antonio moresco
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« Je suis venu ici pour disparaître, dans ce hameau abandonné et désert dont je suis le seul habitant » : ainsi commence La Petite Lumière. C'est le récit d'un isolement, d'un dégagement mais aussi d'une immersion. Le lecteur, pris dans l'imminence d'une tempête annoncée mais qui tarde à venir, reste suspendu comme par enchantement parmi les éléments déchaînés du paysage qui s'offrent comme le symptôme des maux les plus déchirants de notre monde au moment de sa disparition possible.
L'espace fait signe par cette petite lumière que le narrateur perçoit tous les soirs et dont il décide d'aller chercher la source. Il part en quête de cette lueur et trouve, au terme d'un voyage dans une forêt animée, une petite maison où vit un enfant. Il parvient à établir un dialogue avec lui et une relation s'ébauche dans la correspondance parfaite des deux personnages. Cette correspondance offre au narrateur l'occasion d'un finale inattendu.
La petite lumière sera comme une luciole pour les lecteurs qui croient encore que la littérature est une entreprise dont la portée se mesure dans ses effets sur l'existence. -
« Je suis venu ici pour disparaître, dans ce hameau abandonné et désert dont je suis le seul habitant ». Le récit d'Antonio Moresco met en scène un homme vieillissant qui a décidé de s'extraire du monde. Mais chaque soir, une petite lumière perce sa solitude... Grégory Panaccione démontre une fois encore son étonnante capacité à exprimer graphiquement une écriture, la plus singulière soit-elle.
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Le récit commence, se construit, et s'achève comme une fable :
Un vieux clochard, arrivé au plus bas de la déchéance sociale et physique, entre cartons souillés et sacs en plastique, dont le seul ami est un fidèle pigeon, fait la rencontre de la « jeune fille merveilleuse » qui le sauve par amour.
Comme dans une fable, il instaure avec le lecteur un échange qui ressemble à celui du conteur et de son public et, loin de se complaire dans l'analyse psychologique des personnages, il s'appuie sur les passions fondamentales, moteurs muets des belles actions. Mais dans cette fable, rien de mièvre ni d'enfantin, rien de gratuit ni de mécanique. Rien de prévisible non plus, mais une ouverture qui surprend et suscite stupeur et émerveillement.
Dans une scène qui a la pureté des grands récits fondateurs, la jeune fille merveilleuse sort ce personnage, comme venu des poubelles de Beckett, de ses cartons, prend un soin infini à le laver, à l'épouiller, à le remettre sur pied. Mais l'amour le plus pur et le plus mystérieux peut-il être plus fort que la vie ? a-t-il vocation à durer ? Si l'amour est sans pourquoi, doit-on chercher plus d'explications à ce qui le tue qu'à ce qui le fait naître ?
Moresco écrit à propos de Fable d'amour : « Dans ce roman sont présents la cruauté et la douceur, la désolation et l'enchantement, la réalité et le rêve, la vie et la mort, qu'on ne peut séparer si l'on veut parler véritablement et profondément de l'amour. Il en résulte une vision extrême et une méditation inactuelle sur l'amour, qui ne cache rien de ses vérités féroces mais suggère une invention possible de la vie au milieu de toute l'obscurité qui nous entoure. » Pour sortir de l'histoire d'amour et des paroles de l'amour, pour sortir des lois de nécessité, il faut rentrer dans l'ordre de la fable d'amour. Alors seulement on comprendra que si la mort est plus forte que la vie, l'amour est plus fort que la mort.
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Trois moments de la vie du narrateur, trois ouvertures dans l'obscurité d'une existence, scandent ce récit troublant et vertigineux : les années de séminaire, celles de l'activisme politique et celles des débuts de sa vocation littéraire. Cette épopée individuelle retrace une lente et douloureuse tentative de renaissance qui puise sa vitalité dans le dérèglement des perspectives et l'obsession du franchissement des limites - autant de jeux de l'éternité susceptibles de transfigurer le monde.
Les trois expériences peuvent être vues comme trois tableaux de notre histoire récente : les années cinquante-soixante, pesantes et silencieuses, qui précèdent les explosions ; les luttes et les tumultes des années soixante-dix venues clore une époque inaugurée avec les grandes révolutions politiques des dix-huit et dix-neuvième siècles ; enfin, les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix, fascinantes et spectrales, qui amorcent le déploiement furieux de la modernité.
