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Romans intemporels
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Le maître de Ballantrae
Robert-Louis Stevenson, Mary Donatien
- L'Arbre Vengeur
- 18 Octobre 2024
- 9782379414046
C'est un roman qui les atours et offrent les joies d'un roman d'aventures façon XVIIIe alors qu'il s'agit bien plutôt d'un drame psychologique intense confrontant deux frères devenus d'irréductibles ennemis parce que l'un d'entre eux se croit floué de ses prérogatives. Plus terrible des textes de Stevenson, cette confrontation du Bien et du Mal incarnés dans des figures complexes et séduisantes oppose une vertu triste et impuissante à une folie impitoyable et séduisante, comme si Hyde l'emportait enfin sur Jekyll, ou presque... Immergé dans une Écosse âpre ou sur des mers démontées, le lecteur se trouve confronté à une angoisse mortelle qui va le poursuivre tout au long de chapitres narrés avec une fausse candeur par le témoin stupéfait d'un affrontement hors du commun. Un sommet inégalé !
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Les choses s'engagent plutôt mal pour Maud, l'héroïne de L'Oncle Silas. Jeune orpheline de mère, élevée par un père aussi secret qu'aimé, elle doit, à la mort de celui-ci, quitter sa maison, ses attaches, ses souvenirs pour aller vivre dans la demeure de son oncle qu'elle ne connaît pas mais dont la réputation ambiguë a de quoi inquiéter. Dans un décor horrifique où les couloirs sont toujours longs et obscurs, les chambres secrètes, les portes dérobées, la jeune fille devra affronter de terribles épreuves, défaire secrets et mensonges, s'extraire des griffes qui se resserrent sur elle.
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Le banquet des Empouses
Olga Tokarczuk
Coup de coeur- Noir Sur Blanc
- Litterature Etrangere
- 1 Février 2024
- 9782882508669
En septembre 1912, lorsqu'il arrive au sanatorium de Görbersdorf, dans les montagnes de Basse-Silésie, le jeune Wojnicz espère que le traitement et l'air pur stopperont la maladie funeste qu'on vient de lui diagnostiquer : tuberculosis. À la Pension pour Messieurs, Wojnicz intègre une société exclusivement masculine, des malades venus de toute l'Europe qui, jour après jour, discutent de la marche du monde et, surtout, de la « question de la femme ». Mais en arrière-plan de ce symposium des misogynies, voici que s'élève une voix primordiale, faite de toutes les voix des femmes tant redoutées...
Hypersensible, malmené par un père autoritaire, Wojnicz veut à toute force étouffer son ambiguïté et dissimuler aux autres ce qu'il est ou redoute de devenir. Pourtant, une mort violente, puis le récit d'autres événements terribles survenus dans la région, vont le conduire à sortir de lui-même. Alors qu'il est question de meurtres rituels et de sorcières ayant trouvé refuge dans les forêts, notre héros va marcher au-devant de forces obscures dont il ne sait pas qu'elles s'intéressent déjà à lui. -
Henri a cinq ans lorsque son père meurt. Sa mère élève seule cet enfant tour à tour turbulent et distrait, captivé par ses propres rêveries, souvent inquiet, loin d'être innocent. Renvoyé de l'école, il est adolescent lorsqu'il quitte pour la première fois la ville où il a grandi. À la campagne, il découvre sa vocation : il sera peintre.
Devenu adulte, il nous raconte son histoire, dans une langue ample et imagée, qui ne se refuse pas les chutes inattendues. Les nuits blanches succèdent aux jours de fête et de labeur, et Henri peint, voyage, connaît la joie, la faim, le doute, le désir et le deuil.
