Filtrer
Roger Nimier
-
Le livre insolent, romantique et tendre qui rendit Nimier célèbre à vingt-cinq ans. Le roman qui fit école et donna naissance à la génération littéraire des «hussards». La chronique intime, à la fois cynique et sentimentale, d'un peloton de hussards qui pénètre en Allemagne, en 1945.
-
Olivier Malentraide est un enfant monté contre sa famille. Il trouve sa mère trop jeune, son beau-père trop libéral, ses cousines trop débauchées. Il essaie de déclencher des catastrophes, mais réussit tout juste à ce que sa mère prenne un amant. Dans la deuxième partie, nous retrouvons un Olivier différent. Sans qu'on sache trop bien ce qu'il a fait pendant la guerre, il a pris un drôle de genre. Ce n'est pas le cynisme, c'est une sorte de sécheresse passionnée. Il fait des bêtises. La troisième partie le met en contact avec deux petites filles de l'aristocratie assez étranges : Dominique et Catherine. Entre-temps, Olivier est devenu écrivain, et il a du succès. Dominique aime ce succès, et Catherine aime Dominique. C'est pourtant Catherine qu'Olivier épousera. Mais la conclusion ne sera pas gaie pour autant.
-
«... tous les soirs, cette banquette grise où je me retrouve moi-même, la traversée de Paris, les agents en pèlerine, les phares qui glissent mais ne coupent pas. Je monterai au troisième étage. Elle m'ouvrira dans un peignoir rouge et des mules de cuir rouge. Nous entrerons dans le salon. Je prendrai son visage entre mes mains et je l'embrasserai sur les joues. Visage obstinément retiré - la sagesse d'un monde moins avide, une conscience embarrassée d'ailes, une vision mystérieuse faite d'épées rentrées au fourreau et qui brillent à l'intérieur de l'ombre. Elle se laissera tomber devant la cheminée, je m'allongerai à côté d'elle.»
-
D'Artagnan ?... Nous ne l'avons vu que de loin en loin, dans Les Trois Mousquetaires et Vingt ans après, puis dix ans plus tard dans Le Vicomte de Bragelonne. Que faisait-il cinq ans avant Vingt ans après ? C'est à cette question que répond Roger Nimier : d'Artagnan était amoureux. D'une jeune fille de dix-sept ans qui signe ses lettres Marie Chantal, sera connue plus tard sous le nom de marquise de Sévigné, et qui aime bien d'Artagnan mais pas assez. De Julie, qui l'aime trop mais pas bien. De Madeleine, qui l'aime comme il faut mais ne le dit pas. Après des missions périlleuses et des duels, d'Artagnan, désespéré, veut en finir à la bataille de Rocroy. Dieu merci, Porthos, Athos et Aramis veillent sur lui. Et nous croisons le cardinal de Retz, l'irrésistible Bussy-Rabutin, un dénommé Blaise Pascal, et Pélisson de Pélissart, inventeur d'une machine volante qui atteint le soleil...
-
-
Le palais de l'ogre ; histoire d'une reine morte
Roger Nimier
- Table Ronde
- La Petite Vermillon
- 7 Juin 2012
- 9782710369240
«D'aucune façon, Versailles ne se laisse toucher. Cependant, il est permis de regarder» écrit Roger Nimier dans le Palais de l'ogre, un texte publié par les éditions Sun en 1958 dans un livre illustré intitulé Versailles que j'aime... Cette célébration de la splendeur artistique du siècle de Louis XIV donne envie de redécouvrir le plus beau château du monde et de se perdre dans ses jardins. Elle nous éclaire par ailleurs de façon singulière sur le « royalisme » de Roger Nimier. Chez le français Nimier, comme chez le portugais Pessoa, le roi n'est pas une figure politique, mais un songe poétique. Avec les fées, les reines, les princes charmants, les baguettes magiques, les bottes de sept lieu et les robes couleurs du Temps, il participe d'une grande rêverie française qui a le bon goût de s'obstiner dans les temps rationnels et marchands. Rêveur incorrigible, Nimier aurait aimé avoir l'honneur d'une reine à défendre comme les personnages des Trois mousquetaires. Ce qu'il fait dans Histoire d'une Reine Morte, autre texte méconnu publié dans le Nouveau Femina en 1955 à l'occasion du bicentenaire de Marie-Antoinette.
