Filtrer
Support
Langues
Pierre Amrouche
-
Si l'étranger a connu le lieu du « tîgban » c'est que les gens du village le lui ont montré (Proverbe moba)
De 1991 à 2023, Pierre Amrouche a sillonné le pays Moba, recueillant documents et photos. Ce livre est la somme de la culture Moba. Situé à l'extrême nord du Togo et du Ghana, le pays Moba s'annonce par un plateau entaillé de nombreuses vallées, et se fond ensuite dans l'immense plaine voltaïque. Les Moba occupent cette région de savane arborée, parsemée de collines rocheuses, où domine le baobab. L'ethnie se rattache au groupe principal Gourma, venu par vagues de migrations du Burkina-Faso. La société Moba est essentiellement rurale ; leur habitat est dispersé autour d'une demeure principale composée d'un enclos délimité par la réunion de cases circulaires édifiées en banco et couvertes en chaume. La culture du mil et du sorgho assure la subsistance des Moba, ainsi que l'élevage des petits animaux. On distingue trois types de sculptures anthropomorphes, toutes désignées sous le terme de Tchitchiri. Elles représentent soit des ancêtres précis, identifiés dans la généalogie d'une famille ou d'un clan, soit des ancêtres non identifiés pris au sens large d'humains. Chaque type de statues a une fonction particulière. Le style varie peu, aisément identifiable : il se caractérise par une sculpture puissante et abstraite, toute en verticalité longiligne. Les Moba utilisent aussi des anneaux de bronze et de cuivre qu'ils portent de préférence en pendentif ; ceux-ci sont hérissés de pointes symbolisant les rayons solaires. Qu'il soit considéré comme religieux ou plus largement comme social, l'art Moba est avant tout utilitaire ; l'artiste Moba excelle dans le rôle qui lui est dévolu : en exprimer le plus en montrant le moins, bref aller à l'essentiel. -
Pierre AMROUCHE, c'est la parole qui atteste, avec une brièveté qui touche de plein fouet, auréolée de cette liberté qui rend la vie à la vie, une poésie de soleil fraternel. Dans le silence du for intérieur, il poursuit inlassablement son rêve arc-en-ciel un peu comme respect pour le pacte d'honneur qu'il a signé avec lui-même, dès son éveil à la conscience : prêter sa voix, en tous lieux, aux cris de fureur et de détresse qui émanent d'un continent primordial. Et il excelle à allumer dans les esprits l'instinct de survie, avec des trouvailles enlevées qui expriment toutes les urgences qui fondent la poésie.
-
Regards de masques ; carnets de route au Gabon
Pierre Amrouche
- Presence Africaine
- 25 Juillet 2015
- 9782708708884
"Avant tout ce livre est un carnet de voyage, de rencontres. J'attache plus d'importance aux visages amis qu'aux seules photos de masques, et ses visages sont autant, sinon plus, des masques, et leurs regards « des regards de masques », qu'ils soient ou non soulignés de fards ou nappés de kaolin." Depuis qu'il existe un intérêt pour l'art africain, on constate que l'identité des créateurs ou des premiers possesseurs de ces objets est occultée, presque toujours absente d'ouvrages se voulant seulement esthétiques. Cette absence notable porterait à douter de l'existence même des auteurs et possesseurs de ces objets, reconditionnés en oeuvres d'art anonymes par l'Occident. Ces masques perdus n'ont-ils jamais eu de maître pour les façonner et les manipuler avec amour et respect ? Aucune main attentive n'a-t-elle jamais lissé le kaolin sur une face avant de la sécher à la flamme d'une torche d'okoumé ? Et leurs départs, aucunes larmes, aucuns regrets, ne les auraient donc accompagnés ? Tous ces objets, orphelins dans les vitrines des musées et dans les collections privées ont des familles d'origine, que ceux qui les ont adoptés ont choisi trop souvent d'ignorer, par confort. Ces hommes et ces femmes ont des visages que ce carnet de voyage voudrait faire revivre, même si c'est tard. Ces visages et ces regards sont aussi ceux de leurs masques, ils se ressemblent, ils sont indissociables. On revendique le droit d'apprécier l'objet d'art africain sans étiquette, librement, sans étude préalable de son passé, de sa vie véritable. On peut le faire si on oublie que derrière le masque ou l'objet il y a autre chose que le simple bois, il y a l'homme, sa pensée et sa main. L'objet est dès l'origine, il n'attend pas la mise en scène du musée ou du collectionneur pour exister.
-
Catalogue de la vente aux enchères de la collection Vérité
Pierre Amrouche
- Trocadero
- 17 Juin 2006
- 9782952657006
« Avouons-le, qui aurait imaginé l'existence d une telle collection, si riche et si diverse dans sa profusion, qu'un musée classique aurait peiné à exposer ? » Pierre Amrouche
-
-
-