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Romans intemporels
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Élevé au rang de classique contemporain par la critique internationale, «L'Ombre du vent», le livre aux 25 millions de lecteurs, est le premier volet de la saga du «Cimetière des Livres oubliés», magistralement conclue par «Le Labyrinthe des esprits» (Actes Sud, 2018).
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Le banquet des Empouses
Olga Tokarczuk
Coup de coeur- Noir Sur Blanc
- Litterature Etrangere
- 1 Février 2024
- 9782882508669
En septembre 1912, lorsqu'il arrive au sanatorium de Görbersdorf, dans les montagnes de Basse-Silésie, le jeune Wojnicz espère que le traitement et l'air pur stopperont la maladie funeste qu'on vient de lui diagnostiquer : tuberculosis. À la Pension pour Messieurs, Wojnicz intègre une société exclusivement masculine, des malades venus de toute l'Europe qui, jour après jour, discutent de la marche du monde et, surtout, de la « question de la femme ». Mais en arrière-plan de ce symposium des misogynies, voici que s'élève une voix primordiale, faite de toutes les voix des femmes tant redoutées...
Hypersensible, malmené par un père autoritaire, Wojnicz veut à toute force étouffer son ambiguïté et dissimuler aux autres ce qu'il est ou redoute de devenir. Pourtant, une mort violente, puis le récit d'autres événements terribles survenus dans la région, vont le conduire à sortir de lui-même. Alors qu'il est question de meurtres rituels et de sorcières ayant trouvé refuge dans les forêts, notre héros va marcher au-devant de forces obscures dont il ne sait pas qu'elles s'intéressent déjà à lui. -
Trilogie New-Yorkaise
Paul Auster, Marc Chenetier, Jean Frémon
- Actes Sud
- Litterature Anglo-Americaine
- 27 Novembre 2024
- 9782330198664
De toutes les qualités qui ont justifié le succès de la "Trilogie new-yorkaise", l'art de la narration est sans doute la plus déterm inante. C'est qu'il suffit de s'embarquer dans la première phrase d'un de ces trois romans pour être emporté dans les péripéties de l'action et étourdi jusqu'au vertige par les tribulations des personnages. Très vite pourtant, le thriller prend une allure de quête métaphysique et la ville, illimitée, insaisissable, devient un gigantesque échiquier où Auster dispose ses pions pour mieux nous parler de dépossession.
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L'histoire de Théodoros se déroule au XIXe siècle et raconte la vertigineuse ascension, puis la chute terrible, du fils de simples domestiques d'un petit aristocrate roumain. Teodor, dès son plus jeune âge, rêve de devenir empereur, d'égaler cet Alexandre dont sa mère, grecque, lui chantait les exploits. Comme possédé par son fantasme, le garçon va travailler sans cesse à s'élever et, devenu adulte, il ne reculera devant rien, aucun péché, aucun méfait. Les lettres fiévreuses qu'il écrit à sa mère nous le montrent occupé à sillonner l'archipel grec et le Levant, qu'il écume avec une bande d'affreux pirates, hommes et femmes. Il décrit autant qu'il rêve sa vie aventureuse et les actions cruelles et audacieuses qu'il entreprend dans sa quête de pouvoir et de richesses... Pour finir, Teodor, Théodoros, emportant tout sur son passage, deviendra empereur, comme il l'avait rêvé : il sera l'improbable Téwodros II, souverain d'Éthiopie. Et c'est dans ce costume et cette fonction qu'il mourra, en 1868, en combattant les soldats de la reine Victoria.
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Le chef-d'oeuvre d'un grand d'Espagne.
Madrid, 1886. Dans la capitale espagnole rendue très turbulente par la Restauration et la décadence des institutions, une histoire d'amour passionnée parvient à transcender les barrières sociales.
