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eric dussert
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Raconté par un homme vieillissant que la vérole a défiguré mais qui reste
précieux car il sait inséminer les fleurs du vanillier, Les Tortues nous plonge dans un
épisode dramatique de la vie de ce survivant : une épidémie qui ravagea l'équipage d'un
bâteau de trafiquants transportant des tortues géantes. Au son des carapaces
s'entrechoquant, dans l'angoisse d'un navire noir qui les poursuit, les hommes ont vécu
dans l'espoir d'un trésor sans cesse plus éloigné. Incapables de se libérer de leur prison sur
les eaux, ils ont dû affronter leur propre terreur, la variole et enfin la mort tapi dans
l'ombre.
Inspiré par Melville, envahi par les vapeurs alcoolisées qui rappellent Lowry, dans une
ambiance à la B.Traven, ce roman symbolique est un des diamants noirs de la littérature
du XX° siècle. -
Aubervilliers
Léon Bonneff, Eric Dussert
- L'ARBRE VENGEUR
- L'Arbuste Véhément
- 1 Mars 2024
- 9782379412417
À deux pas des boulevards dits modernes, la révolution industrielle continue ses ravages à l'aube du XX° siècle. On y survit, on y crève dans les effluves d'un capitalisme, impitoyable pour des êtres humains trimant à en mourir à deux pas des champs et des vergers. Car Aubervilliers est une ville double, d'un côté celle des horticulteurs qui fournissent les fleurs à la Capitale voisine, de l'autre la cité industrielle et polluée dans laquelle s'échine un prolétariat malmené. Avec un art du portait saisissant et une technique de romancier, Bonneff nous introduit dans ce monde des parias et des oubliés du progrès où la solidarité peut vite devenir colère. Il donne une voix à ceux que l'on n'écoute jamais, composant de la sorte un des chefs d'oeuvre du roman prolétarien.
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Rétrofutur : Une contre-histoire des innovations énergétiques
Collectif
- Buchet/Chastel
- Essais & Documents
- 6 Juin 2024
- 9782283038581
Notre planète traverse actuellement une crise énergétique sans précédent. Pourtant des solutions existent car l'histoire de l'énergie a laissé quantité de bonnes idées sur le bord de la route.
Cet ouvrage propose un véritable voyage à travers le temps, en exhumant de très nombreuses innovations énergétiques des temps passés, méconnues ou oubliées, avec la conviction que c'est aussi dans le passé que se trouvent des solutions pour demain... Ainsi, la présentation d'une soixantaine d'inventions - parfois improbables mais toujours ingénieuses - permet de retrouver des pans anciens et ignorés de l'histoire des énergies : des semelles chauffantes de Lavoisier (1780) à la voiture à hydrogène de Jean-Luc Perrier (1979), du photophone de Bell (1880) au girobus (1950)...
Chaque invention, illustrée par un visuel en pleine page - photographies, cartes postales et illustrations d'époque -, est exposée en quelques lignes. Des articles transversaux proposent ponctuellement des réflexions plus globales sur la notion de progrès, l'importance des archives et des brevets, les relations entre les sciences et les arts, etc.
L'ouvrage est dirigé par Cédric Carles, designer et chercheur, Thomas Ortiz, ingénieur et artiste, Éric Dussert, coordinateur de la numérisation des imprimés à la BnF. Fruit d'une recherche participative, il rassemble les contributions d'amateurs comme de spécialistes (Ewen Chardronnet, Kevin Desmond, Ludovic Duhem, Alain Gras, etc.). -
Tous des monstres ?
Le père qui saute sur les filles de ferme qu'il engrosse??
La mère qui se débarrasse de celles-ci devenues gênantes ?
Les fils qui se taisent et lèvent à peine un sourcil ?
La fille que son père a violée avant de s'effondrer sur elle, terrassé par une crise cardiaque ?
Le gamin né de cette union sordide et que tout le monde rejette ?
Le village qui, du haut de sa morale et de sa religion, toise ce vil troupeau ?
