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Des livres curieux
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Je suis fort dans un domaine qui n'existe pas
Simon Allonneau, Rascal
- Cheyne
- Poemes Pour Grandir
- 11 Mars 2024
- 9782841163472
un jour j'ai pris un oiseau en photo et je l'ai montré à un spécialiste il a regardé mon oiseau comme si c'était un oiseau inintéressant je croyais que quand on est spécialiste des oiseaux on s'intéressait à tous les oiseaux et bien non il y a des oiseaux on s'en fout
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j'ai reçu un faire-part de décès je ne savais pas quoi répondre j'ai écrit un mot d'encouragement j'ai écrit : allez -
Livre de poche de nouvelles inédites de l'auteur du Brave soldat Švejk.
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Quand un poète va dans les classes des lycées et que les mots émergent... ou pas. Eric Pessan nous parle de son expérience d'atelier d'écriture auprès de lycées et collégiens. Des moments de doutes, d'émotion, ce livre vivant, rageur, drôle aussi parfois montre toute la richesse de ces rencontres pour l'auteur et pour les jeunes qui ne diront peut-être plus "la poésie on s'en balek".
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Club tout colle si bien avec ju·do - Textes/poèmes par Julie Doucet
Julie Doucet
- Musees Strasbourg
- Beaux Arts
- 6 Juin 2024
- 9782351252215
L'artiste québécoise Julie Doucet est invitée par le musée Tomi Ungerer - Centre international de l'Illustration en 2024. À cette occasion, elle propose un travail personnel et inédit, un petit " livre d'artiste ", entre le collage et la poésie, pour découvrir une autre facette de cette bédéiste culte, Grand Prix du Festival d'Angoulême en 2022.
L'artiste québécoise Julie Doucet compte parmi les auteurs et autrices les plus important·es et les plus influent·es de la bande dessinée alternative au Canada, aux États-Unis, en France et en Allemagne depuis les années 1990. En 2022, elle a reçu le Grand Prix du Festival d'Angoulême pour l'ensemble de son oeuvre. Cette autrice culte a créé une oeuvre foisonnante qui, outre le dessin, s'étend aussi à la gravure, au collage, à la vidéo et à la poésie.
Au coeur de cette oeuvre se trouve un profond désir de rupture avec les contraintes sociales et artistiques formelles. Dans les années 1990, à travers sa série de bandes dessinées autofictionnelles Dirty Plotte, Julie Doucet apporte à la scène alternative de la bande dessinée une vision subjective et radicale de la condition féminine. Sa représentation des menstruations, de la masturbation, de la santé mentale, mais aussi les expériences de concurrence et de réussite dans un domaine dominé par les hommes, ouvrent pour toute une génération de dessinatrices la possibilité d'une écriture située. Elle préfigure ainsi l'autofiction comme méthode d'empowerment, de prise de pouvoir sur sa propre vie. Dans les années 2000, Julie Doucet abandonne la bande dessinée pour passer à d'autres formes d'art. Elle développe alors une pratique plastique dans laquelle il s'agit toujours de réinventer le rapport entre l'image et l'écriture. Ses illustrations et collages sont des images de matière, ses films sont des études sur la ligne, ses photocomics sont des images à lire à voix haute.
En terme de fabrication et d'édition, sa pratique va du fanzine underground, en passant par ses publications dans les toutes premières maisons d'édition de BD, jusqu'à une pratique expérimentale sur la forme matérielle du livre, à laquelle elle est revenue ces dernières années. À l'occasion de l'exposition qui lui est dédiée au musée Tomi Ungerer, elle proposera un travail inédit, personnel, à mi-chemin entre le collage et la poésie : un petit " livre d'artiste " qui permettra de découvrir une autre facette de cette grande figure de la bande dessinée. -
Chambre distante est le troisième livre d'Emmanuel Laugier aux éditions Nous, après ltmw (2014) et Chant tacite (2020). Chambre distante est un livre de 111 poèmes écrits à partir de 111 photographies.
Les poèmes sont inscrits comme une ombre sur le verso de la page, se tenant dans l'espace de la page comme l'envers d'une image absente mais nommée. Le livre est écrit à la manière d'une investigation sensible, à partir de la fréquentation de multiples photographies, du dix-neuvième siècle à aujourd'hui.
Chaque poème est la transcription langagière d'un regard et de ce que l'image fait au regardeur-scripteur.