-
L'amour est la chose du monde la mieux partagée. Reste à savoir s'il s'agit d'une aventure extraordinaire ou, tout bêtement, d'une saine occupation (comme le tennis et le bridge). Avec l'amour, s'il est possible, il n'y a plus que deux êtres sur la terre. Que va-t-il leur arriver? Ou plutôt, comment les autres vont-ils réapparaître? Ils vont revenir avec la jalousie, dont l'auteur fait une analyse métaphysique (et non plus psychologique). Ils seront là également dans la pratique de l'amour, car si l'amour met en présence X et Y, la sexualité:l'Homme et la Femme - l'érotisme fait s'affronter tous les hommes et toutes les femmes. L'échec de l'amour sur ce terrain n'empêche pas de prévoir qu'il s'agit d'autre chose que d'un dérivatif. Ici, une philosophie qui remplace l'Être par l'amour et le Non-Être par le Néant semble possible. De ces deux extrêmes où le péril est sensiblement égal, l'existence est prisonnière plus qu'elle ne peut l'imaginer.
-
Les indes galandes
Roger Nimier
- Rivages
- Rivages Poche : Bibliotheque Etrangere
- 3 Octobre 2012
- 9782743624330
« Or, un soir qu'il parcourait pour la quatrième fois Les Trois Mousquetaires, mais sans plaisir, parce que ces diables de Mousquetaires, au lieu d'agrandir la France, ne pensent qu'à des fariboles et à des carambistouilles - un soir, dans son lit, il sentit une main qui lui frappait l'épaule. Il releva les yeux et il aperçut un gentilhomme en pourpoint jaune, avec des culottes rouges, des bottes de cuir vert et des plumes blanches sur son chapeau. »
-
«Les écrivains que nous venons de découvrir nous paraissent adolescents, à plus forte raison vivants.» Sous l'invocation de Marcel Proust, le critique de Journées de lecture nous rend présents Stendhal, Cioran ou Céline («Un classique, un! ... la littérature française est servie»), comme si le lecteur était toujours l'acteur, sinon l'auteur, du livre qu'il tient entre les mains. Ainsi ces «journées» des années cinquante rejoignent les nôtres. D'autres phrases, elles, mettent en garde:«Dans une mode littéraire, il y a surtout un grand nombre de personnes qui détestent la littérature.» Les livres qui importent n'ont pas d'âge. Un tel acte de foi ne vaut que par l'extrême liberté. Roger Nimier n'étant pas de ceux qui chérissent la convention, la littérature est déclarée ville ouverte. «Il n'y a pas de dignité des genres, écrit-il encore. La littérature est une substance maligne qui se glisse partout, sans prévenir, et s'en va comme elle veut.» Elle est ici dans l'humour, les fléchettes, la haine de l'ennui. Elle est dans le jugement mesuré comme dans le paradoxe. Nimier peut récrire La Princesse de Clèves avec la plume de Peter Cheyney et Simenon avec celle de Simenon, rêver quelques pages sur la première phrase d'un roman, prolonger via Maupassant la compagnie amicale de Paul Morand, jauger de Gaulle, Pierre Benoit ou Maurice Blanchot. Si certains des cinquante écrivains rassemblés provoquent plus la dispute que l'admiration ou la complicité, ils sont encore de la famille.
-
Cette Histoire d'un amour commence par une gifle, donnée le jour de l'armistice (le 11 novembre 1918, comme on sait). L'auteur de la gifle s'appelle Michèle Vilmain. C'est une jeune fille froide, exaltée, qui est célèbre dans toute l'armée d'Orient, où elle dirige une ambulance. Nous la retrouverons à Paris. Elle n'a rien perdu de sa flamme. Elle fonde une maison de couture qui lance la mode de l'époque. En même temps, elle éprouve une grande passion pour les Arts. Cette passion la pousse à s'intéresser à un jeune peintre, autrichien, désabusé et très bien doué pour faire le malheur de tout le monde : Philip. Un troisième personnage intervient : la petite Anne Chevalier. On croit d'abord qu'Anne adore Michèle, que Michèle aime Philip et que Philip n'aime personne. On croit aussi qu'il est cruel et profondément indifférent. Mais il est possible qu'on se trompe et qu'il soit la vraie victime de ces deux femmes.
