Edvard Hirifjell vit avec son grand-père dans une ferme de montagne isolée dans le Gudbrandsdalen. En 1971, ses parents se sont noyés dans un étang dans la Somme. Le petit Edvard, alors âgé de trois ans, n'a été retrouvé que quatre jours plus tard à plusieurs kilomètres du lieu du drame. Personne n'a jamais su ce qui était arrivé et lui-même n'en garde aucun souvenir. Au décès de son grand-père, Edvard ressent le besoin de comprendre son passé, d'en savoir plus sur les origines de sa mère française et sur les circonstances mystérieuses de la mort de ses parents. Il va lever le voile sur une histoire familiale complexe, étroitement liée aux deux guerres mondiales et aux sombres secrets remontant à la bataille de la Somme.
Poursuivie par l'image atroce de sa mère ébouillantée, Dina, une enfant moralement abandonnée et mal aimée, s'installe dans des fantasmes et des hallucinations qui construisent son quotidien. Devenue femme, Dina est sans vergogne et ne se refuse rien. Mariée toute jeune à Jacob, un ami de son père, elle mène sa vie en toute indépendance et consume son entourage, du personnel de maison aux valets de ferme, des membres de la famille aux voyageurs de passage.
Immense fresque du nord de la Norvège au XIXe siècle, Le livre de Dina dresse le tableau naturaliste de la vie et des moeurs du lieu, et fait la part belle au personnage échevelé de Dina, inséparable de Lucifer, son cheval noir, sur fond de paysages grandioses et fascinants, au coeur des nuits polaires.
L'épopée romanesque à l'érotisme flamboyant d'une femme révoltée, convoitée, passionnée.
Tous les lecteurs se souviennent de l'hallucinante chasse à l'homme de La Bouche pleine de terre qui avait révélé le nom de Branimir Šcepanovic au public français. D'un livre à l'autre, le talent de Šcepanovic s'est imposé à ses innombrables lecteurs. Maître du récit court, de la narration condensée riche en symboles, Šcepanovic, tel un prophète de l'Ancien Testament, révèle à l'homme sa nature tragique et risible au travers de fables allégoriques. Les quinze nouvelles inédites de la présente édition prouvent une fois de plus le talent inégalé de ce géant de la littérature universelle et intemporelle. « Les livres de Branimir S?cìepanovicì se reìveÌlent des concentreìs ouÌ de sombres firmaments se me^lent aÌ des lambeaux de ciels creìpusculaires. » (Linda Lê, extrait de la préface)
C'est en 1770 que Georg Kempf, l'ancêtre du narrateur, poussé par la famine, décide de quitter le sud de l'Allemagne pour la « Transylvanie », où la terre est grasse et fertile. Comme d'autres miséreux il a été convaincu par un messager de Marie Thérèse, d'aller peupler ce territoire délaissé de l'Empire austro-hongrois. Les années passent et la famille Kempf jouit d'une situation confortable dans cette région de Croatie nommée Slavonie lorsque Hitler appelle les Volksdeutsche, les Allemands de « l'extérieur », à rejoindre ses forces armées. Dans la Waffen-SS, Georg Kempf, dernier du nom, vit le sort dramatique des « volontaires forcés ». Au moment où l'armée allemande essuie ses dernières défaites à l'Est, il parvient à s'enfuir dans la forêt polonaise, et à rejoindre, après de multiples rencontres, un groupe de maquisards soviéto-polonais. À la Libération, muni d'un certificat de combattant soviétique, il regagne sa terre natale, totalement changée, dans une Yougoslavie en pleine révolution. Là, il rencontre Vera, militante communiste. Une histoire d'amour se noue sans pour autant effacer les marques laissées par l'Histoire sur chacun d'eux et sur l'enfant né de cette union, le narrateur. Des marques qui demeurent toujours sensibles dans cette région des Balkans, aujourd'hui talon d'Achille de l'Europe.