Les poèmes sont à la fois l'évocation et la trace d'une rencontre avec les oeuvres, de l'expérience d'écriture qu'elles produisent. -
Quand le jeune Youpe Laboume débarque en cours d'année dans la classe de Mlle Cochon, personne ne le trouve bizarre, d'autant qu'il manifeste aussitôt des qualités d'écolier modèle. L'institutrice découvre cependant vite pourquoi ce bon élève change d'établissement plus qu'il n'est raisonnable : au premier compliment qu'elle lui adresse le voilà qui entre dans une transe incontrôlable le propulsant aux quatre coins de la salle. Son camarade de pupitre, Émile Cacasse, plutôt habitué à se laisser oublier loin du tableau, se lie bientôt d'amitié avec ce singulier et bondissant garçon affamé de savoir et pénètre dans l'univers des Laboume, acrobates déclassés qu'il va essayer de tirer de la mouise et du saucisson d'âne.
Si l'on retrouve dans ces pages sautillantes l'inimitable verve de Franz Bartelt, seul écrivain capable d'imaginer un numéro de « danse molle », on y découvrira un monde enfantin dont la douceur et la naïveté viennent tempérer des singeries qui nous font bondir de joie. -
On a connu ce dialecticien des bords de route enseignant en prison, barde de la sagesse voyoute et de la gymnosophie, féministe contemplateur et promoteur du gitanisme, on le découvre, pour ce sixième esclandre jovial au Dilettante, coureur des bois solitaire épris de la vie sylvestre, de sa faune fragile, de ses émois végétaux et de ses rôdeurs espiègles. De la camaraderie avec les sangliers à la patience des arbres, il nous dépeint les fastes forestiers avec une émotion d'accoucheur. Notre maïeuticien assiste au monde, à son souffle, à sa pousse, à ses drames minuscules et cela suffit. Mais Guyard s'appelle Guyard et la volée de bois vert (en vieux germain, Guyard c'est l'amateur de bois dur) n'est pas qu'un vain mot : sont dûment rossés tous les graphomanes eschatologiques qui attendent que la fin du monde arrive, les débitants en ensauvagement, les ermites télévisuels, les négociants en quotidien rugueux et autres disciples approximatifs de Muir et Thoreau.
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Le citadin est un petit bulletin périodique, clandestin, fait-main, qui paraît «subrepticement, de temps à autres, dans le XXème arrondissement de Paris» entre 1997 et 2010. Pendant plus de dix ans, Jacques Réda s'amuse à façonner et composer artisanalement les matrices manuscrites de chaque numéro, les tirant à quelques dizaines d'exemplaires et les distribuant à son entourage d'amis poètes, peintres et écrivains. Entre folie fictive et références au réel, ces feuilles confidentielles accueillent poèmes, récits, articles, reportages, chroniques locales, critiques littéraires, gastronomiques et autres. Chaque témoignage de la vie parisienne s'élabore d'un humour subtil et d'une plume que l'on sait terriblement érudite. Celle d'un promeneur qui, en espace urbain comme champêtre et face à l'époque traversée, a su rester attentif aux détails du quotidien, là où la poésie s'insinue. De cette trentaine de numéros, une oeuvre de plus de six cents pages voit le jour.
Réservées à quelques proches et inédites jusqu'ici, notre édition les reproduit intégralement en un fac-similé historique, imprimé sur papiers de couleurs. -
Walter Benjamin et le rébus de Marseille
Florent Perrier, Jérôme Delclos, Thomas Azuélos
- Quiero
- Tetes D'orage
- 3 Mai 2024
- 9782914363303
Walter Benjamin dans sa correspondance confie à plusieurs reprises la difficulté qu'il éprouve à écrire sur Marseille : « J'ai lutté là comme avec aucune autre ville ». C'est depuis cet aveu discret que Jérôme Delclos chemine dans les « textes marseillais » du philosophe allemand. Marseille, une ville qui se défend et qui mord quand le Berlinois tente « d'en arracher une phrase ». Et si les grands thèmes du Livre des Passages qui arpente Paris, capitale du XIXe siècle, avaient été testés dans le « rébus » de Marseille, un casse-tête pour Benjamin dans les années 1920-1930 ? Nous y guident aussi la préface entre noir et blanc de Florent Perrier et la fresque en couleurs de Thomas Azuélos.
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Bien sûr, cela fait des décennies que la littérature nous annonce l'anéantissement de la race humaine, notre ca- pacité à nous détruire ne se discutant plus. Beaucoup de livres pour un sujet aussi crucial, mais dans le lot peu de chefs-d'oeuvre...