Avec Gaston Chérau le monde paysan recèle des tragédies prisonnières de la glèbe. Son chef- d'oeuvre monstrueux, superbement écrit, a survécu à l'effondrement d'un monde et sidère en nous les descendants lointains de ces rustres terribles.
Un classique qui colle aux sabots, éclairé par quelques nouvelles du même tonneau.
Tous des monstres...
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Qui mieux que l'auteur du Livre de la jungle et de Kim pouvait écrire sur le voyage et ses parfums ? Avec son âme de globe-trotteur, Kipling loue le fumet du feu dans les campements de fin de journée, l'incomparable parfum de la nuit tropicale, l'odeur de la glace polaire à la dérive, les effluves des bazars orientaux... Et, visionnaire, pressent que l'arrivée de l'aéronautique annonce une nouvelle esthétique du voyage, dans laquelle la saveur des pays sera tout autre.
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Du corps à l'ouvrage ; les mots du livre
Eric Dussert, Christian Laucou
- La Table Ronde
- 28 Février 2019
- 9782710383710
Lorsqu'il avait besoin d'expliquer pourquoi le livre était à peu près immuable, en tant que codex, cette forme qui a remplacé le rouleau par un appareillage subtil et efficace de pages protégées par une couverture, Umberto Eco expliquait que le livre était tout comme la fourchette : indépassable. Irremplaçable. Pérenne.
Notre vieux livre empégué, surligné, corné, refuse décidément de céder le pas devant les injonctions du temps ou des techno-devins obnubilés par l'emprise de l'informatique. Et, de fait, le livre est lui-même le fruit d'un assemblage hautement précis d'une grande variété de technologies extrêmement précises : encres nées de mé- langes de plusieurs métaux lourds, fabrication des papiers évolutive dans le temps, règles de mise en page centenaires, méthodes d'im- position variées, comme les presses dont se servent les imprimeurs, etc.
L'opuscule que nous vous proposons aujourd'hui, petit dernier de l'innombrable troupe des ouvrages qui se publient depuis la fin du premier millénaire, n'est ni un dictionnaire, ni une encyclopédie, pas plus qu'un lexique, non plus qu'un compendium, un guide, un traité ou un manuel ; il a été pensé comme une joyeuse collection de mots, de figures et de notions qui se lisent dans le désordre pour découvrir ou se souvenir de ce qui fait de la civilisation humaine une exception dans toute la galaxie.
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En 2013, Éric Dussert publiait à La Table Ronde 156 portraits d'écrivains oubliés, Une forêt cachée.
Cette fois, il s'intéresse aux femmes de lettres qui, au fil des siècles, ont contribué à l'histoire littéraire sans que leur nom ni leur oeuvre soient forcément parvenus à résister au temps, à la censure, à la diffi- cile progression du droit des femmes et de leur place dans la littérature.
Christine de Pizan, Margaret Cavendish, Fortunée B. Briquet, Charlotte-Adélaïde Dard, Julie Lavergne, Johanna Spyri, Olive Schreiner, Marguerite Au- doux, Myriam Harry, Gabrielle Réval, Marcelle Tinayre, Grazia Deledda, Marie-Louise Pailleron, Colette Yver, Louise Hervieu, Daisy Ashford, Out-el- Kouloub, Freya Stark, Lydia Tchoukovskaïa, Emma Dante... 138 femmes de lettres injustement oubliées se côtoient dans cet ouvrage indispensable.
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Martine, pour être plus près des enfants, couchait dans l'appartement. Chaque soir, sa vaisselle rangée, ses raccommodages faits, tout mis en ordre, elle allait vers les couchettes des petits, leur donner un dernier coup d'oeil, voir s'ils n'avaient pas soif, s'ils ne s'étaient point endormis dans une fausse position, si leur sommeil n'était pas agité. Elle se retirait alors dans un petit cabinet qui lui servait de chambre à coucher. Un soir, Monsieur Bresson vint l'y rejoindre, et la servante n'osa pas renvoyer le patron.
