J.
M. Coetzee, un des romanciers les plus importants du monde anglophone depuis près de trente ans, est encore peu lu en France. D'où une interprétation réductrice de son oeuvre, toujours envisagée à travers le prisme des études " post-coloniales ". Au contraire, ce livre soutient la thèse d'un Coetzee moderne, non au sens de l'opposition moderne/postmoderne, mais en celui d'une vocation critique de la littérature.
Vocation qui se traduit sur le plan esthétique par la réécriture des maîtres, de Defoe à Kafka en passant par Dostoïevski, sur le plan éthique par le scepticisme, l'expression du doute, le privilège des faits sur les idées, des ruses et des tours de la fiction sur la loi de la fable et les certitudes de l'esprit. Il voudrait conduire le lecteur à (re)lire un Coetzee moins sud-africain que cosmopolite, moins post-colonial que réaliste, moins postmoderne que contemporain.
Trois termes que la critique littéraire n'a pas l'habitude d'associer. Mais l'avant-poste du progrès est le point où l'histoire se réfléchit et peut s'infléchir.
Il serait tentant de placer en regard deux modes de représentation a priori éloignés : celui du tourisme et celui des esthétiques littéraires, cinématogra-phiques, picturales, etc. Ce rapprochement n'a rien d'incongru. Sans doute est-ce dans l'infinie variation des discours - dont certains portent sur le tourisme - que la réalité se niche : sens et non-sens, territoire et déterritorialisation, géographie de l'incertain, mais aussi géographie des relations. La réflexion sur les liens entre espaces, tourismes et esthétiques constitue sans aucun doute un « laboratoire des possibles » propre à libérer la littérature et les autres arts de la tour d'ivoire dans laquelle ils ont souvent été enfermés. Ce volume recueille, selon une pluralité d'approches différentes, les points de vue des géographes et des sociologues, des traducteurs et des opérateurs culturels, aussi bien que des littéraires prêts à mettre en discussion le rôle de la fiction dans une perspective spatiale et dans le cadre précis des relations entre tourisme et arts mimétiques (dont la littérature) . Le débat est ouvert - un débat qui signe à coup sûr le retour du « hors-texte » dans le texte.
L'architecte et l'écrivain travaillent à bâtir pierre par pierre, phrase par phrase des espaces régis par des codes spécifiques. Quels enseignements peuvent-ils nous donner sur leur façon de les construire, de les représenter et de les habiter ? La génétique des projets, l'analyse croisée des ¦uvres, l'étude de leur réception permettent d'aborder la question de l'espace architectural et textuel dans une perspective interdisciplinaire et transgénérique à travers l'analyse d'objets architecturaux et littéraires variés de Horace à Echenoz, en passant par Colonna, Le Fèvre de la Boderie, Blondel, Le Corbusier, Mondrian, Danielewski, Garelli, Laude, Naipaul, Rolin, Simon, Volodine... Architectes, spécialistes de littérature, de sémiotique, de psychanalyse révèlent dans l'analyse de ces ¦uvres aux configurations diverses une spatialité plurielle. Leurs réflexions mettent en perspective les évolutions et les ruptures de notre façon de concevoir, de représenter, de percevoir l'espace et interrogent la pertinence de ce concept. Le volume pose, aux frontières des champs disciplinaires et théoriques, la question des interférences entre les dess(e)ins architecturaux et littéraires en s'attachant à leur dimension concrète, symbolique et historique.
Espace de lumière et nuit d'enfer, eros stimule le sublime au même titre que l'abject, fait apparaître toutes les potentialités de l'homme et de la femme. Théâtre de toutes les catastrophes, de séduction et de mascarades, l'espace de l'eros est aussi lieu de catharsis. Le volume présente plusieurs étincelles de «ce feu divin qui nous allume..., fait surgir les mille et un visages d'Eros de l'Antiquité jusqu'à nos jours, en Europe et en Amérique latine : Isocrate et les Étrusques ; Le Bernin ; Sade, Kleist, Schlegel ; les modulations de la légende de Psyché et Cupidon, le libertinage des cours du 18e, les productions clandestines espagnoles au 19e, la publicité actuelle ; Pérez Galdós, Thomas Mann, Schiele, D. H. Lawrence ; Gilles de Rais, Bataille et Alejandra Pizarnik ; Delvaux et Cortázar ; Cranach l'Ancien et Angélica Gorodischer ; Grien et Francis Bacon ; Carilda Oliver Labra, Jacques Roubaud, Fernando Vallejo, Evelyn Schlag...
Découvrez Les espaces des écritures hispaniques et hispano-américaines au XXIe siècle, le livre de Eduardo Ramos-Izquierdo