Porté par une prose imagée inventive et foisonnante, presque hypnotique, ce roman apparaît d'une originalité exceptionnelle dans le paysage littéraire contemporain.
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Un homme veut fuir la sombre et douloureuse gangue qui lui tient lieu de monde et d'existence.
Dans un geste impérieux, il décide de renoncer à toute chose. Après une longue déambulation en voiture, il finit par trouver refuge dans un grand hôtel au bord de la mer où il vit caché. La touffeur de l'été enflamme l'air. De petits feux explosent, çà et là, au long de la côte.
Une nuit, un énorme incendie menace l'hôtel.
L'homme parvient à se sauver en courant sur une colline proche d'où il observe le terrible spectacle. Sur cette colline désertique, il n'y a personne. Pourtant, soudain, une femme aux dents d'or aussi merveilleuse que mystérieuse apparaît dans son dos, lui murmure que c'est elle qui a incendié le monde pour lui et lui demande s'il veut brûler avec elle. Et la femme disparaît aussitôt. Obsédé par cette rencontre, l'homme retrouve un sens à sa vie et part à la recherche de cette femme.
Les Incendiés, comme le dit son auteur est « un livre mystique, sexuel, alchimique. Un livre sur la liberté, sur l'impossible et sur le salut ».
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Le mal : Chant de D'Arco 1
Antonio Moresco
- Les éditions du Chemin de Fer
- Train De Nuit
- 7 Novembre 2025
- 9782490356584
« Je m'appelle D'Arco et je suis un flic mort », annonce d'emblée le héros du Chant de D'Arco. Chaque nuit, il est réveillé par des enfants qui se mettent soudain à chanter en choeur, dans les gratte-ciel de l'interminable cité des morts. Pourquoi ? C'est ce qu'il va être chargé de découvrir, au prix d'un retour dans la cité des vivants, d'où il vient et où il a été tué trois ans plus tôt. Ainsi commence Le mal, premier volet de la trilogie d'Antonio Moresco, considéré par beaucoup comme le plus grand auteur de la littérature italienne contemporaine.
Dans Le mal, D'Arco est guidé de la Cité des morts à celle des vivants par l'enfant du premier roman de Moresco publié en français (et son plus grand succès à ce jour dans l'hexagone), La petite lumière. Le monde que D'Arco découvre est un monde terrible, défiguré, où les innocents sont littéralement dévorés par des monstres; l'allégorie est forte, puissante, les meurtriers de Moresco sont mus par une nécessité qui dévore le libre arbitre et annihile tout. Et si les assassins suscitent d'abord le dégoût et l'indignation, leur incapacité à agir autrement en viendrait presque à susciter la pitié tant ils ne peuvent qu'attendre qu'un Zarathoustra les tue et les extermine pour les faire passer de l'autre côté.
D'Arco, homme plein de douleur, de douceur et de fureur, est appelé à remplir une mission impossible : retourner dans le monde des vivants, dans lequel il a été tué, pour arrêter un massacre de victimes innocentes. Mais si la mort précède vraiment la vie et le mal le bien, comment inverser la spirale ?
Avec Le mal, Moresco nous entraîne dans les ténèbres les plus noires de la vie et ramène le thriller à ses origines incandescentes, lorsque poètes, romanciers et penseurs, à partir de formes narratives populaires et convaincantes, ont ouvert des espaces d'invention inimaginables en passant par la brèche de la littérature. -
Lontano da tutto, tra i boschi, in un vecchio borgo abbandonato e deserto, un uomo vive in totale solitudine. Ma un mistero turba il suo isolamento: ogni notte, sempre alla stessa ora, il buio è improvvisamente spezzato da una lucina che si accende sulla montagna, proprio di fronte alla sua casa di pietra. Cosa sarà? Un abitante di un altro paese disabitato? Un lampione dimenticato che si accende per qualche contatto elettrico? Un ufo? Un giorno l'uomo si spinge fino al punto da cui proviene la luce. Ad attenderlo trova un bambino, che vive anche lui solo in una casa nel bosco e sembra uscito da un'altra epoca o, davvero, da un altro piane.
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