Devant l'histoire rassemble, entre deux grands textes de Fondane sur sa philosophie de l'histoire, deux corpus d'articles, dont quelques-uns inédits en français, qui témoignent de son engagement tous azimuts dans le champ de la culture, hors de toute chapelle. Farouche défenseur d'une liberté sans dogmes, avertissant le siècle, il évite les écueils sur lesquels elle viendra s'échouer tout au long du premier 20e siècle, et dénonce ses fossoyeurs, qu'ils se travestissent en écrivain populaire (Céline) ou se convertissent subitement au stalinisme (Gide). Mais ce qui ressort de cet ensemble, c'est, outre la précision de sa pensée, son extaordinaire écriture incisive, qui dessine les contours du foisonnement intellectuel d'une époque que balaiera définitivement la Seconde Guerre mondiale.
"J'importe dans la littérature quelque chose de dur, de lourd, de violent même, lié aux conditions de vie, à la langue du monde qui a été complètement le mien jusqu'à dix-huit ans, un monde ouvrier et paysan.
Toujours quelque chose de réel. J'ai l'impression que l'écriture est ce que je peux faire de mieux, dans mon cas, dans ma situation de transfuge, comme acte politique et comme "don". C'est la première fois qu'Annie Ernaux publie un livre d'entretiens. Avec Frédéric-Yves Jeannet, elle parle de sa venue à l'écriture, de sa manière de travailler, de ses raisons d'écrire. Cette édition est augmentée d'une postface inédite d'Annie Ernaux.
Après six ans de séjour en France, où il a obtenu un diplôme d'études cinématographiques, le narrateur décide de rentrer au pays. Dès son arrivée à l'aéroport de Damas, il est arrêté par la police politique et conduit dans un bâtiment sinistre du centre-ville, appartenant aux Services de renseignements. Là, il est violemment frappé avant d'être accusé contre toute vraisemblance, lui, le chrétien grec-catholique, d'être membre du mouvement des Frères musulmans. Quelques jours plus tard, il se retrouve dans la gigantesque et terrible prison du désert, en compagnie de milliers de détenus. Commence alors son calvaire qui va durer treize ans.
Ce récit, qui se présente comme un journal, restitue sous une forme légèrement romancée les choses vues et entendues par Moustafa Khalifé durant son long enfermement dans les prisons syriennes. Les scènes se succèdent, d'autant plus insoutenables qu'elles sont écrites sobrement, sans vaine rhétorique ni pathos. Elles donnent à voir non seulement la barbarie des geôliers, mais aussi le processus de déshumanisation des détenus et, au-delà, de toute la société.
" et nous sommes debout maintenant, mon pays et moi, les cheveux dans le vent, ma main petite maintenant dans son poing énorme et la force n'est pas en nous, mais au-dessus de nous, dans une voix qui vrille la nuit et l'audience comme la pénétrance d'une guêpe apocalyptique.
Et la voix prononce que l'europe nous a pendant des siècles gavés de mensonges et gonflés de pestilences, car il n'est point vrai que l'oeuvre de l'homme est finie, que nous n'avons rien à faire au monde, que nous parasitons le monde mais l'oeuvre de l'homme vient seulement de commencer et il reste à l'homme à conquérir toute interdiction immobilisée aux coins de sa ferveur et aucune race ne possède le monopole de la beauté, de l'intelligence, de la force et il est place pour tous au rendez-vous de la conquête et nous savons maintenant que le soleil tourne autour de notre terre éclairant la parcelle qu'a fixée notre volonté seule et que toute étoile chute de ciel en terre à notre commandement sans limite ".
La réédition du cahier d'un retour au pays natal, la première oeuvre d'aimé césaire, saluée depuis l'origine comme le texte fondamental de la génération de la négritude.