-
Ces 485 missives entre Paul Morand et Roger Nimier vont au galop des Hussards : pastiches littéraires, menus gastronomiques, programmes de journées et de nuits fantaisistes, analyse technique des nouveaux bolides, commentaires sur les exploits des rugbymen français et le génie de Joyce ou de Talleyrand. De 1950 au drame de septembre 1962, la connivence et l'admiration s'installent vite entre un «père» qui semble rajeunir et un «fils» qui trouve, aussi, un camarade de jeu. Dans le ton sec à l'humour insolent, c'est le guide du parfait Hussard.
Leur correspondance montre également Nimier au travail, dans la presse puis chez Gallimard. Délaissant son oeuvre, il défend un Morand négligé depuis la guerre et une certaine idée de la littérature. Puis il prépare secrètement son retour avec un roman de l'amitié, D'Artagnan amoureux, qui paraîtra un mois après sa mort. Entre-temps, Paul Morand est devenu le quatrième mousquetaire de la bande de Roger Nimier, avec Antoine Blondin et Kléber Haedens, qui sont les fidèles protagonistes de ces lettres. Sans compter bien sûr Jacques Chardonne, surnommé «le Solitaire», avec lequel tous deux correspondent en parallèle.
-
Traité d'indifférence ; la nouvelle année
Roger Nimier
- Le Dilettante
- 21 Septembre 2012
- 9782842637668
Courtes méditations sur la vie, les huit textes ont un arrière-goût de mort subite. Nimier s'y épluche de ses illusions, de ses mensonges salvateurs, hume la mort, flatte le vide comme un animal familier. Il ouvre le recueil sur un constat en forme de cul-de-sac?; suit un « beau travail d'écolier » sur la difficulté de « se connaître soi-même ». Hitler s'invite entre les pages, le temps d'un papotage acerbe.
-
C'est la fin de la Seconde Guerre mondiale, Roger Nimier a 20 ans et l'envie d'en découdre avec la littérature, ses maîtres et ses impostures. Le voici chroniqueur, et des plus fins.
Il glisse quelques conseils à André Gide, demande l'attribution du prix Nobel à Louis-Ferdinand Céline, donne sa recette pour devenir critique littéraire, polémique autour de l'adaptation cinéma par Vadim des Liaisons dangereuses de Laclos, passe de Tintin aux grands Américains. Nous sommes au coeur du Saint-Germain-des-Prés des années 1950, au coeur de l'art et des batailles entre la gauche et la droite.
-
Arrêter. Il allait où le conduisaient ses humeurs ou les nécessités d'un métier, mais aussi ses fidélités.
Reporter, critique de théâtre, entouré d'amis - tels Antoine Blondin, Kléber Haedens ou Christian Millau -, il a pratiqué le journalisme comme un sport, en changeant de terrain, et toujours pour le plaisir d'écrire. En un mot, pour la littérature.
De là Variétés, qui couvre tous les centres d'intérêt d'un jeune homme curieux, et dont les volets en triptyque correspondent aux principaux domaines du journaliste : les sollicitations du moment dans " L'air du temps ", le souci jamais disparu du conflit armé dans " Guerre après guerre " et les critiques dramatiques dans " Comédies françaises et autres ".
Quel que soit le domaine abordé, l'humour de Roger Nimier, au service d'une intelligence aiguë des choses et des hommes, relève ces chroniques d'un sel dont notre temps aurait profit à retrouver le goût.