Gottfried Keller restitue aussi bien le regard émerveillé de l'enfance que les élans de la jeunesse, les instants de grâce et de désespoir, toutes les ambiguïtés qui nous constituent. -
« Aucun lecteur des Hauts de Hurtebise ne peut oublier le moment et l'endroit où il a lu ce livre. À l'évocation de ce titre, tous ceux qui liront cette page se souviendront, avec un soupir en songeant à la jeunesse qui passe, du moment où le tendre pouvoir tragique du génie mortifère de ces pages les a saisis à la gorge ». John Cowper Powys
De Virginia Woolf à William Somerset Maugham, en passant par Kate Bush, Luis Buñuel et tant d'autres, Wuthering Heights a inspiré - et inspire toujours - nombre d'écrivains, musiciens, cinéastes et artistes. Il fallait à ce chef-d'oeuvre un traducteur à sa démesure. Par son talent aussi unique que le roman d'Emily Brontë, Patrick Reumaux a su le rendre à son souffle fantastique. -
C'est roman court, tragique et féroce, ainsi que largement autobiographique, que laisse pour tout testament Osamu Dazai au moment de son suicide en 1948. Construit en trois parties -des « mémorandums »- comme autant de chapitres rédigés à la première personne par le narrateur Yozo Oba, double de l'écrivain, La Déchéance d'un homme balaie l'existence sur le fil d'un jeune bourgeois qui se cache derrière la bouffonnerie afin de faire bonne figure et survivre socialement. Paria dans l'âme, il dévie de la route toute tracée par sa lignée familiale afin de s'émanciper dans le marxisme, l'alcool, la prostitution : une décadence pour la société japonaise et une libération pour ce personnage en quête d'art, d'émancipation et d'un bonheur impossible. La dernière grande oeuvre d'Osamu Dazai
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Comme un long songe d'hiver, ce nouveau roman de Han Kang nous fait voyager entre la Corée du Sud contemporaine et sa douloureuse histoire.
Un matin de décembre, Gyeongha reçoit un message de son amie Inseon. Celle-ci lui annonce qu'elle est hospitalisée à Séoul et lui demande de la rejoindre sans attendre. Les deux femmes ne se sont pas vues depuis plus d'un an, lorsqu'elles avaient passé quelques jours ensemble sur l'île de Jeju. C'est là que réside Inseon et que, l'avant-veille de ces retrouvailles, elle s'est sectionné deux doigts en coupant du bois. Une voisine et son fils l'ont trouvée évanouie chez elle, ils ont organisé son rapatriement sur le continent pour qu'elle puisse être opérée de toute urgence. L'intervention s'est bien passée, son index et son majeur ont pu être recousus, mais le perroquet blanc d'Inseon n'a pas fait le voyage avec elle et risque de mourir si personne ne le nourrit d'ici la fin de journée. Alitée, elle demande donc à Gyeongha de lui rendre un immense service en prenant le premier avion à destination de Jeju afin de sauver l'animal.
Malheureusement, une tempête de neige s'abat sur l'île à l'arrivée de Gyeongha. Elle doit à tout prix rejoindre la maison de son amie mais le vent glacé et les bourrasques de neige la ralentissent au moment où la nuit se met à tomber. Elle se demande si elle arrivera à temps pour sauver l'oiseau d'Inseon, si elle parviendra même à survivre au froid terrible qui l'enveloppe un peu plus à chacun de ses pas. Elle ne se doute pas encore qu'un cauchemar bien pire l'attend chez son amie. Compilée de manière minutieuse, l'histoire de la famille d'Inseon a envahi la bâtisse qu'elle tente de rejoindre, des archives réunies par centaines pour documenter l'un des pires massacres que la Corée ait connu - 30 000 civils assassinés entre novembre 1948 et début 1949, parce que communistes.
Impossibles adieux est un hymne à l'amitié, un éloge à l'imaginaire, et surtout un puissant réquisitoire contre l'oubli. Ces pages de toute beauté forment bien plus qu'un roman, elles font éclater au grand jour une mémoire traumatique enfouie depuis des décennies.
Traduit du coréen (Corée du Sud) par Kyungran Choi et Pierre Bisiou -
De braves et honnêtes meurtriers
Ingo Schulze
Coup de coeur- Fayard
- Litterature Etrangere
- 23 Août 2023
- 9782213720715
Norbert Paulini, antiquaire à Dresde, est réputé dans toute l'Allemagne de l'Est pour son flair en matière de livres anciens et rares. Les amoureux de la littérature savent qu'ils peuvent toujours dénicher de nouveaux trésors sur ses étagères.