«Il y a dans ce livre deux textes simplement alternés ; il pourrait presque sembler qu'ils n'ont rien en commun, mais ils sont pourtant inextricablement enchevêtrés, comme si aucun des deux ne pouvait exister seul, comme si de leur rencontre seule, de cette lumière lointaine qu'ils jettent l'un sur l'autre, pouvait se révéler ce qui n'est jamais tout à fait dit dans l'un, jamais tout à fait dit dans l'autre, mais seulement dans leur fragile intersection.L'un de ces textes appartient tout entier à l'imaginaire : c'est un roman d'aventures, la reconstitution, arbitraire mais minutieuse, d'un fantasme enfantin évoquant une cité régie par l'idéal olympique. L'autre texte est une autobiographie : le récit fragmentaire d'une vie d'enfant pendant la guerre, un récit pauvre d'exploits et de souvenirs, fait de bribes éparses, d'absences, d'oublis, de doutes, d'hypothèses, d'anecdotes maigres. Le récit d'aventures, à côté, a quelque chose de grandiose, ou peut-être de suspect. Car il commence par raconter une histoire et, d'un seul coup, se lance dans une autre : dans cette rupture, cette cassure qui suspend le récit autour d'on ne sait quelle attente, se trouve le lieu initial d'où est sorti ce livre, ces points de suspension auxquels se sont accrochés les fils rompus de l'enfance et la trame de l'écriture.»Georges Perec.
« Quand l'homme en est réduit à l'extrême dénuement du besoin, quand il devient "celui qui mange des épluchures", l'on s'aperçoit qu'il est réduit à lui-même, et l'homme se découvre comme celui qui n'a besoin de rien d'autre que le besoin pour, niant ce qui le nie, maintenir le rapport humain dans sa primauté. Il faut ajouter que le besoin alors change, qu'il se radicalise au sens propre, qu'il n'est plus qu'un besoin aride, sans jouissance, sans contenu, qu'il est rapport nu à la vie nue et que le pain que l'on mange répond immédiatement à l'exigence du besoin, de même que le besoin est immédiatement le besoin de vivre. » Maurice Blanchot.
Primo Levi La Trêve A la fin de la Seconde Guerre mondiale, un groupe d'Italiens, rescapés des camps nazis, entame une marche de plusieurs mois : « accompagnés » par l'Armée Rouge, ils cherchent à rejoindre leur terre natale. Héros et traîtres, paysans et voleurs, savants et nomades se retrouvent pêle-mêle dans une réjouissante pagaille : autant d'hommes qui redécouvrent, émerveillés, la vie, le monde, la forêt, les filles, sans oublier l'art du trafic pour subsister...
La Trêve est le récit picaresque et authentique de leurs tribulations extravagantes sur les routes d'Europe centrale. A travers la confrontation de deux peuples, Primo Levi révèle les ressources merveilleuses d'hommes qui se montrèrent à la hauteur de leur destin.
« On est volontiers persuadé d'avoir lu beaucoup de choses à propos de l'holocauste, on est convaincu d'en savoir au moins autant. Et, convenons-en avec une sincérité égale au sentiment de la honte, quelquefois, devant l'accumulation, on a envie de crier grâce.
C'est que l'on n'a pas encore entendu Levi analyser la nature complexe de l'état du malheur.
Peu l'ont prouvé aussi bien que Levi, qui a l'air de nous retenir par les basques au bord du menaçant oubli : si la littérature n'est pas écrite pour rappeler les morts aux vivants, elle n'est que futilité ».
Angelo Rinaldi
Une connaissance inutile.
Alors vous saurez / qu'il ne faut pas parler avec la mort / c'est une connaissance inutile.
Une connaissance inutile est le troisième ouvrage de Charlotte Delbo sur les camps de concentration. Après deux livres aussi différents par leur forme et leur écriture que Aucun de nous ne reviendra et Le Convoi du 24 janvier, c'est dans un autre ton qu'on lira ici Auschwitz et Ravensbrück On y lira plus encore une sensibilité qui se dévoile à travers les déchirements. Si les deux précédents pouvaient apparaître presque impersonnels par leur dépouillement, dans celui-ci elle parle d'elle. L'amour et le désespoir de l'amour - l'amour et la mort ; l'amitié et le désespoir de l'amitié - l'amitié et la mort ; les souffrances, la chaleur de la fraternité dans le froid mortel d'un univers qui se dépeuple jour à jour, les mouvements de l'espoir qui s'éteint et renaît, s'éteint encore et s'acharne...
