent à se faire peur. Mais le lendemain, au retour d'une baignade dans la rivière, ils ont la nette impression que leurs affaires ont été déplacées. Ils sentent comme une présence autour d'eux. Leurs peurs vont se concrétiser de la manière la plus effrayante...
Andrée A. Michaud revisite le film Delivrance avec un une intensité et un brio narratif dignes de Bondrée.
«?L'accouplement est un cérémonial - s'il ne l'est pas c'est un travail de chien.?».
Au début des années soixante, un jeune homme est nommé instituteur dans un village du Périgord, le pays des grottes préhistoriques, entre Les Eyzies et Montignac.
Dense, tendu, plein de fulgurances et d'emportements le roman fait de cette terre l'espace à vif d'une quête amoureuse. Yvonne, la belle buraliste, porte en elle la brûlure du désir, tout le mystère de la différence des sexes - l'origine du monde.
Ce court récit inédit de Julien Gracq met en scène une fascination. C'est la vision initiatrice, brève mais répétée, d'une demeure, aperçue à chaque trajet depuis un car traversant la campagne pendant l'Occupation, qui pousse le narrateur à se mettre en route, cheminant seul dans les sous-bois pour s'approcher de la maison. À travers le récit de ce parcours aussi sensuel et contemplatif qu'intériorisé, La Maison déplie, comme une intrigue, la naissance d'un désir.
« Le soir tombait plus vite qu'ailleurs sur l'égouttement de ces fourrés sans oiseaux. Leurs bruits légers et distincts :
Craquements de branches, sifflement faible du vent dans un pin isolé, éteignaient les bruits insignifiants de la campagne - au long d'eux, dans la brume pluvieuse, on marchait comme dans une ombre portée : la route tout entière feutrée et épiante, n'était plus qu'une oreille collée contre la lisière des bois. [...] Après quelques allées et venues assez incertaines au long de la route, l'envie me vint une minute, devant cet obstacle absurde, de renoncer à mon équipée - mais la curiosité fut la plus forte. »
"Où sont les femmes... de cinquante ans ?
Quelle est leur place dans la société, dans l'Art ? Comment éprouvent-elles cet âge « du milieu », ses bouleversements, dans l'intimité de leur couple et de leur famille ? Dans leur regard sur elles-mêmes, dans celui des autres ?
Pensé comme un dialogue entre les autrices, ce recueil plein d'humour et de tendresse met en lumière une étape souvent méprisée de la vie des femmes."
«Il est une forêt sans borne où je voudraisM'enfoncer, en mourant, loin de la médecineQui m'impose pour vivre une foule d'extraits Chimiques. J'y prendrais tout doucement racine,Jusqu'au jour où, non moins en douceur, j'entreraisD'abord aussi fragile et fin qu'une houssine,Quitte de mes devoirs et de mes intérêts,Dans l'absence de temps où l'Arbre se dessineSans crayon ni pastel, sanguine ni pinceau.Vite, j'y deviendrais vigoureux arbrisseau.Puis l'artiste inconnu qui conçut la rosée.Et la houle des monts et les yeux des vivantsMe laisserait songer tout au fond du muséeVégétal où, distraits, viennent errer les vents.»
Publié clandestinement en 1942, traduit en dix langues et parachuté par la RAF sur l'Europe occupée, « Liberté » de Paul Eluard est un poème mythique : avec ses vingt et un quatrains, il a la ferveur d'une déclaration d'amour et la force d'un mot d'ordre. En novembre 2016, « Liberté j'écris ton nom », le poème de Paul Eluard illustré par Fernand Léger, reparaît chez Seghers à l'identique de l'édition originale, datée de 1953.
Tandis que nous nous apprêtons à rendre hommage aux victimes des attentats du 13 novembre 2015, la « liberté » scandée par Eluard apparaît plus que jamais comme un leitmotiv, un mot de rassemblement généreux, optimiste, qui va bien au-delà des clivages politiques, sociaux et religieux. Celui qui clame « Liberté, j'écris ton nom » invoque toute une histoire de luttes et de sacrifices - celle de nos aînés -, mais affirme aussi le désir de se sentir vivant, humain, aspirant au bonheur. Dans ce contexte troublé, il nous a semblé important que cette oeuvre soit de nouveau disponible, dans une belle édition, soignée et accessible au plus grand nombre.