Mais après la chute du Mur à l'automne 1989, la politique envahit tout, les clients se font rares, et la concurrence d'Internet apparaît. Paulini a beau résister pour sauver l'oeuvre de toute une vie, une sorte de noirceur obscurantiste semble s'emparer de son âme.
Comment un humaniste se change-t-il en réactionnaire - ou plutôt en révolutionnaire ? Et dans quelle mesure peut-on se fier au conteur de cette histoire ?
Traduit de l'allemand par Alain Lance et Renate Lance-Otterbein « Ingo Schulze est un grand écrivain. » Günter Grass « L'angle mort d'un récit, c'est celui de son narrateur - et celui de son lecteur. C'est ce que nous démontre Ingo Schulze sans étalage. » Bayern 2 -
Par une belle journée de juin, deux amis se promènent dans Paris. Ils parlent d'Édouard Roberti, député, marié, père de trois enfants, qui à cinquante ans s'est amouraché d'une jolie secrétaire de vingt-cinq ans, Solange Mignot. Cette liaison s'est terminée au bout de trois ans par un crime. Qu'est-ce que la passion amoureuse ? Jusqu'où peut-elle mener ?
Dès les premières lignes, on est happé par ce grand roman publié à la NRF en mai 1963 ; des critiques soulignèrent que Dutourd inventait une nouvelle forme de roman.
De ce roman, Jean Giono écrivait :"Ce livre a pour plus de cent ans de lecteurs dans le ventre. Jean Dutourd est sans doute le premier grand romancier véritable non seulement de sa génération, mais de bien d'autres." Et Jean Paulhan :"Je suis très bouleversé. Que ce soit une grande chose, pas le moindre doute là-dessus : une grande chose comme personne n'en avait vu depuis longtemps. " André Thérive parle de"chef d'oeuvre insulaire", c'est-à-dire unique en son genre. Et Albert Cohen :"J'en suis enthousiaste. Ce livre est immense, un grand chef-d'oeuvre." -
D'où viennent les histoires ? C'est la question que se pose la narratrice, une écrivaine et universitaire. Pour y répondre, elle se remémore plusieurs épisodes de sa vie, nous invitant à la suivre à Moscou pendant ses études, au Japon dans les sanctuaires d'Inari, au coeur des champs de mines du centre de la Croatie, sur la rive sud du Grand Canyon - en compagnie d'un certain Nabokov - ou encore dans un quartier délabré de Londres. À travers ces voyages, elle file le motif fascinant de la Renarde, démone virtuose de l'illusionnisme dans les mythologies asiatiques, érigée par certains en animal totem échu aux écrivains. Ce récit introspectif est ponctué d'anecdotes picaresques sur des figures du canon littéraire russe.
En se demandant ainsi comment naissent les récits, une nouvelle histoire est née. La Renarde est un texte vigoureux, enjoué, insaisissable et virtuose : une réflexion sur la figure de l'auteur et les oubliés de la canonisation littéraire. -
N'en pouvant plus du débilitant état carcéral, une poignée de détenus d'une prison aussi glauque qu'on peut l'imaginer en Amérique latine décident de se faire la belle en passant par le sous-sol. Rien d'original à cela, sauf qu'en route, ils tombent sur un os, ou plutôt sur une collection d'os qui, réunis, forment un parfait squelette de dinosaure. De taulards les voilà devenus archéologues fébriles qui vont contaminer peu à peu leurs camarades avec leur passion débordante pour la paléontologie : visites, cours de préhistoire, tout est mis en oeuvre pour faire connaître leur découverte totalement unique. C'est évidemment sans compter sur une administration qui après avoir regardé d'un bon oeil cette métamorphose, s'en inquiète, au risque de faire basculer dans le chaos ces acharn
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Roberto Bolaño meurt en 2003, laissant en partie inachevé un roman « monstrueux », instantanément considéré comme le geste littéraire le plus marquant du début du siècle. On y retrouve toutes les obsessions de son auteur : quatre universitaires partent à la recherche de Benno von Archimboldi, un mystérieux écrivain allemand dont l'oeuvre les fascine. Leur quête les mènera à Santa Teresa, ville mexicaine inspirée de Ciudad Juarez, où les féminicides déciment la population. Mais, comme souvent avec Bolaño, le roman d'aventures est une fausse piste lancée au lecteur pour l'amener vers un roman apocalyptique, où la condition humaine est rongée par le Mal.