Juan de Santa Cruz, fils unique d'une famille de bourgeois aisés, s'est épris d'une fille du peuple, Fortunata. Cela déplaît fortement à la mère du premier, qui arrange aussitôt son mariage avec une cousine nommée Jacinta. Mais l'union est à peine célébrée entre les deux jeunes gens que des difficultés compromettent leur hypothétique bonheur : Jacinta se révèle inapte à la procréation tandis que la relation passée entre Juan et Fortunata a, elle, engendré un enfant caché.
Prévenons le lecteur : rarement un romancier moderne a su, à un tel degré, donner l'illusion même de la vie.
En maître du réalisme, Benito Pérez Galdós, ici au sommet de son art, déploie le portrait de l'humanité perfectible, amoureuse, cruelle et drôle, la montrant dans sa plus fascinante nudité. Lire Fortunata et Jacinta est une expérience marquante, infiniment littéraire en ce qu'elle nous confronte à la faculté créatrice hors norme d'un écrivain, mais c'est aussi une exploration sociale où la chronique des moeurs bourgeoises vaut la peinture de la vie populaire, une étude des caractères de premier ordre avec ses personnages pitoyables et ceux d'une trempe et d'une encolure supérieures ; Fortunata et Jacinta c'est enfin une saga romantique qui confère à ses protagonistes et à leurs dilemmes moraux une universalité inattendue et idéale. -
Henri a cinq ans lorsque son père meurt. Sa mère élève seule cet enfant tour à tour turbulent et distrait, captivé par ses propres rêveries, souvent inquiet, loin d'être innocent. Renvoyé de l'école, il est adolescent lorsqu'il quitte pour la première fois la ville où il a grandi. À la campagne, il découvre sa vocation : il sera peintre.
Devenu adulte, il nous raconte son histoire, dans une langue ample et imagée, qui ne se refuse pas les chutes inattendues. Les nuits blanches succèdent aux jours de fête et de labeur, et Henri peint, voyage, connaît la joie, la faim, le doute, le désir et le deuil.
Gottfried Keller restitue aussi bien le regard émerveillé de l'enfance que les élans de la jeunesse, les instants de grâce et de désespoir, toutes les ambiguïtés qui nous constituent. -
La terre promise
Wladyslaw Stanislaw Reymont
- Zoé
- Les Classiques Du Monde
- 4 Octobre 2024
- 9782889074334
Dans les dernières années du 19e siècle, trois hommes s'associent pour fonder une des plus puissantes fabriques de textile de Lódz. Il y a l'ingénieur et aristocrate polonais Borowiecki, l'Allemand Max Baum, l'homme d'affaires juif Moritz Welt. Autour de ce trio aux ambitions dévastatrices se dessine une immense fresque, portrait moral, économique et social d'un des grands centres industriels de la Mitteleuropa. Ouvriers abrutis par le travail, millionnaires aigris, familles nobles ruine?es dont les filles sont ne?gociées comme de la marchandise : personne ne semble pouvoir garder sa part d'humanité dans cette ville n'obéissant qu'à une loi : l'argent. Chef-d'oeuvre de la littérature polonaise, La terre promise est comparé aux plus grands romans de Zola.
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Country Girls
Edna O'Brien
- Sabine Wespieser Éditeur
- Litterature Etrangere
- 17 Octobre 2024
- 9782848055435
Kate et Baba, les « filles de la campagne » de cette prodigieuse saga romanesque, grandissent dans un village de l'Ouest de l'Irlande. Quand la modeste et romantique Kate obtient une bourse pour aller étudier au couvent, l'intrépide Baba décide de la suivre. L'atmosphère y est irrespirable pour ces très jeunes filles éprises de liberté. Baba trouve alors le moyen de les faire toutes deux renvoyer. Les voilà parties pour Dublin, qu'elles rêvent de conquérir. La cruauté des hommes, prompts à abuser de leur naïveté ou à s'attribuer le statut avantageux de pygmalion, leur vaut désillusions et souffrances. Mais du moins vivent-elles selon leurs désirs.