L'Histoire sait bien quoi faire de ceux qu'elle n'arrive pas à classer ni dans le camp des vainqueurs, ni dans celui des vaincus : elle les élimine et les enterre.
Arnaud Maïsetti, fasciné par ce continent imaginaire qu'est le Canada, a rencontré le fantôme d'Etienne Brûlé, un gueux mystérieux qui fut aux côtés de Champlain dans sa conquête inattendue de ce qui deviendrait le Québec dont il fonda la ville éponyme. Comment expliquer que ce jeune garçon engagé comme mousse soit devenu le véritable découvreur de ce territoire incompréhensible pour les Blancs, le premier interlocuteur de ceux que l'on nommerait "Indiens", le premier arpenteur d'un espace inviolé ? C'est le défi de ce roman brûlant qui se perd sur les traces d'un oublié de l'Histoire pour en réinventer le mystère.
Claro aime tellement la littérature que la fréquenter en permanence lui aiguise les dents qu'il a souvent très dures. Dans ce recueil, il taille de beaux costards à quelques phobies françaises, aux valeurs frelatées du roman hexagonal, aux prix littéraires qu'il honnit (tant qu'il n'en a pas), aux éditeurs qui exagèrent, et nous subjugue avec sa vérité sur le Stabilo, les pseudos transparents, ses conseils pour obtenir le succès, ses remarques sur la zoophilie...
Et les gougères. Impitoyable !
Les lecteurs de Franz Bartelt connaissent sa prédilection pour les personnages bavards adeptes de théories, de divagations, parfois mais pas toujours à jeun.
En quinze monologues, il propose autant de figures qui font de la mauvaise foi, de la mauvaise humeur ou de la mauvaise haleine un art majeur. Du critique de théâtre persuadé que sa plume est « une arme de destruction massive » qui aurait mérité une bonne guerre, à l'adepte de la politique de la chaise vide, en passant par un surdoué magnifiquement abruti, voilà une galerie qui permet à l'auteur du Jardin du bossu de donner toute la mesure de son inspiration puisée au café du coin ou pas tellement plus loin. Et si encore ce n'était que drôle...
Demandez à Ski ce qu'on disait l'autre jour chez Chevillard, à deux pas de nous, quand vous êtes entré dans ma loge. (Proust, La Prisonnière) On oublie un peu que Chevillard avait trouvé sa place dans la Recherche de Proust. Il n'était que temps de voir l'auteur de L'Autofictif rendre la monnaie de sa pièce au grand écrivain dont on célèbre un centenaire en 2023.
Mousse embarqué de force sur un bateau où l'équipage ne lui épargne rien, le narrateur de cette histoire raconte sa vie en mer, entre les privations, les sévices et la cruauté des marins, mais sous la protection du cuistot. Ce dernier comprend vite qu'avec le vent qui tombe se préparent des temps terribles et que la vie sur un galion immobile va devenir un enfer.
C'est ainsi que débute un des romans fantastiques les plus saisissants de la littérature française, transformant une aventure maritime en conte initiatique : dans le sillage des deux rescapés fascinés par la montagne qui domine l'île où ils ont échoué et qui semble avoir été désertée par les humains, un univers aussi fabuleux qu'inquiétant émerge de la roche.
À l'ombre d'un père immense, un seul livre, posthume, a permis à Michel Bernanos, de se faire un prénom. La Montagne morte de la vie est de ceux dont les images et les visions vous poursuivent toute une vie.
Éditée par Minuit en 1948 mais écrite bien plus tôt, David fait partie des oeuvres méconnues de Dhôtel alors qu'elle en est la quintessence. On y suit depuis son enfance un orphelin misérable qui a choisi de dire non à toutes les chances qu'on lui offre, cousin campagnard de Bartleby : «je ne peux pas m'expliquer» dit-il. Libre, sans hiérarchie, sans révolte et sans le sou, il avance, ne rendant de compte à quiconque, même si un homme riche lui propose d'en faire son héritier.