Quinzinzinzili, ce roman au titre improbable, est pourtant de ceux-là, ses rares lecteurs n'en démordent pas, qui s'étonnent toujours de son ironie visionnaire, de son pes- simisme halluciné et de ses trouvailles géniales. Publié en 1935, il a été imaginé par Régis Messac, considéré comme l'un des précurseurs du genre, et nous entraîne après le cataclysme, à la suite du dernier des adultes, témoin stu- péfait de la renaissance du genre humain : sous ses yeux désabusés, un groupe d'enfants réinvente une Humanité dont l'Histoire a disparu. Et Messac, qui sait que la Civilisa- tion est mortelle, nous offre le spectacle d'une poignée de gosses en train de lui régler son compte...
Stupéfiant, Quinzinzinzili renaît et devrait susciter l'ad- miration de ceux qui croient davantage aux vertus des Lettres qu'à celles de l'Homme.
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Seul l'exercice de l'échec permet d'élargir le champ des possibles. Si, comme le disait Beckett, il importe d'échouer mieux, c'est sans doute parce que créer ne veut pas dire réussir, mais plutôt soutirer à l'obscurité un aveu de lumière. Au risque, consenti, d'aboutir à une impasse - c'est là non une malédiction, mais une chance. Dans cet essai personnel, Claro convoque entre autres Kafka, Pessoa, Cocteau et Hitchcock pour nous plonger dans les failles ouvertes par l'échec. Non sans humour et avec une grande sensibilité, allant jusqu'à dresser la liste de ses propres errements, il nous invite à repenser nos limites et nos fêlures, et à en considérer les bienfaits.
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Tiré d'un poème de l'auteure, ce titre souligne à la fois la charge érotique du texte et la rebellion extraordinaire d'une femme face à l'ambiance étouffante qui règne en Tchécoslovaquie d'après-guerre.
Probablement écrite en 1962, cette lettre est un véritable manifeste pour la liberté individuelle.
Dans les années qui précèdent le Printemps de Prague, Jana ?erná livrait dans cette lettre à Egon Bondy sa volonté de révolutionner les codes de conduite, de rechercher de nouveaux " possibles " dans la vie privée, les rapports sentimentaux et la sexualité. En refusant de se soumettre à la primauté masculine, elle affirme aussi son souhait d'une sexualité non séparée des sentiments et de l'activité intellectuelle.
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Dans Bouvard et Pécuchet (1881), roman inachevé publié à titre posthume, Gustave Flaubert campe l'histoire d'un duo parmi les plus truculents de la littérature. Deux compères frénétiques, voulant tout expérimenter, grapillent des bribes de savoir au fil de leurs lectures sans jamais rien comprendre convenablement, incapables finalement de parvenir à quoi que ce soit.
Tourmentés d'introspection, ils reviennent, décidés cette fois à «vivre pépère». Pour cela ils entament un grand ménage parmi les débris de savoir glanés et, pour redorer leur blason, se lancent un nouveau défi : écrire la fin du livre qui ternit leur image. Se doutent-ils seulement que ces pages, dont ils se croient une nouvelle fois les héros, dissimulent un nouveau tortionnaire ? Ce nouvel auteur, penché sur leur figure, manie à son tour les bribes de choses lues (Joyce, Proust, Cingria, Balzac, Borges...) que sa mémoire - ce buvard pelucheux - a bien voulu accrocher au passage. La littérature, prise au piège, se retourne sur elle-même : le style n'est-il jamais spontané ? -
Papa est une « novella », à mi-chemin entre le conte et le récit narratif, mais aussi entre la nouvelle et le roman. Sa particularité est sa forme poétique et l'évolution progressive de la réflexion du narrateur qui entre, en écrivant, dans le monde de la conscience adulte, sous la pression d'événements politiques dramatiques (en l'occurrence la défaite du Japon) qui sont intériorisés et transfigurés par sa sensibilité enfantine.
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« Il y a encore quelques mois, je m'efforçais d'être sociable. » Ainsi commence le premier récit de ces Histoires de vent, premier livre d'Adelheid Duvanel paru en 1980 et jusqu'ici inédit en français.