Le succès littéraire a été à la hauteur du scandale lors de la parution, en 1960, de The Country Girls, le premier livre de la célèbre trilogie d'Edna O'Brien. L'audace et la lucidité de la romancière de trente ans, concernant l'éveil à la sexualité de ses deux héroïnes, les mécanismes de l'oppression subie par les femmes et aussi leur refus d'être assignées à leur rôle de mère, font aujourd'hui résonner sa trilogie comme un vivifiant manifeste féministe.
Country Girls réunit les trois premiers romans d'Edna O'Brien, née en 1930 dans le comté de Clare et tôt installée à Londres. Dans l'Irlande catholique et rétrograde de l'époque, leur publication a eu l'effet d'une déflagration : mis à l'index, brûlés en place publique, ils ont également valu à leur autrice les pires commentaires misogynes. Malgré cela, depuis 1960, la grande romancière irlandaise n'a jamais quitté sa table de travail, construisant une oeuvre éblouissante et traduite dans le monde entier.
Toute la puissance de son écriture - son lyrisme, sa tendresse pour ses personnages, son humour salutaire et son sens de l'intrigue - est présente dans cette trilogie inaugurale. -
Quand le jeune Youpe Laboume débarque en cours d'année dans la classe de Mlle Cochon, personne ne le trouve bizarre, d'autant qu'il manifeste aussitôt des qualités d'écolier modèle. L'institutrice découvre cependant vite pourquoi ce bon élève change d'établissement plus qu'il n'est raisonnable : au premier compliment qu'elle lui adresse le voilà qui entre dans une transe incontrôlable le propulsant aux quatre coins de la salle. Son camarade de pupitre, Émile Cacasse, plutôt habitué à se laisser oublier loin du tableau, se lie bientôt d'amitié avec ce singulier et bondissant garçon affamé de savoir et pénètre dans l'univers des Laboume, acrobates déclassés qu'il va essayer de tirer de la mouise et du saucisson d'âne.
Si l'on retrouve dans ces pages sautillantes l'inimitable verve de Franz Bartelt, seul écrivain capable d'imaginer un numéro de « danse molle », on y découvrira un monde enfantin dont la douceur et la naïveté viennent tempérer des singeries qui nous font bondir de joie. -
Bien sûr, cela fait des décennies que la littérature nous annonce l'anéantissement de la race humaine, notre ca- pacité à nous détruire ne se discutant plus. Beaucoup de livres pour un sujet aussi crucial, mais dans le lot peu de chefs-d'oeuvre...
Quinzinzinzili, ce roman au titre improbable, est pourtant de ceux-là, ses rares lecteurs n'en démordent pas, qui s'étonnent toujours de son ironie visionnaire, de son pes- simisme halluciné et de ses trouvailles géniales. Publié en 1935, il a été imaginé par Régis Messac, considéré comme l'un des précurseurs du genre, et nous entraîne après le cataclysme, à la suite du dernier des adultes, témoin stu- péfait de la renaissance du genre humain : sous ses yeux désabusés, un groupe d'enfants réinvente une Humanité dont l'Histoire a disparu. Et Messac, qui sait que la Civilisa- tion est mortelle, nous offre le spectacle d'une poignée de gosses en train de lui régler son compte...
Stupéfiant, Quinzinzinzili renaît et devrait susciter l'ad- miration de ceux qui croient davantage aux vertus des Lettres qu'à celles de l'Homme.
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Roman hybride, à la fois dialogue philosophique, récit parodique de voyages imaginaires, pamphlet féministe, utopie romanesque, récit de science-fiction, autobiographie (à peine) transposée, Le Monde glorieux relate les aventures d'une jeune duchesse qui, enlevée par un marchand, découvre, au cours du voyage, un autre monde, contigu au nôtre, peuplé de créatures mi-humaines, mi-animales.
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Au XVIIIe siècle vécut en France un homme qui compta parmi les personnages les plus géniaux et les plus horribles de son époque. Il s'appelait Jean-Baptiste Grenouille. Sa naissance, son enfance furent épouvantables et tout autre que lui n'aurait pas survécu. Mais Grenouille n'avait besoin que d'un minimum de nourriture et de vêtements, et son âme n'avait besoin de rien.