«Lire un roman d'André Dhôtel revient à plonger dans un mystère, mais un mystère limpide, net, le contraire du brouillard, ce qui est loin d'être le seul paradoxe de cette prose si singulière et captivante.» «Il a une place unique dans le roman actuel, un grand livre, une sorte de féerie minutieuse.» (Henri Thomas)
Anchorage, sur les rivages glacés de l'Alaska. Dans la nuit du 2 février 2012, la jeune Samantha Koenig termine son service dans un petit kiosque à café, battu par la neige et le vent. Le lendemain, elle n'est toujours pas rentrée chez elle. Une caméra de vidéosurveillance apporte vite la réponse : on y voit clairement un inconnu emmener l'adolescente sous la menace. Commence alors une véritable chasse à l'homme, qui permet au FBI de coincer sur un suspect potentiel dans un motel au Texas, après avoir repéré des mouvements bancaires sur la carte bleue de Samantha. Le suspect, Israel Keyes, est un homme qui semble pourtant au-delà de tout soupçon, un honnête travailleur vivant seul avec sa fille. Mais l'est-il vraiment ? Au cours de l'enquête, il se révèlera être un personnage dangereux, violent, pervers, profondément opposé à toute forme d'institution, et qui aurait sûrement commis plus d'un crime.
À travers une enquête digne des meilleurs thrillers, Maureen Callahan retrace le parcours meurtrier d'un prédateur aux méthodes glaçantes qui a sévi durant des années sur l'ensemble du territoire américain sans jamais être inquiété. Véritable voyage au coeur du mal, American Predator décrypte les rouages angoissants d'un esprit malade et ceux, grippés, d'une machine policière empêtrée dans ses luttes internes. Un périple sauvage, aux confins de la folie.
Sur la presqu'île de Solak, au nord du cercle polaire, trois hommes cohabitent tant bien que mal : Grizzly, scientifique idéaliste qui effectue des observations climatologiques, Roq et Piotr, deux militaires au passé trouble, chargés de la surveillance du territoire et de son drapeau. Une tension s'installe lorsque arrive la recrue, un jeune soldat énigmatique aux allures de gamin, hélitreuillé juste avant l'hiver arctique et sa grande nuit. Sa présence muette, menaçante, exacerbe la violence latente qui existait au sein du trio. Peu à peu, il devient évident qu'un drame va se produire. Qui est véritablement le nouveau venu ? De quel côté frappera la tragédie ?...Un premier roman bref et électrique, qu'on lit sidéré par la qualité de la plume comme par la puissance du propos. Alibi.Une intrigue au cordeau dans une langue brute et poétique. Libération.Saisissant. Télérama.PRIX MICHEL-LEBRUN 2021.PRIX DÉCOUVERTE CLAUDE-MESPLÈDE 2021.
Dans l'impasse de Needless Street se dresse une maison isolée et solitaire, à l'image de son propriétaire, Ted Bannerman, un étrange personnage. Dee, qui vient d'emménager dans la maison voisine, est persuadée qu'un terrible secret pèse sur les lieux. Ted aurait-il un lien avec cette disparition d'enfant survenue onze ans plus tôt dans les environs ? Que se passe-t-il vraiment derrière la porte de la dernière maison avant les bois ?
1917. Alors que la Première Guerre mondiale fait rage, un homme est retrouvé mort dans une cave du village de Haut-de-Coeur, en Bourgogne. Pas mort d'un excès de froid, de faim ou de vin, comme d'autres, mais proprement égorgé.
Ici, bon nombre des habitants ont grandi sans autre père et mère que les religieuses du majestueux couvent des Ursulines. C'est le cas de l'inspecteur de police Matthias Lavau : recueilli tout petit par le couvent, il est parti faire ses armes à Paris et à Lyon avant de finalement rentrer au bercail. Son talent ? Il se souvient de tout, tout le temps. Une mémoire parfois lourde à supporter, mais dans ses enquêtes, un atout précieux.
La victime aussi est un ancien des Ursulines : Thomas Sorel, bien connu dans les alentours, et presque unanimement détesté... C'est le bras armé du très redouté maire. Beaucoup ont souhaité sa mort, pour des raisons valables, le plus souvent.
Dans l'atmosphère crépusculaire de l'hiver interminable qui s'est abattu sur la région, Matthias et son assistante Esther vont devoir démêler les racines du Mal, entrelacées depuis des décennies et profondément plantées dans les passions, les vices et les secrets de Haut-de-Coeur.
Audrey Brière a 37 ans et vit en région parisienne. Les Malvenus est son premier roman.
Un premier roman dont un poème est le héros Comment un simple poème, inspiré par l'amour de deux femmes, a-t-il pu circuler dans toute la France, au creux des Années noires ? Comment ce seul poème, par le pouvoir d'un mot, a-t-il rendu l'espoir à tout un peuple, alors à genoux ?