L'histoire commence un matin, sur le quai d'une gare, quand un groupe d'enfants part vers la mer Noire, en colonie de vacances. Stoppé en pleine campagne par les écoliers, leur train ne parviendra pas à destination. Aidés par Calman, " Tsigane blond à peau blanche ", les enfants vont y organiser leur propre vie devant des troupes spéciales déconcertées et des médias avides de nouvelles sensationnelles. Ce qui n'était au départ qu'un jeu pour les enfants, prêts à en découdre avec le monde réel ou virtuel des adultes, devient une véritable affaire d'Etat. On évoque la présence d'un groupe de terroristes voulant déstabiliser le gouvernement ; on pense par la suite à des malfrats, des trafiquants en tout genre - hypothèse encouragée par l'arrivée massive d'enfants des rues sur les lieux, qui demandent la liquidation des orphelinats et des foyers d'accueil. Les médias, la police, l'armée, les professeurs ou les parents, la société entière, semblent incapables, pour un temps, de mettre fin à la " croisade des enfants ", qui exigent le respect de leurs droits et de leurs libertés. L'issue sera précipitée dans une confusion générale et nul ne sortira indemne de cette aventure où le burlesque le dispute au tragique. Ecrit par un auteur doué d'une indéniable grâce littéraire, La Croisade des enfants est une fresque du chaos postcommuniste roumain, confronté à ses propres dilemmes : enfance et jeunesse déboussolées, progrès et adaptation, politique et corruption, innocence et compromis...
Le Livre des nombres est un roman monumental : à la fois fresque d'une époque, saga familiale, monographie d'un village d'Europe centrale, depuis 1900, en passant par les tragiques années 1950 et l'instauration du régime communiste et jusqu'à nos jours. Le lecteur assiste à l'entreprise d'un homme qui se lance dans l'écriture du roman de sa famille dans un village de Transylvanie. Peu à peu, se dévoile à lui une histoire impressionnante sur quatre générations de deux familles apparentées.
Dans une construction littéraire originale, les personnages se racontent afin de reconstituer un arbre généalogique séculaire, bien ancré dans la terre, et sur les branches duquel il y a des noms que l'histoire n'a pas retenus. Faulkner et son Bruit et la Fureur ne sont jamais loin...
Les Pérégrins, sans doute le meilleur livre d'Olga Tokarczuk, n'est pas un « livre de voyage », mais un livre sur le phénomène du voyage. Pour les Bieguny (ou Stranniki, c'est-à-dire marcheurs ou pérégrins), une secte religieuse de l'ancienne Russie, le fait de rester au même endroit rendait l'homme plus vulnérable aux attaques du Mal, tandis qu'un déplacement incessant le mettait sur la voie du Salut. S'ils sont des hommes et des femmes de notre temps, les personnages du livre d'Olga Tokarczuk ont peut-être une motivation similaire pour voyager sans cesse. Mais davantage que le Salut, ils semblent poursuivre l'idée qu'ils se font de leur propre liberté. Pour les ressortissants de pays dont les frontières ont été verrouillées un demi-siècle durant, la liberté de voyager brille d'un éclat tout particulier. En une myriade de textes courts, l'auteur compose ici un panorama coloré du nomadisme moderne, moins soucieux de la destination que du simple fait d'être en mouvement. À travers les livres et à travers le monde d'aujourd'hui, dans les lieux et les non-lieux de ses voyages, Olga Tokarczuk a ressemblé des histoires, des images et des situations qui nous éclairent sur un monde à la fois connu, cartographié, répertorié, et absolument mystérieux, mouvant réseau de flux et de correspondances... Une multiplicité de réflexions (l'image du labyrinthe, l'analogie des circulations anatomiques, géographiques et cosmiques), de micro-récits et de choses vues, sur les zones de transit, les avions, les hôtels, le hasard des rencontres, le tourisme exotique et la baraques à souvenirs. Avec sa foi dans l'intelligence du lecteur, Olga Tokarczuk ouvre pour nous mille et une pistes de questionnement, d'étonnement et de rencontres.
Printemps 1989, la RDA vit ses derniers mois. Après la mort accidentelle de sa compagne, Ed, 24 ans, ancien ouvrier maçon et étudiant, part pour Hiddensee, une île de la Baltique. Il y trouve un emploi de plongeur à l'hôtel Zum Klausner (« Chez l'Ermite »), dont le personnel est composé de figures énigmatiques. Une amitié naît entre Ed et Aliocha Krusowitsch, dit Kruso, déchiré entre nostalgie et utopie, qui accueille sur l'île ceux qu'il appelle « les naufragés ». Hiddensee est en effet un lieu de vacances aux marges de la société communiste où se retrouvent artistes et intellectuels attirés par la nature sauvage et la pensée « alternative ». De là, beaucoup espèrent pouvoir gagner clandestinement le Danemark, au péril de leur vie.