Mesure de nos jours.
Et toi, comment as-tu fait ? pourrait être le titre de ce troisième volume de Auschwitz et après.
Comment as-tu fait en revenant ? Comment ont-ils fait, les rescapés des camps, pour se remettre à vivre, pour reprendre la vie dans ses plis ? C'est la question qu'on se pose, qu'on n'ose pas leur poser. Avec beaucoup d'autres questions. Car si l'on peut comprendre comment tant de déportés sont morts là-bas, on ne comprend pas, ni comment quelques-uns ont survécu, ni surtout comment ces survivants ont pu redevenir des vivants. Dans Mesure de nos jours, Charlotte Delbo essaie de répondre, pour elle-même et pour d'autres, hommes et femmes, à qui elle prête sa voix.
Premier regard politique sur les camps. D. Rousset, déporté, décrit les fonctionnements internes, les différentes bureaucraties qui permettent la bonne marche ainsi que l'idéologie nazie qui les soutient. Il dénonce la connivence du capitalisme et de l'impérialisme dans la mise au point de tels camps : main d'oeuvre gratuite pour l'industrie, élimination de tous les opposants. Prix Renaudot 1946.
" un spectre hante l'europe - le spectre du communisme.
" spectre fut donc le premier nom, à l'ouverture du manifeste du parti communiste. dès qu'on y prête attention, on ne peut plus compter les fantômes, esprits, revenants qui peuplent le texte de marx. mais à compter avec eux, pourquoi ne pas interroger aujourd'hui une spectropoétique que marx aurait laissée envahir son discours ? spectres de marx commence par la critique d'un nouveau dogmatisme, c'est-à-dire d'une intolérance : " tout le monde le sait, sachez-le, le marxisme est mort.
marx aussi, n'en doutons plus. " un " ordre du monde " tente de stabiliser une hégémonie fragile dans l'évidence d'un " acte de décès ". le discours maniaque qui domine alors a la forme jubilatoire et obscène que freud attribue à une phase triomphante dans le travail du deuil. (refrain de l'incantation : " le cadavre se décompose en lieu sûr, qu'il ne revienne plus, vive le capital, vive le marché, survive le libéralisme économique ! ") exorcisme et conjuration.
une dénégation tente de neutraliser la nécessité
spectrale, mais aussi l'avenir d'" un " " esprit " du marxisme. " un " " esprit " : l'hypothèse de cet essai, c'est qu'il y en a plus d'un. la responsabilité finie de l'héritier est vouée au crible. elle réaffirme un possible et non l'autre. comment ce discernement critique se rapporte-t-il à l'exigence hypercritique - ou plutôt
déconstructive - de la responsabilité ? distinguant entre la justice et le droit, croisant les thèmes de l'héritage et du messianisme, spectres de marx est surtout le gage - ou le pari intempestif - d'une prise de position : ici, maintenant, demain.
sa portée s'inscrit, en abrégé, à l'angle de quelques intersections : 1) la conspiration des forces dans une dénégation assourdissante - la " mort de marx " ; 2) l'espace géopolitique dans lequel résonne cette clameur ; 3) une " graphique " de la spectralité (irréductible à l'ontologie - dialectique de l'absence, de la présence ou de la puissance -,
elle se mesure à cette nouvelle donne, et d'abord à ce que la télé-technoscience des " médias " ou la production du " synthétique ", du " prothétique " et du " virtuel " transforme plus vite que jamais, dans la structure du vivant ou de l'événement, comme dans la chose publique, l'espace de la représentation politique de l'état) ; 4) l'articulation d'une " spectrographie " avec la chaîne d'un discours déconstructif (sur le spectre en général, la différence, la trace, l'itérabilité, etc.
) mais aussi avec ce que marx en esquisse. et qu'il n'en esquive pas moins en même temps ", " à la fois ".