Or ce monstre de Grenouille, car il s'agissait bel et bien d'un genre de monstre, avait un don, ou plutôt un nez unique au monde et il entendait bien devenir, même par les moyens les plus atroces, le Dieu tout-puissant de l'univers, car « qui maîtrisait les odeurs, maîtrisait le coeur des hommes ».
C'est son histoire, abominable... et drolatique, qui nous est racontée dans Le Parfum, un roman très vite devenu un best-seller mondial, et aujourd'hui porté à l'écran. -
« Aucun lecteur des Hauts de Hurtebise ne peut oublier le moment et l'endroit où il a lu ce livre. À l'évocation de ce titre, tous ceux qui liront cette page se souviendront, avec un soupir en songeant à la jeunesse qui passe, du moment où le tendre pouvoir tragique du génie mortifère de ces pages les a saisis à la gorge ». John Cowper Powys
De Virginia Woolf à William Somerset Maugham, en passant par Kate Bush, Luis Buñuel et tant d'autres, Wuthering Heights a inspiré - et inspire toujours - nombre d'écrivains, musiciens, cinéastes et artistes. Il fallait à ce chef-d'oeuvre un traducteur à sa démesure. Par son talent aussi unique que le roman d'Emily Brontë, Patrick Reumaux a su le rendre à son souffle fantastique. -
Le maître de Ballantrae
Robert-Louis Stevenson, Mary Donatien
- L'Arbre Vengeur
- 18 Octobre 2024
- 9782379414046
C'est un roman qui les atours et offrent les joies d'un roman d'aventures façon XVIIIe alors qu'il s'agit bien plutôt d'un drame psychologique intense confrontant deux frères devenus d'irréductibles ennemis parce que l'un d'entre eux se croit floué de ses prérogatives. Plus terrible des textes de Stevenson, cette confrontation du Bien et du Mal incarnés dans des figures complexes et séduisantes oppose une vertu triste et impuissante à une folie impitoyable et séduisante, comme si Hyde l'emportait enfin sur Jekyll, ou presque... Immergé dans une Écosse âpre ou sur des mers démontées, le lecteur se trouve confronté à une angoisse mortelle qui va le poursuivre tout au long de chapitres narrés avec une fausse candeur par le témoin stupéfait d'un affrontement hors du commun. Un sommet inégalé !
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Les choses s'engagent plutôt mal pour Maud, l'héroïne de L'Oncle Silas. Jeune orpheline de mère, élevée par un père aussi secret qu'aimé, elle doit, à la mort de celui-ci, quitter sa maison, ses attaches, ses souvenirs pour aller vivre dans la demeure de son oncle qu'elle ne connaît pas mais dont la réputation ambiguë a de quoi inquiéter. Dans un décor horrifique où les couloirs sont toujours longs et obscurs, les chambres secrètes, les portes dérobées, la jeune fille devra affronter de terribles épreuves, défaire secrets et mensonges, s'extraire des griffes qui se resserrent sur elle.
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C'est roman court, tragique et féroce, ainsi que largement autobiographique, que laisse pour tout testament Osamu Dazai au moment de son suicide en 1948. Construit en trois parties -des « mémorandums »- comme autant de chapitres rédigés à la première personne par le narrateur Yozo Oba, double de l'écrivain, La Déchéance d'un homme balaie l'existence sur le fil d'un jeune bourgeois qui se cache derrière la bouffonnerie afin de faire bonne figure et survivre socialement. Paria dans l'âme, il dévie de la route toute tracée par sa lignée familiale afin de s'émanciper dans le marxisme, l'alcool, la prostitution : une décadence pour la société japonaise et une libération pour ce personnage en quête d'art, d'émancipation et d'un bonheur impossible. La dernière grande oeuvre d'Osamu Dazai
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De braves et honnêtes meurtriers
Ingo Schulze
Coup de coeur- Fayard
- Litterature Etrangere
- 23 Août 2023
- 9782213720715
Norbert Paulini, antiquaire à Dresde, est réputé dans toute l'Allemagne de l'Est pour son flair en matière de livres anciens et rares. Les amoureux de la littérature savent qu'ils peuvent toujours dénicher de nouveaux trésors sur ses étagères.