Nouveau Vendredi de ce Robinson Crusoé ordonnateur d'une société secrète où la poésie joue un rôle libérateur décisif, Ed est emporté par le projet fou de Kruso qui incarne tous les espoirs que le marxisme officiel a trahis.
Rome, fin des années 1960. Leo Gazzarra, milanais d'origine, est depuis quelques années installé dans la capitale. Il vit de petits boulots pour des revues et des journaux. Viscéralement inadapté, dans un monde où il ne parvient pas à trouver sa place, il se laisse aller à des journées qui se ressemblent et à des nuits souvent alcoolisées. Leo n'en veut à personne et ne revendique rien. Le soir de ses trente ans, il rencontre Arianna, une jeune femme exubérante à la fois fragile et séductrice. Sûre de sa beauté mais incapable d'exprimer ses véritables sentiments, Arianna est évanescente. Elle apparaît et disparaît, bouleversant le quotidien mélancolique d'un homme qu'elle aurait peut-être pu sauver de sa dérive existentielle.Dans ce premier roman, paru pour la première fois en Italie en 1973, Gianfranco Calligarich évoque les cercles intellectuels et mondains de l'époque tout en dressant le portrait d'un homme qui cherche un sens à sa vie. Une histoire d'amour et de solitude, récit d'un renoncement tranquille, qui nous plonge dans une Rome solaire, magnétique.
A la fin des années 1950, un jeune Crétois est rappelé dans son village natal pour une affaire d'honneur. A travers l'itinéraire de six personnages, croisés ou retrouvés sur son chemin, cet ample roman polyphonique est une sublime radioscopie des sentiments
En 2012, Thésée quitte « la ville de l'Ouest » et part vers une vie nouvelle pour fuir le souvenir des siens. Il emporte trois cartons d'archives, laisse tout en vrac et s'embarque dans le dernier train de nuit vers l'est avec ses enfants. Il va, croit-il, vers la lumière, vers une réinvention. Mais très vite, le passé le rattrape. Thésée s'obstine. Il refuse, en moderne, l'enquête à laquelle son corps le contraint, jusqu'à finalement rouvrir « les fenêtres du temps »...
Peu de livres donnent au lecteur l'impression, dès les premières pages, d'être confronté à un chef d'oeuvre absolu. L'Ancêtre, de Juan José Saer, appartient à cette catégorie.
« De ces rivages vides il m'est surtout resté l'abondance de ciel. Plus d'une fois je me suis senti infime sous ce bleu dilaté : nous étions, sur la plage jaune, comme des fourmis au centre d'un désert. Et si, maintenant que je suis un vieil homme, je passe mes jours dans les villes, c'est que la vie y est horizontale, que les villes cachent le ciel. » Le roman est inspiré d'une histoire réelle. En 1515, un corps expéditionnaire de trois navires quitte l'Espagne en direction du Rio de la Plata, vaste estuaire à la conjonction des fleuves Parana et Uruguay. Mais, à peine débarqués à terre, le capitaine et les quelques hommes qui l'accompagnent sont massacrés par des Indiens. Un seul en réchappe, le mousse : fait prisonnier, accueilli dans la tribu de ses assaillants, il n'est rendu à son monde que dix ans plus tard, à l'occasion d'une autre expédition naviguant dans ces eaux. De ce fait historique Juan José tire une fable universelle qui interroge le sens des destinées humaines et le pouvoir du langage. Arrivé à la fin de sa vie, le mousse se souvient comment, soixante ans plus tôt, il a été amené pendant toutes ces années à partager l'existence d'une tribu d'hommes anthropophages au point de bouleverser sa vision du monde...
La première édition de ce livre a été menée par Flammarion en 1987. Cette nouvelle édition est postfacée par Alberto Manguel. La traduction, de Laure Bataillon a reçu en 1988 le prix de la meilleur traduction décernée par la Maison des Écrivains et des Traducteurs (MEET). Après la mort de la traductrice, il fut décidé que le prix porterait dorénavant son nom.
Le 1er opus de la célèbre tétralogie "Le Cimetière des livres oubliés", la saga aux 50 millions de lecteurs.