Chef-d'oeuvre à l'écriture incomparable, 2666 est sans doute le roman le plus audacieux de Roberto Bolaño. -
Moscou, années 1930, le stalinisme est tout puissant, l'austérité ronge la vie et les âmes, les artistes sont devenus serviles et l'athéisme est proclamé par l'État. C'est dans ce contexte que le diable décide d'apparaître et de semer la pagaille bouleversant les notions de bien, de mal, de vrai, de faux, jusqu'à rendre fou ceux qu'il croise. Chef-d'oeuvre de la littérature russe, «Le Maître et Marguerite» dénonce dans un rire féroce les pouvoirs autoritaires, les veules qui s'en accommodent, les artistes complaisants, l'absence imbécile de doute. André Markowicz, qui en retraduisant les oeuvres de Fiodor Dostoïevski leur a rendu toute leur force, s'attaque à un monument littéraire et nous restitue sa cruauté première, son souffle romanesque, son universalité.
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« Une histoire méchante, belle, grotesque, dérangeante » : telle est la façon dont Thomas Mann lui-même définissait ce court roman où s'entrechoquent l'amour, la mort et l'art. En grande partie autobiographique, mais empruntant également à un épisode de la vie de Goethe et émaillé de références antiques, ce livre capital a inspiré ensuite d'autres génies comme Luchino Visconti et Benjamin Britten.
Le texte est suivi de Tristan et du Chemin du cimetière.
Traduit de l'allemand par Félix Bertaut, Geneviève Bianquis et Charles Sigwalt.
Née en 1922 chez Fayard, remise à l'honneur aujourd'hui, la collections « Oeuvres libres » a accueilli les plus grands noms de la littérature française et étrangère. -
La maison dans laquelle
Mariam Petrosyan
- Monsieur Toussaint Louverture
- Les Grands Animaux
- 17 Septembre 2020
- 9791090724921
Dans la Maison, vous allez perdre vos repères, votre nom et votre vie d'avant. Dans la Maison, vous vous ferez des amis, vous vous ferez des ennemis.
Dans la Maison, vous mènerez des combats, vous perdrez des guerres. Dans la Maison, vous connaîtrez l'amour, vous connaîtrez la peur, vous découvrirez des endroits dont vous ne soupçonniez pas l'existence, et même quand vous serez seul, vous ne le serez pas vraiment. Dans la Maison, aucun mur n'est un mur, le temps ne s'écoule pas toujours comme il le devrait et la Loi y est impitoyable. Dans la Maison, vous atteindrez vos dix-huit ans transformé à jamais et effrayé à l'idée de devoir la quitter.
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Edvard Hirifjell vit avec son grand-père dans une ferme de montagne isolée dans le Gudbrandsdalen. En 1971, ses parents se sont noyés dans un étang dans la Somme. Le petit Edvard, alors âgé de trois ans, n'a été retrouvé que quatre jours plus tard à plusieurs kilomètres du lieu du drame. Personne n'a jamais su ce qui était arrivé et lui-même n'en garde aucun souvenir. Au décès de son grand-père, Edvard ressent le besoin de comprendre son passé, d'en savoir plus sur les origines de sa mère française et sur les circonstances mystérieuses de la mort de ses parents. Il va lever le voile sur une histoire familiale complexe, étroitement liée aux deux guerres mondiales et aux sombres secrets remontant à la bataille de la Somme.
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Poursuivie par l'image atroce de sa mère ébouillantée, Dina, une enfant moralement abandonnée et mal aimée, s'installe dans des fantasmes et des hallucinations qui construisent son quotidien. Devenue femme, Dina est sans vergogne et ne se refuse rien. Mariée toute jeune à Jacob, un ami de son père, elle mène sa vie en toute indépendance et consume son entourage, du personnel de maison aux valets de ferme, des membres de la famille aux voyageurs de passage.
