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Rossella Froissart
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Dès la fin du xixe , la joaillerie devient un vecteur important de l'expérimentation formelle et de l'innovation plastique de son époque, grâce au développement des connaissances en matière de pierre, des techniques de taille et de sertissage. Livres et expositions permettent de mettre en valeur cet art décoratif de premier plan qui accompagne le romantisme dans ses derniers feux avant d'adopter le répertoire Art nouveau naissant.
Les paysages de l'âme, les songes et cauchemars du symbolisme imaginés par Lalique, Fouquet ou Carabin, de même que les formes et motifs empruntés à la Renaissance d'Eugène Grasset ou Lucien Gaillard cèdent la place à une faune et une flore issues d'un nouvel imaginaire biologique, aquatique et sous-marin, nourries par la vulgarisation des grandes découvertes scientifiques et de la pensée évolutionniste. Pour mieux représenter la nature, Vever, Lalique, Boucheron, Fouquet ou Nocq introduisent des matériaux nouveaux :
Corne, plume, éventail plus diversifié de pierres semi-précieuses.
L'étude des plantes comme des minéraux et cristaux, notamment grâce aux magnifiques planches élaborées par le biologiste Ernst Haeckel, ouvre également la voie, dès les années 1900, à un nouvel ordre décoratif révélant la structure cristalline des micro-organismes. Cette géométrisation tout en retenue ouvre le champ de l'abstraction et du mouvement Art déco qui s'affirmera dès les années 1910 avant de triompher dans les années 1920.
Accompagné d'un glossaire des matériaux et techniques et de notices biographiques des principaux acteurs de l'époque, cet ouvrage permet de comprendre la richesse et l'évolution stylistique du bijou et de le replacer dans l'art de son temps. -
Revues d'art ; formes, stratégies et réseaux au XX siècle
Rossella Froissart pezone, Yves Chèvrefils-desbiolles, Romain Mathieu
- PU de Rennes
- Critique D'art
- 24 Novembre 2011
- 9782753514805
Cet ouvrage propose une exploration globale et, pour la première fois, collective de l'extraordinaire floraison des revues du XXe siècle artistique. Ces revues donnent toujours davantage d'informations et génèrent plus de significations que les hommes et les groupes, via leurs programmes, ont voulu ou cru y mettre. Bien souvent, au regard de l'histoire, leur influence est inversement proportionnelle à la durée de leur vie. Voilà pourquoi les revues jouissent aujourd'hui de la même considération que les archives en tant que source indispensable à la recherche.
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Du romantisme à l'art déco
Rossella Froissart, Laurent Houssais, Jean-françois Luneau
- PU de Rennes
- Critique D'art
- 7 Avril 2011
- 9782753513235
Les textes réunis dans le présent recueil traitent de domaines ou de questions chers à Jean-Paul Bouillon, à qui l'on doit bien des études marquantes sur l'art des XIXe et XXe siècles, tant par l'ouverture de champs négligés avant lui que par la qualité de ses propositions méthodologiques.
On ne s'étonnera donc guère d'y trouver des contributions relatives au dialogue et à la synthèse des arts, à la figure de l'artiste, à la critique d'art, au marché de l'art comme à la notion de "modernité". Les auteurs ont eu à coeur de s'interroger sur la couleur comme sur la relation entre sculpture et musique, de revenir sur des artistes emblématiques tels que Baudelaire, Edmond de Goncourt, Zola, Maurice Denis, Degas, Cézanne ou Kandinsky, d'apporter un éclairage neuf sur des figures moins consacrées aujourd'hui telles que le peintre et théoricien Alexandre Séon, le critique Guillaume Janneau ou le marchand Léon Gauchez.
Mais, au-delà de la découverte d'objets ou de relations nouvelles, d'artistes méconnus ou d'autres inédites, il s'agit aussi de porter la réflexion sur l'histoire de l'art elle-même, sur la définition de ses objets de recherche, sur les modèles historiographiques "lettré" ou scientifique, sur l'idée ambiguë d'"ordre" ou celle de hiérarchie artistique, le tout suivant les principes méthodologiques dont Jean-Paul Bouillon s'est fait le défenseur.
Ne convient-il pas, à cet égard, de tenter de clarifier la notion même de mouvement artistique pour, avant d'en user ou d'en abuser, saisir celle-ci dans son historicité ? Cette mise au point passe d'abord par la solidité de références que ne déforment plus les a priori dogmatiques ou les schèmes figés d'une histoire de l'art soumise aux diktats "progressistes". L'histoire de l'art retrouve ainsi une pleine légitimité pour traiter du néo-impressionnisme ou du cubisme, du décor religieux comme des Prix de Rome de l'entre-deux-guerres, en marge du récit orthodoxe de la modernité.