Remigio, un jeune homme, reçoit en héritage un domaine agricole que lui disputent sa belle-mère et la maîtresse de son père, soudainement décédé. Remigio rejette le modèle autoritaire que lui proposait son père mais, par trop naïf, névrosé et dépourvu d'expérience, il ne parvient pas à lui trouver une alternative valable. Il ne devient pas un bon maître, il ne sait ni commander ni se faire respecter par ses ouvriers agricoles.
Sa bonté naturelle et ses nombreuses maladresses sont autant de poisons. C'est le type même de l'inadapté rêveur voué à endurer la cruauté humaine. Son double, Berto, un ouvrier agricole non moins inadapté que son maître qu'il déteste ouvertement, l'abat d'un coup de hache sans vrai motif.
En mal d'aventures, à quarante ans passé, Oncle Jack quitte le rassurant Connecticut et débarque en Alaska avec sa femme et leur fille. Commence alors une vie trépidante : affrontant la nature indomptée du Grand Nord, luttant contre des bêtes sauvages, tantôt découvreur d'or, tantôt éleveur de renards bleus, l'Oncle Jack poursuit ses rêves d'aventurier.
Andrew, solitaire depuis l'enfance en raison de sa très petite taille, est un créateur de poupées reconnu. Il correspond avec une femme, également amatrice de poupées, Bramber Winters, qui réside et travaille au sein d'un établissement psychiatrique dans les Cornouailles.
À l'origine de leur correspondance - suite à une petite annonce de Bramber un an plus tôt - il y a la curiosité pour la personnalité et l'oeuvre d'Ewa Chaplin, une Polonaise célèbre pour ses poupées et, à un degré moindre, pour sa production littéraire. « Ewa Chaplin n'avait pas peur de fabriquer des poupées qui n'étaient pas réconfortantes. Apparemment elle savait que les poupées sont des personnes, exactement comme nous. » Quand Andrew décide de rendre visite à Bramber, sans la prévenir, il ne lui a pas encore fait part de son handicap. Il pressent qu'elle-même ne lui a peut-être pas tout dit sur sa situation...
Illusions perdues raconte le destin de deux amis, l'imprimeur David Séchard et le poète Lucien de Rubempré. L'un restera à Angoulême, l'autre partira pour Paris à la recherche de la gloire. Comédie des moeurs provinciales et parisiennes, fresque sur les milieux de la librairie, du théâtre et du journalisme à Paris aux alentours de 1820, ce roman est plus qu'un roman. Il est tous les romans possibles. En lui coexistent l'épopée des ambitions déçues, le poème lyrique des espérances trompées, l'encyclopédie de tous les savoirs. Avec Illusions perdues, Balzac nous donne le premier roman total, réflexion métaphysique sur le sens d'une société et d'une époque placées, entre cynisme et mélancolie, sous le signe de la perte et de la désillusion.
«La seule chose qu'il aima d'elle tout de suite, ce fut la voix. Une voix de contralto chaude, profonde, nocturne. Aussi mystérieuse que les yeux de biche sous cette chevelure d'institutrice. Bérénice parlait avec une certaine lenteur. Avec de brusques emballements, vite réprimés qu'accompagnaient des lueurs dans les yeux comme des feux d'onyx. Puis soudain, il semblait, très vite, que la jeune femme eût le sentiment de s'être trahie, les coins de sa bouche s'abaissaient, les lèvres devenaient tremblantes, enfin tout cela s'achevait par un sourire, et la phrase commencée s'interrompait, laissant à un geste gauche de la main le soin de terminer une pensée audacieuse, dont tout dans ce maintien s'excusait maintenant.»
Victor Bâton vit dans l'obsession de se faire des amis. Trentenaire qui tire le diable par la queue mais se refuse à travailler, il subsiste de sa pension et parcourt la ville dans des vêtements usés qui ne le rendent guère séduisant. Pourtant il s'accroche à chaque rencontre, se fait un espoir de chaque regard et n'en finit pas de s'inventer un avenir qu'une magnifique amitié illuminerait. Dans un Paris sans lumières, il nous raconte sa quête en détail.
Avec ce premier roman, Emmanuel Bove ébranla la littérature : son écriture, qui allie densité du style et simplicité formelle, ironie mordante et compassion, a traversé le temps.
Mes amis est un chef-d'oeuvre, de ceux qui touchent chaque lecteur. Une rareté qu'il est indispensable de ne pas manquer. Il a reçu le Prix Initiales 2017