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Le singe, l'idiot et autres gens
William chambers Morrow
- Libretto
- Littérature Étrangère
- 1 Novembre 2018
- 9782369144205
William Chambers Morrow s'est rendu célèbre en 1897 grâce à la publication de ce recueil de nouvelles.
Il enchanta Apollinaire et Alfred Jarry, qui n'hésiteront pas à en faire un héritier de l'oeuvre d'Edgard Allan Poe.
Sont ici recueillies quatorze histoires où l'on meurt beaucoup, et rarement dans son lit. Morrow est un maître du conte cruel, usiné à froid, sans recherche d'effet, et d'autant plus impressionnant. L'humour n'est pas loin, mais comme invisible, et du noir le plus noir.
Dire qu'on en sort un peu secoué est un euphémisme, pourtant on serait prêt à en redemander.
« Voici un volume où se réunissent le génie narratif d'un Kipling et le sens de l'horreur d'un Edgar Poe, quoique les récits de Morrow soient une chose si neuve qu'il est inutile d'y chercher des comparaisons.
» Alfred Jarry
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Une forêt cachée ; 156 portraits d'écrivains oubliés
Eric Dussert
- La Table Ronde
- 14 Mars 2013
- 9782710331605
«Qui sont ces personnages cardinaux, absents des manuels et des dictionnaires? Qui sont ces humbles, injustement négligés, vaincus par une postérité désastreuse? Des romanciers non réédités, certes, mais aussi des directeurs de revue et de collection, des traducteurs, des originaux un peu fous, des fantaisistes, des rentiers, des pauvres, des suicidés, des ronds-de-cuir, des savants et des incultes, des hommes et des femmes, des vieux et des jeunes... tout un monde de mendiants et d'orgueilleux, aux biographies hautes en couleur. Et chacun d'entre eux mérite de figurer dans le paysage littéraire que redessine avec empathie Éric Dussert, un paysage démocratique et sans hiérarchie, dont il repousse l'horizon.» Claire Paulhan.
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Raconté par un homme vieillissant que la vérole a défiguré mais qui reste précieux car il sait inséminer les fleurs du vanillier, Les Tortues nous plonge dans un épisode dramatique de la vie de ce survivant :
Une épidémie qui ravagea l'équipage d'un bateau de trafiquants transportant des tortues géantes. Au son des carapaces s'entrechoquant, dans l'angoisse d'un navire noir qui les poursuit, les hommes ont vécu dans l'espoir d'un trésor sans cesse plus éloigné. Incapables de se libérer de leur prison sur les eaux, ils ont dû affronter leur propre terreur, la variole et enfin la mort tapi dans l'ombre.
Inspiré par Melville, envahi par les vapeurs alcoolisées qui rappellent Lowry, dans une ambiance à la B.Traven, ce roman symbolique est un des diamants noirs de la littérature du XX° siècle.
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Alors qu'on pensait l'engeance éradiquée, un pirate écrit au maire de Pontax, une petite ville portuaire, pour le sommer d'organiser son débarquement avec faste. Réception, banquet, nombre de vierges à rassembler, le protocole est si détaillé que l'édile croit à une farce. Mais le commandant Georges n'envisage pas les choses avec légèreté... Et contre toute attente, il prend la ville au grand dam des élites administratives et politiques de la commune, du département et... du pays tout entier : le gouvernement est au cents coups.
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A la fin de la première guerre, l'Etat-Major, qui n'a aucun scrupule et se fait un devoir de flatter l'opinion publique conspuant les planqués, décide d'envoyer au front les réformés, les malades, les abimés, ce qui augmentera les effectifs sans rien apporter en termes militaires. Se retrouvent ainsi dans des casernes des éclopés que l'on tente d'éduquer à la vie militaire et au maniement d'armes. Epileptiques, phtisiques, bossus, rachitiques, ces infirmes se savent condamnés, pour certains à ne même pas apercevoir la ligne de front.
Raconté comme un roman ce témoignage qui met un scène une petite troupe ne nous épargne pas les détails d'un scandale qu'on a eu vite fait d'oublier, mais l'auteur raille sans excès et manifeste une colère d'autant plus forte qu'elle est contenue. Une claque !