Mais après la chute du Mur à l'automne 1989, la politique envahit tout, les clients se font rares, et la concurrence d'Internet apparaît. Paulini a beau résister pour sauver l'oeuvre de toute une vie, une sorte de noirceur obscurantiste semble s'emparer de son âme.
Comment un humaniste se change-t-il en réactionnaire - ou plutôt en révolutionnaire ? Et dans quelle mesure peut-on se fier au conteur de cette histoire ?
Traduit de l'allemand par Alain Lance et Renate Lance-Otterbein « Ingo Schulze est un grand écrivain. » Günter Grass « L'angle mort d'un récit, c'est celui de son narrateur - et celui de son lecteur. C'est ce que nous démontre Ingo Schulze sans étalage. » Bayern 2 -
Par une belle journée de juin, deux amis se promènent dans Paris. Ils parlent d'Édouard Roberti, député, marié, père de trois enfants, qui à cinquante ans s'est amouraché d'une jolie secrétaire de vingt-cinq ans, Solange Mignot. Cette liaison s'est terminée au bout de trois ans par un crime. Qu'est-ce que la passion amoureuse ? Jusqu'où peut-elle mener ?
Dès les premières lignes, on est happé par ce grand roman publié à la NRF en mai 1963 ; des critiques soulignèrent que Dutourd inventait une nouvelle forme de roman.
De ce roman, Jean Giono écrivait :"Ce livre a pour plus de cent ans de lecteurs dans le ventre. Jean Dutourd est sans doute le premier grand romancier véritable non seulement de sa génération, mais de bien d'autres." Et Jean Paulhan :"Je suis très bouleversé. Que ce soit une grande chose, pas le moindre doute là-dessus : une grande chose comme personne n'en avait vu depuis longtemps. " André Thérive parle de"chef d'oeuvre insulaire", c'est-à-dire unique en son genre. Et Albert Cohen :"J'en suis enthousiaste. Ce livre est immense, un grand chef-d'oeuvre." -
D'où viennent les histoires ? C'est la question que se pose la narratrice, une écrivaine et universitaire. Pour y répondre, elle se remémore plusieurs épisodes de sa vie, nous invitant à la suivre à Moscou pendant ses études, au Japon dans les sanctuaires d'Inari, au coeur des champs de mines du centre de la Croatie, sur la rive sud du Grand Canyon - en compagnie d'un certain Nabokov - ou encore dans un quartier délabré de Londres. À travers ces voyages, elle file le motif fascinant de la Renarde, démone virtuose de l'illusionnisme dans les mythologies asiatiques, érigée par certains en animal totem échu aux écrivains. Ce récit introspectif est ponctué d'anecdotes picaresques sur des figures du canon littéraire russe.
En se demandant ainsi comment naissent les récits, une nouvelle histoire est née. La Renarde est un texte vigoureux, enjoué, insaisissable et virtuose : une réflexion sur la figure de l'auteur et les oubliés de la canonisation littéraire. -
Roberto Bolaño meurt en 2003, laissant en partie inachevé un roman « monstrueux », instantanément considéré comme le geste littéraire le plus marquant du début du siècle. On y retrouve toutes les obsessions de son auteur : quatre universitaires partent à la recherche de Benno von Archimboldi, un mystérieux écrivain allemand dont l'oeuvre les fascine. Leur quête les mènera à Santa Teresa, ville mexicaine inspirée de Ciudad Juarez, où les féminicides déciment la population. Mais, comme souvent avec Bolaño, le roman d'aventures est une fausse piste lancée au lecteur pour l'amener vers un roman apocalyptique, où la condition humaine est rongée par le Mal.