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Figures de proue : Ces yeux de la mer
Claudio Magris
- Gallimard
- L'arpenteur
- 6 Juin 2024
- 9782073001818
La passion de Claudio Magris pour la mer, déjà manifeste dans plusieurs de ses livres, apparaît de nouveau au grand jour dans cet essai splendide qu'il consacre aux figures de proue des anciens navires. Soutenu par une immense culture et le souvenir de visites dans de nombreux musées de la Marine, ce livre nous emmène vers des horizons lointains qui sont aussi ceux de l'Histoire, de la littérature et des mythes. Les figures de proue étaient censées conjurer les dangers et les maléfices de l'élément marin. Sculptures aux traits féminins de sirènes, de déesses ou de créatures réelles, elles étaient les yeux de la mer, fixant sans trêve les profondeurs que le regard des navigateurs devait s'abstenir de longuement sonder. Pour Claudio Magris, la relation des humains avec la mer est de celles qui peuvent donner lieu à une expérience du sublime. Et le regard de la figure de proue est celui de la stupeur, de l'épouvante et de l'enchantement, d'où naissent la poésie, la magie des choses vues pour la première fois ou comme si c'était la première fois.
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Dans les années 1920, Robert Walser écrit exclusivement des chroniques
(appelées aussi « feuilletons ») pour la presse. Toutes ne seront pas publiées : ce recueil
présente une trentaine de textes, destinés aux journaux, mais restés inédits. Choisis et
édités par Peter Utz et Marion Graf, ils explorent les différentes formes du « je ». Aux côté
de ses narrateurs polymorphes à la langue labyrinthique, Walser s'amuse à nous semer et
à déséquilibrer ses phrases sur le fil, dans un processus d'écriture autoréflexive sans cesse
en mouvement.
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Splendide livre de pensées - qui plus est unique recueil d'aphorismes de l'écrivain -, d'abord divulgué dans diverses revues en 1911 avant de ne paraître dans sa totalité pour la première fois en Italie seulement en 1981, Barques renversées de Federigo Tozzi est à compter, malgré sa singularité indéfectible, parmi les plus importants du genre (l'on songe à Nietzsche auquel Tozzi ne devait pas être étranger, à Pascal, et même, plus proche de nous, à Henri Michaux et son fameux Poteau d'angle).
Cet ouvrage échelonne, en trois parties, tour à tour considérations, voeux, adresses, et même chants, chaque fois introduits par un mot, moyen par lequel Tozzi, par l'écriture, parvient à décrire « un état spécial de notre âme », ce, jusqu'à une conclusion finale qui n'est pas fin en soi mais bien précisément retour au silence.
À ce jour toujours inédit en français, la parution de ce livre constitue alors un événement considérable. (O. G.)
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Inventaire de choses perdues
Judith Schalansky
Coup de coeur- Ypsilon
- 15 Septembre 2023
- 9782356541215
- La disparition est sans doute un thème rebattu, mais elle a rarement fait l'objet d'une contemplation aussi fervente ou suscité un sentiment aussi puissamment tangible - Chacun des divers objets décrits dans ce livre - un tableau de Caspar David Friedrich, une espèce de tigre, une villa à Rome, un poème d'amour grec, une île du Pacifique - partage avec les autres un destin commun : il n'existe plus, si ce n'est sous la forme ultime d'une trace écrite. Rappelant les oeuvres de W. G. Sebald, Christa Wolf et Rebecca Solnit, l'Inventaire de choses perdues est une magnifique évocation de douze trésors singuliers perdus pour le monde à jamais mais qui, ensemble, ouvrent de nouvelles perspectives fascinantes sur les manières de penser l'extinction et la perte.
Par ses recherches et sa conscience aiguë des raisons pour lesquelles ces disparitions nous importent, Judith Schalansky, l'autrice acclamée de l'Atlas des îles abandonnées, laisse ces objets parler d'eux-mêmes : elle fait entendre la voix d'autres sources, creuse le langage de témoignages contemporains et interroge en profondeur la notion même de mémoire. -
Né en 1914 à Hambourg, mort en 1979 à Bargfeld dans la lande de Lunebourg, Arno Schmidt est l'auteur d'une oeuvre dont l'originalité transcende les catégories habituelles.