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Le club des neurasthéniques
René Dalize
- Éditions de l'Arbre vengeur
- L'Alambic
- 22 Mai 2013
- 9791091504003
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Tout au long du récit qu'il consacre à Séti, le caméléon qui lui fut offert en 1926, Francis de Miomandre excelle dans son genre de prédilection - une prose impeccable frottée d'ironie, marquée par un humour voilé, qui débusque la fantaisie jusque dans les choses les plus graves, et par un art inimitable qui consiste à prendre au sérieux les sujets les plus légers.
A l'occasion de la réédition de ce petit chef d'oeuvre pince-sans-rire, en hommage à Séti, le caméléon fameux pour les visites que lui faisaient André Gide, Paul Valéry et le Tout-Paris animé d'une immense curiosité, le lecteur trouvera la réponse à une question de la plus haute importance : quelle couleur prend donc le caméléon dans l'obscurité ?
Voici le seul livre français consacré à cet animal magnifique.
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Petites scènes de la vie en papier
Michel Ohl
- La Table Ronde
- La Petite Vermillon
- 2 Mars 2017
- 9782710378167
« Il faut savoir que par pur altruisme Michel Ohl a inté- gré le groupe des écrivains imaginatifs débordants sans le moindre commentaire. Avec ses pairs Maurice Roche, Jean-Pierre Verheggen, Alphonse Allais, Raymond Que- neau, Boris Vian, Alfred Jarry et quelques moralistes ca- rabinés du genre de Félix Fénéon, il s'est laissé classer dans ce club informel des gens d'esprit que les écrivains de la concurrence craignent plus que tout. Ajoutez à cela le goût personnel de Michel Ohl pour les collages à usage épistolaire et pour ses subreptices éditions à l'enseigne de Schéol (Chez Ohl), vous avez le portrait de l'original bravant les conventions d'un monde codifié qui n'apprécie rien tant que le sérieux et la morgue.
[Son frère, l'écrivain et libraire] Jean-Pierre Ohl, constate que ce dernier a créé «l'une des contrées les plus étranges, les plus drôles et les plus originales de la lit- térature française contemporaine». Lui qui se voyait en «zaporogue», par tropisme russophile, est en effet allé «au-delà des rapides», puisque c'est la signification de ce mot ukrainien. «Lire, boire, écrire, être Russe», se propo- sait en guise de programme ce vif cosaque de la phrase.
(...) Dans ces pages où se percutent les notes de zinc, les dé- tournements, les anagrammes (...), les calembours, les anecdotes, les récits de rêves fous et ses méditations de lecteur frénétique, ces pages où résonne le «mastaraglu», la langue des morts de son invention, on retrouve toute la jubilation et toute la déflagration de la littérature en marche. (...) » Extrait de la préface d'Éric Dussert.
Du même auteur, également à paraître en mars 2017 :
La poule pond (suivi de Sonica mon lapin), Vermillon.
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Les 1001 vies des livres
Eric Dussert, Eric Walbecq
- Vuibert
- La Librairie Vuibert
- 19 Septembre 2014
- 9782311010336
Le livre, assemblage de feuilles de papier recouvertes d'encre, reste l'un des objets les plus utilisés qui soient, quasiment inchangé depuis son invention. Qu'a donc de si particulier cet objet pour avoir perduré de la sorte ?
C'est à cette question que répondent Éric Dussert et Éric Walbecq en puisant dans la très riche histoire du livre des moments - essentiels ou mystérieux -, des fi gures et des pratiques qui racontent, aussi, la grande histoire de l'humanité.
Depuis les scandales qui ont émaillé la vie littéraire jusqu'à la gloire éternelle de certains écrivains maudits, en passant par les livres réputés écrits par des anges - ou des esprits -, sans oublier les journaux vaguement intimes ou l'écriture de l'enfermement, chaque chapitre des Mille et une vies des livres se nourrit d'anecdotes et de faits méconnus...