" j'ai trouvé que la terre était fragile, et la mer, légère ; j'ai appris que la langue et la métaphore ne suffisent point pour fournir un lieu au lieu.
( ... ) n'ayant pu trouver ma place sur la terre, j'ai tenté de la trouver dans l'histoire. et l'histoire ne peut se réduire à une compensation de la géographie perdue. c'est également un point d'observation des ombres, de soi et de l'autre, saisis dans un cheminement humain plus complexe. " dans ces entretiens, dont quatre traduits de l'arabe et un de l'hébreu, mahmoud darwich retrace son itinéraire poétique, livrant en même temps un témoignage d'une brûlante actualité sur les multiples facettes de l'identité palestinienne.
" j'ai trouvé que la terre était fragile, et la mer, légère ; j'ai appris que la langue et la métaphore ne suffisent point pour fournir un lieu au lieu. ( ... ) n'ayant pu trouver ma place sur la terre, j'ai tenté de la trouver dans l'histoire. et l'histoire ne peut se réduire à une compensation de la géographie perdue. c'est également un point d'observation des ombres, de soi et de l'autre, saisis dans un cheminement humain plus complexe.
" dans ces entretiens, dont quatre traduits de l'arabe et un de l'hébreu, mahmoud darwich retrace son itinéraire poétique, livrant en même temps un témoignage d'une brûlante actualité sur les multiples facettes de l'identité palestinienne.
Pour les Syriens aux prises avec la violence déchaînée qui suivit la révolution de 2011, le monde est ce qui a fait silence et détourné les yeux pendant le crime. Pour ceux qui furent livrés à un long abandon, politiquement concerté et socialement consenti, le monde est le lieu d'un dégoût sans fond : une coalition de nihilismes conduisant au pire, qui a réduit à rien leur combat, à l'image des villes fantômes et des corps pulvérisés sous les bombes. Composé de six textes écrits entre 2017 et 2022, ce livre adopte une approche anti-nihiliste face à ce monde défait, évoquant des formes différentes de destruction et de résistance.
A la fois quête des origines, carnet de bord, récit d'un fait divers et d'une passion amoureuse, Un roman russe est une oeuvre autobiographique dense et captivante. Emmanuel Carrère y restitue avec talent la complexité d'un homme dont la vie ressemble à ses livres.
Lorsque Jay Mendelsohn, âgé de quatre-vingt-un ans, décide de suivre le séminaire que son fils Daniel consacre à l'Odyssée d'Homère, père et fils commencent un périple de grande ampleur. Ils s'affrontent dans la salle de classe, puis se découvrent pendant les dix jours d'une croisière thématique sur les traces d'Ulysse.
Croisant les thèmes de l'enfance et de la mort, de l'amour et du voyage, de la filiation et de la transmission, cette exploration fascinante de l'Odyssée fait écho au récit merveilleux de la redécouverte mutuelle d'un père et de son fils.
Partant de l'expérience de ses trente déménagements, dans un style de conteur très personnel, croisant les disciplines et analysant des sujets apparemment ordinaires comme la cuisine, les armoires, les lits, les couloirs et jusqu'aux salles de bains, sans négliger la parentalité, le sexe et le soin, Coccia aborde de manière passionnante un sujet ancestral et très moderne, qui nous concerne tous.
«La cachette fut terminée aux premières lueurs de l'aube. C'était une aube mauvaise de septembre, mouillée de pluie ; les pins flottaient dans le brouillard, le regard n'arrivait pas jusqu'au ciel. Depuis un mois, ils travaillaient secrètement la nuit : les Allemands ne s'aventuraient guère hors des routes après le crépuscule, mais, de jour, leurs patrouilles exploraient souvent la forêt, à la recherche des rares partisans que la faim ou le désespoir n'avaient pas encore forcés à abandonner la lutte. Le trou avait trois mètres de profondeur, quatre de largeur...»