Depuis des années, Xavier Donzelli se passionne pour l'histoire du mythique " Liberté " de Paul Eluard. Grâce à des recherches poussées dans divers fonds d'archives, il a réussi à retracer l'itinéraire du poème, de sa création à sa publication en 1942 à Alger, dans la revue Fontaine, puis, à des milliers d'exemplaires, dans la plaquette Poésie et Vérité 1942 de La Main à plume, à Paris. Bientôt repris dans la revue La France Libre à Londres, parachuté en 1943 au-dessus de Nantes, Orléans, Le Mans, Argentan, Caen, Lille, Amiens, Paris par les avions de Royal Air Force, traduit et diffusé hors de France, enfin adapté en musique, le poème, échappant à son créateur, rencontrera un écho exceptionnel : il deviendra l'un des textes emblématiques de la Résistance.
On le sait : c'est toujours la petite histoire qui fait la grande histoire. En levant le voile de la légende, Xavier Donzelli a voulu raconter celle des hommes et des femmes qui ont porté ces mots si simples, si puissants et universels, qu'ils pouvaient parler à tous. Paul Eluard, Nusch, Cícero Dias, Max-Pol Fouchet, Raymond Aron, André Labarthe, Louis Parrot, Lee Miller et Roland Penrose, Francis Poulenc et tant d'autres, célèbres ou anonymes, sont les messagers de " Liberté ". Dans ce premier roman choral, le lecteur entre dans une ronde, où chacun des personnages - auteur, éditeurs, imprimeurs, animateurs de revues, traducteurs, libraires -, prend sa part dans la diffusion d'une parole libre, porteuse de sens et mobilisatrice. Comment ces hommes et ces femmes de bonne volonté ont-ils pu, ensemble, déjouer la censure ? contourner les autorités de Vichy par des réseaux secrets et grâce à des publications clandestines ? Quels périls ont-ils endurés et quels drames cachent ces vers ? Les différents chapitres, conçus comme autant de scènes, nous invitent à suivre cette épopée, poétique et haletante.
Comment un simple poème, inspiré par l’amour de deux femmes, a-t-il pu circuler dans toute la France, au creux des Années noires ? Comment, par le pouvoir d’un mot, a-t-il rendu l’espoir à tout un peuple, alors à genoux ? Depuis des années, Xavier Donzelli se passionne pour l’histoire du mythique « Liberté » de Paul Eluard. Grâce à des recherches poussées dans divers fonds d’archives, il a réussi à retracer l’itinéraire du poème, de sa création à sa publication en 1942 à Alger, dans la revue Fontaine, puis, à des milliers d’exemplaires, dans la plaquette Poésie et Vérité 1942 de La Main à plume, à Paris. Bientôt repris dans la revue La France Libre à Londres, parachuté en 1943 au-dessus de Nantes, Orléans, Le Mans, Argentan, Caen, Lille, Amiens, Paris par les avions de Royal Air Force, traduit et diffusé hors de France, enfin adapté en musique, le poème, échappant à son créateur, rencontrera un écho exceptionnel : il deviendra l’un des textes emblématiques de la Résistance.
Les points d'orgue de la subversion bel et bien carabinée puisque nous avons affaire ici à la première association de gros calibre de textes résolument malfaiteurs.
A travers toutes les formes rocambolesques de subversion : appel au meurtre, grève orgiaque, tour pendable, etc. A travers tous les genres littéraires : libelle, reportage, poème satirique, dessin pamphlétaire, tract, mots croisés, lettre d'insultes, etc. A travers toutes les écoles du crime donquichottesque : des émeutiers galope-les-cotillons de l'Antiquité aux chaos-spontex de 68 et d'après, en passant par les iconoclastes du Moyen Age, les " emporte-pièce " de 1789, les " amazones-crapule " de la Commune...
A travers tous les catalogues d'auteurs dépassant les bornes : d'Allais et Fourier à Stirner et Wilde, de Darien et Forton à Leroux et Swift, de poètes-assassins ayant prémédité de " mettre le terme au maître " à des fauteurs de troubles plutôt inattendus : Balzac, Claudel, Mérimée... Une nouvelle édition de la Bible de l'anarchisme, depuis longtemps épuisée.