Restent aussi les énigmes du livre, ses mystères, ses mystifi cations et ses idées reçues (qui a donc inventé l'imprimerie ?) et des questions en suspens qu'il serait plaisant d'éclairer : quel est le livre le plus cher ? le plus rare ? quid des écritures disparues et des livres de la mort, des manuscrits perdus ?
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La Clairière, maison de campagne isolée, se trouve coupée du reste du monde à la suite d'évènements incompréhensibles. Pendant six jours, douze personnages s'agitent dans le désoeuvrement et l'inquiétude.
Ils étaient partis en vacances ! Mais la contradiction des vacances n'est-elle pas d'offrir à des civilisés un retour à la vie naturelle ? Les Gens de la Clairière ont si bien retrouvé la nature qu'enfermés dans leur forêt, ils perdent, heure après heure, toute empreinte de civilisation.
Alors, ces citadins se transforment. Du souci de la subsistance aux mystères de la Mort auxquels ils sont confrontés, ils revivent toutes les angoisses humaines avec une naïveté de primitifs. Ils recréent autour d'eux un univers. Ils ont leurs martyrs, leurs fantômes, leur prêtresse, leurs rites, leurs chants, leur façon d'adorer et de craindre le soleil ou le ciel étoilé. D'individus solitaires, ils mutent en une 'famille' d'un genre nouveau... Mais le septième jour, la Civilisation se rappelle à eux.
Publié chez Buchet/Chastel en 1971, ce roman ''survivaliste'' de Régis Rivald est toujours aussi fascinant.
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Cette petite magie portative de Loys Masson (1915-1969), poète et romancier mauricien, vous assurera les dons propitiatoires de la nature. Une réédition du n°47 de la célèbre collection « O », créée en 1967 par le duo Robert Morel / Odette Ducarre.
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Maintenir sous la coupe de désirs enfantins une armée de citoyens irresponsables mais solvables est la grande affaire du capitalisme contemporain.
Pour autant, notre clairvoyance collective n'a pas encore porté son attention sur la plus insidieuse des plaies sociales : le détournement de l'enfance par la grande industrie. Ce constat, nourri d'observations et de réflexions sur les valeurs promues à grand renfort de marketing par les médias lourds, est aussi l'incroyable révélateur d'une tare de notre société que l'on feint de ne pas voir : l'infantilisation générale, laquelle confine chacun d'entre nous au rôle de spectateur béat, de consommateur abruti et impulsif, ou d'électeur inconscient.
Voici venu l'âge pédophile du capitalisme, un temps où les rires et les chants ne parviennent plus à maintenir l'illusion que c'est tous les jours le printemps.
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Notes d’un embusqué
Aurèle Patorni, Eric Dussert
- MILLE ET UNE NUITS
- La Petite Collection
- 22 Janvier 2014
- 9782755507232
La guerre de 14-18, ce n'est pas que la figure du Poilu. Il y a un revers à la médaille de gloire et d'horreur : beaucoup d'hypocrisie, de lâcheté et de compromission, à l'arrière, loin du front. L'autre figure, par trop oubliée, est celle de l'Embusqué. Souvent même, l'Embusqué a le visage du harangueur qui exhorte à l'héroïsme patriotique, à la bravoure, au sacrifice, sans quitter son siège de député, son fauteuil de rond-de-cuir au ministère. Aurèle Patorni (1880-1955), libraire, poète, publiciste après la guerre pour de nombreux journaux pacifistes, relate dans ce livre corrosif et drôle, paru dès 1919 à Paris, le quotidien du « planqué ». Un compte rendu sur le vif, ironique et accusateur, de l'autre versant de la guerre.
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Vladimir Korolenko (1853-1921) a construit La Gelée de main de maître. Aux images d'une simplicité profonde se combine l'expression de sentiments humains intensifiés, déformés, par la dureté de la nature sibérienne et les grands froids qui favorisent le suspens de la conscience et les hallucinations. Cette nouvelle au style dru n'a certainement rien à envier aux meilleures de celles que signa Jack London pour le Grand Nord américain. Gorki l'appella la " conscience de la Russie " après la mort de Tolstoï, quand il était " l'âme de la littérature russe " pour Rosa Luxembourg.