Homme aux passions multiples - de l'arpentage à l'astronomie en passant par la traduction d'Edgar Poe -, il puise aussi dans la culture la plus populaire et sa propre expérience pour construire des récits débordants d'humour burlesque et d'audaces techniques, dont Jean-Patrick Manchette louait " passées les quatre ou cinq premières minutes de surprise, la formidable limpidité ". Par la précision de sa riposte à l'obscurantisme nazi, par l'impact poétique de la langue qu'il s'est forgée, par ses jeux de pensées incessants et inépuisables, Arno Schmidt a révolutionné la littérature allemande de la seconde moitié du 20e siècle. Il est aujourd'hui traduit dans une dizaine de pays. Karl et Hertha passent un week-end à la campagne en Basse-Saxe, dans la Lande, chez la tante de Karl. Comme Hertha s'ennuie dans ce paysage froid et pluvieux, Karl lui raconte une histoire pour la distraire, et cela à chaque fois qu'elle menace de s'abandonner à ses idées noires. Cette histoire est en fait un véritable roman dans le roman : elle se déroule sur la Lune après la destruction totale de la Terre. Les Américains et les Russes installés dans leurs bases respectives y mènent une guerre froide après que la guerre " chaude " a anéanti leur planète. Le lecteur s'aperçoit vite que ce récit tisse par bien des aspects tout un réseau de situations et de significations destiné à éclaircir les rapports problématiques du couple. Tante Heete, quant à elle, cherche à réconcilier Karl et Hertha sur le plan sexuel, puis leur propose de venir s'installer définitivement chez elle. Claude Riehl a reçu en 2005, pour cette traduction de On a marché sur la Lande, le prix SGDL-Gérard de Nerval.
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Les exemples y sont pour la plupart tirés d'Homère, et conduisent tous à cette conclusion plus humoristique que sérieuse : le poil fuit l'intelligence et l'intelligence, pareillement, se tient à distance de la pilosité.
Réponse à Dion, et à son
Éloge de la chevelure, ce court traité fait partie des joutes rhétoriques auxquelles se livraient les penseurs et les écrivains grecs de l'Antiquité. Les exemples y sont pour la plupart tirés d'Homère, et conduisent tous à cette conclusion plus humoristique que sérieuse : le poil fuit l'intelligence et l'intelligence, pareillement, se tient à distance de la pilosité. -
Marcher à l'estime
Patrick Cloux
Coup de coeur- Le Temps Qu'Il Fait
- Corps Neuf
- 3 Novembre 2023
- 9782868537072
«Qu'est-ce que je cherche si ce n'est une conscience élargie ? Cet éternel rebond de vivre qu'il faut gagner sur l'effacement, sur l'émiettement, ces cailloux qu'il faut lancer à tant d'orties. Je cherche une surnature, un chevauchement des formes pour quitter les pétrifications mentales, les congères sociales, le défilé de mode des idées. Je crois trouver à ces riens, à ces bricolages un peu saugrenus à partir d'objets souvent élémentaires, une poétique des choses et de leurs relations qui délivre des emprises et conjugaisons trop déclinées.» Voici l'un des livres de Patrick Cloux qui aura touché bien des lecteurs. Paru d'abord il y a tout juste trente ans, un peu en avance sur son temps, il rencontra des amoureux de la marche autant que des amateurs d'« objets de nature».
Conçu dans la mouvance des peintres et des poètes du Land Art, ce traité d'émerveillement ne pèse rien dans un sac à dos. Il célèbre les formes naturelles et les oeuvres de fortune que la liberté vive des chemins nous distribue en abondance. -
« Avant le bal masqué, devant tous les passagers ras- semblés dans le grand salon de l'Idoménée [...], le magicien avait présenté toute une suite de tours qui, conformément aux règles de son art, s'enchaînaient de manière a susciter parmi les spectateurs un sentiment croissant d'anxiété, à la mesure des épreuves de plus en plus terribles que Cathy devait affronter, telles que d'être enfermée dans une boîte et coupée en plusieurs morceaux, ou bien soulevée du sol et portée jusqu'à la hauteur des cintres à la seule force du magnétisme de son compagnon, et dont toujours elle ressortait indemne, resplendissante, pour exécuter sur la scène une série de bonds d'une grâce et d'une force inhu- maines, jusqu'à ce qu'au final elle fût ravie pour de bon, effacée soudainement au milieu d'un dernier en- trechat comme si son corps lumineux ne possédait en effet qu'une réalité transitoire, entièrement tributaire de la fantaisie du magicien qui, bientôt, tandis que l'or- chestre du bord attaquait une marche d'autant plus triomphale qu'il s'était tu à l'instant de la disparition, la faisait réapparaître au fond de la salle dans le dos des spectateurs, nimbée d'une gloire de lumière pâle, nocturne, diaprée, et comme empruntée à ces aurores boréales dont malheureusement ce n'étais pas la sai- son. Après un moment de stupeur, ponctué d'exclama- tions et de cris étouffés, l'enthousiasme des passagers, retournés pour contempler le prodige, se déchaînait avec la même ferveur que si de cette résurrection eut dépendu non seulement leur propre survie, mais celle de l'humanité tout entière. »