« Tant que la lecture est pour nous l'initiatrice dont les clefs magiques nous ouvrent au fond de nous-mêmes la porte des demeures où nous n'aurions pas su pénétrer, son rôle dans notre vie est salutaire. Il devient dangereux au contraire quand, au lieu de nous éveiller à la vie personnelle de l'esprit, la lecture tend à se substituer à elle, quand la vérité ne nous apparaît plus comme un idéal que nous ne pouvons réaliser que par le progrès intime de notre pensée et par l'effort de notre coeur, mais comme une chose matérielle, déposée entre les feuillets des livres comme un miel tout préparé par les autres et que nous n'avons qu'à prendre la peine d'atteindre sur les rayons des bibliothèques et de déguster ensuite passivement dans un parfait repos de corps et d'esprit. »
"La Grèce a bénéficié des faveurs spéciales des dieuxà Les Grecs ont survécu à tout, aux pires des régimes, aux infamies les plus cruellesà Rien ne peut souiller la mer grecque, le ciel grec. Et la lumière - cette lumière surnaturelle propre au monde méditerranéen - l'emportera toujours sur toutà Etre grec, c'est être homme, dans toute la force et toute la plénitude du termeà Pour moi la Grèce n'est plus un endroit, un pays : elle est un état d'esprit." Ainsi ne cesse de s'enthousiasmer Henry Miller dans ce livre, récit de son voyage épique en Hellade, en compagnie de son ami et complice Lawrence Durrell, à la veille de la Seconde Guerre mondiale.
Avec un lyrisme et une fougue homériques, l'éternel rebelle, non content de nous faire partager, grâce à la magie de son verbe, la seule passion à laquelle il demeura toujours fidèle, en profite pour commettre un autre chef-d'oeuvre.
Né en 1891 à New York, Henry Miller est mort en 1980. C'est en France où il s'était fixé dès 1930 qu'il fit ses grandes rencontres : Anaïs Nin, Cendrars, Queneau, Durrell
Classique intemporel de la littérature grecque et mondiale, «Alexis Zorba» raconte la rencontre inoubliable entre deux hommes : le narrateur, jeune intellectuel désireux de sortir de ses livres pour se confronter au réel, et l'exubérant Zorba, pour qui ne comptent que le présent et la vie. La nouvelle traduction par René Bouchet du roman le plus emblématique de l'oeuvre de Nikos Kazantzaki est enfin disponible en poche.
« Sur le pont, je passai derrière une forme penchée sur le parapet, et qui semblait regarder le fleuve. De plus près, je distinguai une mince jeune femme, habillée de noir. Entre les cheveux sombres et le col du manteau, on voyait seulement une nuque, fraîche et mouillée, à laquelle je fus sensible. Mais je poursuivis ma route, après une hésitation. [...] J'avais déjà parcouru une cinquantaine de mètres à peu près, lorsque j'entendis le bruit, qui, malgré la distance, me parut formidable dans le silence nocturne, d'un corps qui s'abat sur l'eau. Je m'arrêtai net, mais sans me retourner. Presque aussitôt, j'entendis un cri, plusieurs fois répété, qui descendait lui aussi le fleuve, puis s'éteignit brusquement. »
Si l'on nous offrait l'immortalité sur la terre, qui est-ce qui accepterait ce triste présent ? demande jean-jacques rousseau dans l'emile.
Ce livre est l'histoire d'un homme qui a accepté.
Ce poème de plus de 200 pages est sans précédent dans l'oeuvre d'Aragon. Il a essentiellement pour sujet le secret de la création poétique aussi bien chez des poètes imaginaires que chez les poètes nommés, et chez l'auteur lui-même.
Sitt Marie-Rose a été prise dans le filet de la guerre civile libanaise. Elle a dirigé une école pour enfants handicapés. Elle a lutté pour la justice sociale et pour la libération de la femme arabe. Elle a rencontré sa mort sur un chemin de montagne. Elle a payé de sa vie une situation où les armes ont remplacé le dialogue, dans ce qui apparaîtra un jour comme l'un des malentendus les plus tragiques de l'Histoire.