Immense fresque du nord de la Norvège au XIXe siècle, Le livre de Dina dresse le tableau naturaliste de la vie et des moeurs du lieu, et fait la part belle au personnage échevelé de Dina, inséparable de Lucifer, son cheval noir, sur fond de paysages grandioses et fascinants, au coeur des nuits polaires.
L'épopée romanesque à l'érotisme flamboyant d'une femme révoltée, convoitée, passionnée.
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Une mer blanche et silencieuse
Branimir Scepanovic
- Noir Sur Blanc
- La Bibliotheque De Dimitri
- 14 Octobre 2021
- 9782882507044
Tous les lecteurs se souviennent de l'hallucinante chasse à l'homme de La Bouche pleine de terre qui avait révélé le nom de Branimir Šcepanovic au public français. D'un livre à l'autre, le talent de Šcepanovic s'est imposé à ses innombrables lecteurs. Maître du récit court, de la narration condensée riche en symboles, Šcepanovic, tel un prophète de l'Ancien Testament, révèle à l'homme sa nature tragique et risible au travers de fables allégoriques. Les quinze nouvelles inédites de la présente édition prouvent une fois de plus le talent inégalé de ce géant de la littérature universelle et intemporelle. « Les livres de Branimir S?cìepanovicì se reìveÌlent des concentreìs ouÌ de sombres firmaments se me^lent aÌ des lambeaux de ciels creìpusculaires. » (Linda Lê, extrait de la préface)
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La réparation du monde
Slobodan Snajder
Coup de coeur- Liana Levi
- Litterature Etrangere
- 11 Mars 2021
- 9791034903498
C'est en 1770 que Georg Kempf, l'ancêtre du narrateur, poussé par la famine, décide de quitter le sud de l'Allemagne pour la « Transylvanie », où la terre est grasse et fertile. Comme d'autres miséreux il a été convaincu par un messager de Marie Thérèse, d'aller peupler ce territoire délaissé de l'Empire austro-hongrois. Les années passent et la famille Kempf jouit d'une situation confortable dans cette région de Croatie nommée Slavonie lorsque Hitler appelle les Volksdeutsche, les Allemands de « l'extérieur », à rejoindre ses forces armées. Dans la Waffen-SS, Georg Kempf, dernier du nom, vit le sort dramatique des « volontaires forcés ». Au moment où l'armée allemande essuie ses dernières défaites à l'Est, il parvient à s'enfuir dans la forêt polonaise, et à rejoindre, après de multiples rencontres, un groupe de maquisards soviéto-polonais. À la Libération, muni d'un certificat de combattant soviétique, il regagne sa terre natale, totalement changée, dans une Yougoslavie en pleine révolution. Là, il rencontre Vera, militante communiste. Une histoire d'amour se noue sans pour autant effacer les marques laissées par l'Histoire sur chacun d'eux et sur l'enfant né de cette union, le narrateur. Des marques qui demeurent toujours sensibles dans cette région des Balkans, aujourd'hui talon d'Achille de l'Europe.
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L'histoire commence un matin, sur le quai d'une gare, quand un groupe d'enfants part vers la mer Noire, en colonie de vacances. Stoppé en pleine campagne par les écoliers, leur train ne parviendra pas à destination. Aidés par Calman, " Tsigane blond à peau blanche ", les enfants vont y organiser leur propre vie devant des troupes spéciales déconcertées et des médias avides de nouvelles sensationnelles. Ce qui n'était au départ qu'un jeu pour les enfants, prêts à en découdre avec le monde réel ou virtuel des adultes, devient une véritable affaire d'Etat. On évoque la présence d'un groupe de terroristes voulant déstabiliser le gouvernement ; on pense par la suite à des malfrats, des trafiquants en tout genre - hypothèse encouragée par l'arrivée massive d'enfants des rues sur les lieux, qui demandent la liquidation des orphelinats et des foyers d'accueil. Les médias, la police, l'armée, les professeurs ou les parents, la société entière, semblent incapables, pour un temps, de mettre fin à la " croisade des enfants ", qui exigent le respect de leurs droits et de leurs libertés. L'issue sera précipitée dans une confusion générale et nul ne sortira indemne de cette aventure où le burlesque le dispute au tragique. Ecrit par un auteur doué d'une indéniable grâce littéraire, La Croisade des enfants est une fresque du chaos postcommuniste roumain, confronté à ses propres dilemmes : enfance et jeunesse déboussolées, progrès et adaptation, politique et corruption, innocence et compromis...