-
Dans Le Grand d'Espagne, où Nimier choisissait Bernanos pour «capitaine» de son après-guerre, l'essayiste posait les exigences et les refus d'une jeunesse. Dans Journées de lecture, il éclairait certains massifs littéraires contemporains. L'élève d'Aristote est comme la reprise à distance, l'approfondissement de ces deux livres, et, en somme, prend place dans un triptyque. Une première partie, «Monarchies», nous montre deux conquérants antiques, quelques écrivains souverains, nous fait visiter Versailles, «le palais de l'ogre», entrevoir un XVIII? siècle. La seconde partie, «Dix-neuvième siècle», retient ceux qui ne s'en firent pas l'écho sonore, tels «le gros consul» Stendhal et Mme Récamier que Nimier surnomme «une grande vedette du muette». La troisième partie, enfin, est à la fois un dictionnaire des contemporains, un album de famille regroupant les ascendants et les proches que Nimier s'est choisis en littérature, des instantanés insolents, comme «Gide chez le photographe» ou des facéties pleines de sens, comme ce «Casse-croûte d'ermite» ainsi composé:«La paupière à la Marcel Aymé, le pâté de crabe à la Chardonne et l'olive à la Morand.» Le recueil est issu de textes que Jacques Chardonne encourageait son cadet à rassembler - à l'exclusion des chroniques générales et des nouvelles. De 1953 à 1962, ces portraits d'histoire et de littérature sont les silences du hussard Nimier.
-
Les principaux personnages de ce roman burlesque et satirique sont des élèves de troisième, des garnements de quatorze ans. Nous les voyons jouer au poker, s'essayer aux courses, à la débauche en même temps qu'à l'histoire, à la géographie et aux sciences naturelles. L'un d'eux pourtant, Perfide, aime Maurice Scève et le Cardinal de Retz ... Les parents sont de grands enfants, même M. Melba, président du Conseil, même la belle et capiteuse Mme Melba qui prend pour amant - temporaire - l'un des lycéens, ébloui de sa chance. Leurs gestes, leurs pensées, leurs paroles diffèrent à peine des gestes, des pensées et des paroles des adolescents. Une séance à la Chambre, c'est une classe chahuteuse. Et si des émeutes éclatent, si le gouvernent change de mains, si même le sang coule, c'est un peu comme une immense récréation.
-
-
C'est une histoire de voiture : elle braque, elle recule, elle fonce?; c'est une histoire de jeune fille : elle s'appelle Anne, porte jupe plissée, cheveu batailleur, mignonne petite plaie au coeur?; c'est l'histoire d'un garçon, Roland. Il vit au jugé, véloce et tâtonnant. Anne morte, flics aux basques : escaliers, voiture, fuite. Puis commissariat, tabassage, évasion. Un conte de Noël exécuté par Roger Nimier, noir comme la terre qui durcit sous la neige. Une morale : Noël sent le sapin. Bonne année !
-
Courtes méditations sur la vie, les huit textes ont un arrière-goût de mort subite. Nimier s'y épluche de ses illusions, de ses mensonges salvateurs, hume la mort, flatte le vide comme un animal familier. Il ouvre le recueil sur un constat en forme de cul-de-sac?; suit un « beau travail d'écolier » sur la difficulté de « se connaître soi-même ». Hitler s'invite entre les pages, le temps d'un papotage acerbe.
-
De sa vingtième année, en 1945, à sa disparition, en 1962, Roger Nimier, comme le fait remarquer Marc Dambre dans sa préface, a traversé les journaux sans s'y arrêter.
Il allait où le conduisaient ses humeurs, les nécessités du métier, mais aussi ses fidélités. Variétés couvre donc tous les centres d'intérêt d'un jeune homme curieux, et ses trois parties correspondent aux principaux domaines du journalisme : les sollicitations du moment dans " L'Air du temps ", le souci toujours présent du conflit armé dans " Guerre après guerre " et les critiques dramatiques dans " Comédies françaises et autres ".
Quel que soit le domaine abordé, l'humour de Roger Nimier, allié à une intelligence aiguë des choses et des hommes, relève ces chroniques d'un sel dont notre temps aurait profit à retrouver le goût.
-
Au lendemain de la guerre, une jolie Tchèque, Alina, qui a épousé un militaire américain, vient prendre pension chez la mère de l'auteur. Le mari, fort imprudemment, confie son épouse au jeune homme pour qu'il lui enseigne Paris. Cette histoire d'amour, qui pour un peu tournerait au drame, est le premier roman de Roger Nimier.