Chef-d'oeuvre à l'écriture incomparable, 2666 est sans doute le roman le plus audacieux de Roberto Bolaño. -
Moscou, années 1930, le stalinisme est tout puissant, l'austérité ronge la vie et les âmes, les artistes sont devenus serviles et l'athéisme est proclamé par l'État. C'est dans ce contexte que le diable décide d'apparaître et de semer la pagaille bouleversant les notions de bien, de mal, de vrai, de faux, jusqu'à rendre fou ceux qu'il croise. Chef-d'oeuvre de la littérature russe, «Le Maître et Marguerite» dénonce dans un rire féroce les pouvoirs autoritaires, les veules qui s'en accommodent, les artistes complaisants, l'absence imbécile de doute. André Markowicz, qui en retraduisant les oeuvres de Fiodor Dostoïevski leur a rendu toute leur force, s'attaque à un monument littéraire et nous restitue sa cruauté première, son souffle romanesque, son universalité.
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En 1971, un jeune couple franco-norvégien trouve la mort dans un étang de la Somme. Leur fils Edvard, alors âgé de trois ans, n'est retrouvé que quatre jours plus tard à plusieurs kilomètres du lieu du drame. Personne n'a jamais su ce qui était arrivé. Au décès de son grand-père qui l'a élevé dans une ferme isolée en Norvège, Edvard ressent le besoin de partir sur les traces de son histoire familiale. Des îles Shetland aux champs de bataille de la Somme, Lars Mytting signe une saga familiale puissante aux noeuds sensibles et douloureux comme le souvenir des blessures.
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La bouche pleine de terre
Branimir Scepanovic
- Libretto
- Litterature Etrangere
- 4 Janvier 2024
- 9782369148753
Un homme à qui on a diagnostiqué un cancer quitte Belgrade pour voir une dernière fois son Monténégro natal, la montagne aux cimes blanches de son enfance, et y mourir. Mais, au cours du trajet, il saute du train et décide de continuer son voyage en marchant. Il rencontre alors deux campeurs... mais les évite, les fuit même, sans raison apparente. Les deux hommes, surpris par cette attitude, se mettent à sa poursuite, sans plus de raison. Mais bientôt se joignent à eux un berger et un garde forestier, qui accusent le fuyard de toutes sortes de délits. Et l'horreur commence...
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La réparation du monde
Slobodan Snajder
Coup de coeur- Liana Levi
- Litterature Etrangere
- 11 Mars 2021
- 9791034903498
C'est en 1770 que Georg Kempf, l'ancêtre du narrateur, poussé par la famine, décide de quitter le sud de l'Allemagne pour la « Transylvanie », où la terre est grasse et fertile. Comme d'autres miséreux il a été convaincu par un messager de Marie Thérèse, d'aller peupler ce territoire délaissé de l'Empire austro-hongrois. Les années passent et la famille Kempf jouit d'une situation confortable dans cette région de Croatie nommée Slavonie lorsque Hitler appelle les Volksdeutsche, les Allemands de « l'extérieur », à rejoindre ses forces armées. Dans la Waffen-SS, Georg Kempf, dernier du nom, vit le sort dramatique des « volontaires forcés ». Au moment où l'armée allemande essuie ses dernières défaites à l'Est, il parvient à s'enfuir dans la forêt polonaise, et à rejoindre, après de multiples rencontres, un groupe de maquisards soviéto-polonais. À la Libération, muni d'un certificat de combattant soviétique, il regagne sa terre natale, totalement changée, dans une Yougoslavie en pleine révolution. Là, il rencontre Vera, militante communiste. Une histoire d'amour se noue sans pour autant effacer les marques laissées par l'Histoire sur chacun d'eux et sur l'enfant né de cette union, le narrateur. Des marques qui demeurent toujours sensibles dans cette région des Balkans, aujourd'hui talon d'Achille de l'Europe.