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Le Livre des nombres est un roman monumental : à la fois fresque d'une époque, saga familiale, monographie d'un village d'Europe centrale, depuis 1900, en passant par les tragiques années 1950 et l'instauration du régime communiste et jusqu'à nos jours. Le lecteur assiste à l'entreprise d'un homme qui se lance dans l'écriture du roman de sa famille dans un village de Transylvanie. Peu à peu, se dévoile à lui une histoire impressionnante sur quatre générations de deux familles apparentées.
Dans une construction littéraire originale, les personnages se racontent afin de reconstituer un arbre généalogique séculaire, bien ancré dans la terre, et sur les branches duquel il y a des noms que l'histoire n'a pas retenus. Faulkner et son Bruit et la Fureur ne sont jamais loin...
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Les Pérégrins, sans doute le meilleur livre d'Olga Tokarczuk, n'est pas un « livre de voyage », mais un livre sur le phénomène du voyage. Pour les Bieguny (ou Stranniki, c'est-à-dire marcheurs ou pérégrins), une secte religieuse de l'ancienne Russie, le fait de rester au même endroit rendait l'homme plus vulnérable aux attaques du Mal, tandis qu'un déplacement incessant le mettait sur la voie du Salut. S'ils sont des hommes et des femmes de notre temps, les personnages du livre d'Olga Tokarczuk ont peut-être une motivation similaire pour voyager sans cesse. Mais davantage que le Salut, ils semblent poursuivre l'idée qu'ils se font de leur propre liberté. Pour les ressortissants de pays dont les frontières ont été verrouillées un demi-siècle durant, la liberté de voyager brille d'un éclat tout particulier. En une myriade de textes courts, l'auteur compose ici un panorama coloré du nomadisme moderne, moins soucieux de la destination que du simple fait d'être en mouvement. À travers les livres et à travers le monde d'aujourd'hui, dans les lieux et les non-lieux de ses voyages, Olga Tokarczuk a ressemblé des histoires, des images et des situations qui nous éclairent sur un monde à la fois connu, cartographié, répertorié, et absolument mystérieux, mouvant réseau de flux et de correspondances... Une multiplicité de réflexions (l'image du labyrinthe, l'analogie des circulations anatomiques, géographiques et cosmiques), de micro-récits et de choses vues, sur les zones de transit, les avions, les hôtels, le hasard des rencontres, le tourisme exotique et la baraques à souvenirs. Avec sa foi dans l'intelligence du lecteur, Olga Tokarczuk ouvre pour nous mille et une pistes de questionnement, d'étonnement et de rencontres.
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Printemps 1989, la RDA vit ses derniers mois. Après la mort accidentelle de sa compagne, Ed, 24 ans, ancien ouvrier maçon et étudiant, part pour Hiddensee, une île de la Baltique. Il y trouve un emploi de plongeur à l'hôtel Zum Klausner (« Chez l'Ermite »), dont le personnel est composé de figures énigmatiques. Une amitié naît entre Ed et Aliocha Krusowitsch, dit Kruso, déchiré entre nostalgie et utopie, qui accueille sur l'île ceux qu'il appelle « les naufragés ». Hiddensee est en effet un lieu de vacances aux marges de la société communiste où se retrouvent artistes et intellectuels attirés par la nature sauvage et la pensée « alternative ». De là, beaucoup espèrent pouvoir gagner clandestinement le Danemark, au péril de leur vie.
Nouveau Vendredi de ce Robinson Crusoé ordonnateur d'une société secrète où la poésie joue un rôle libérateur décisif, Ed est emporté par le projet fou de Kruso qui incarne tous les espoirs que le marxisme officiel a trahis.
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A la fin des années 1950, un jeune Crétois est rappelé dans son village natal pour une affaire d'honneur. A travers l'itinéraire de six personnages, croisés ou retrouvés sur son chemin, cet ample roman polyphonique est une sublime radioscopie des sentiments