franz bartelt
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Ils s'appellent Bahabin et Dabuche, Tatave et Tur, Glaire et Mucus : le café leur tient lieu de salon, de confessionnal, de scène... Ils se répandent, s'épanchent, se confient en s'abreuvant d'une bière qui semble la meilleure des consolatrices ou la plus douce des compagnes.
En trois dialogues menés fermement au comptoir d'un de ces bistrots qui font la gloire de la France au coude levé, Franz Bartelt nous fait pénétrer dans la mousseuse intimité de ces buveurs d'absolu que sont les piliers de bar.
Grâce à ce modeste ouvrage, on pourra sans peine affronter les terribles journées sans boisson. -
Dans le quartier des Becs, où grouillent les humains comme autant de vermine, Félicien Querque erre. Il a une idée fixe : aller en prison, paradis de la tranquillité et moyen honnête ou presque de se faire une place (à l'ombre) dans la société. Mais ce n'est pas si simple... Au cours de sa pathétique tentative, il va croiser la route de deux anges virés des cieux surpeuplés, Zurpath et Truniek, et celle de Jéronimo, journaliste sur le sentier de la guerre et du scandale, qui se fait un devoir d'éventer toutes les turpitudes de ses concitoyens, notamment les plus huppés. Le scribouillard sans scrupules se sait néanmoins traqué par les infatigables tueurs à gages du conseil général... Les nuits aux Becs semblent plus sombres et plus poisseuses, voire plus sanglantes, qu'ailleurs.
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Un assassinat et une disparition agitent un village ardennais : ce sera l'ultime affaire de l'inspecteur Kulbertus. Depuis l'Hôtel du Grand Cerf, Kulbertus enquête, Kulbertus montre à tous qu'il comprend les magouilles. Kulbertus mange, aussi, alors que les cadavres s'accumulent. Et un journaliste, sur la piste d'une actrice décédée quarante ans plus tôt, se retrouve sans le vouloir sur celle des drames récents. Le mystère s'épaissit alors que la retraite, elle, semble toujours s'éloigner.
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Voici un an que Le Poulpe reçoit de mystérieux courriers provenant de Painrupt, un petit village en plein coeur des Ardennes, écrits par un vieil homme cherchant à l'intéresser à une affaire de femme assassinée, soi-disant par son mari, un richissime exploitant forestier. Ce vieil anar, Versus Bellum, parait avoir tout prévu pour faire tomber ce "gros". Mais pour mettre son plan machiavélique à exécution, il a besoin du Poulpe.
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«Il était là, le con ! Rond comme un bidon. Entouré d'une flopée d'ivrognes encore plus saouls que lui. Je ne l'avais jamais vu en ville. J'ai demandé au Gus qui c'était. Il n'en savait rien. J'ai recommandé une bière. Le type se vantait. Il ne parlait que de son pognon. Il en avait, puisqu'il payait les tournées en sortant de sa poche des poignées de billets. Il refusait la monnaie. Il s'y croyait. Le con. Ah, le con ! Le Gus m'a dit qu'il était déjà saoul en arrivant. Il avait touché la paie ou quoi ? Il buvait du blanc limé. De temps en temps, il se levait et chantait une connerie. Il y a connerie et connerie. Les siennes, c'était des conneries de l'ancien temps. On n'y comprenait rien. Des histoires de drap du dessous, que c'est celui qui prend tout. Qu'est-ce que ça voulait dire ? Il retombait sur sa chaise, comme un sac. Il se remettait à parler de son pognon. Il en avait des tas. Stocké dans le tiroir de la salle à manger. Tout en liquide. - T'as pas peur de te faire attaquer ? a demandé un des gars.»
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«Sans en avoir toujours conscience, nous sommes nous-mêmes le divertissement des autres, comme ils sont le nôtre. Regarder passer la rue reste un de mes loisirs favoris. Je m'y reconnais. J'y note mes propres ridicules, mes insuffisances, mes prétentions stupides, mes défauts d'apparence, mon inélégance, ma balourdise. Ces gens, dont je souris, témoignent seulement de ce que je suis.»
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Quand le jeune Youpe Laboume débarque en cours d'année dans la classe de Mlle Cochon, personne ne le trouve bizarre, d'autant qu'il manifeste aussitôt des qualités d'écolier modèle. L'institutrice découvre cependant vite pourquoi ce bon élève change d'établissement plus qu'il n'est raisonnable : au premier compliment qu'elle lui adresse le voilà qui entre dans une transe incontrôlable le propulsant aux quatre coins de la salle. Son camarade de pupitre, Émile Cacasse, plutôt habitué à se laisser oublier loin du tableau, se lie bientôt d'amitié avec ce singulier et bondissant garçon affamé de savoir et pénètre dans l'univers des Laboume, acrobates déclassés qu'il va essayer de tirer de la mouise et du saucisson d'âne.
Si l'on retrouve dans ces pages sautillantes l'inimitable verve de Franz Bartelt, seul écrivain capable d'imaginer un numéro de « danse molle », on y découvrira un monde enfantin dont la douceur et la naïveté viennent tempérer des singeries qui nous font bondir de joie. -
C'est parti ! Nous voici engagés dans une folle entreprise éditoriale, l'édition du journal (ou cahiers) de Franz Bartelt, cet écrivain pour le moins excentré des allées littéraires balisées, qui arpente son étroit territoire littéraire à coup de romans, nouvelles et autres chroniques. Sa grande oeuvre cachée restait néanmoins à découvrir, des milliers de pages rangées dans son ordinateur où il tient la chronique quotidienne d'une vie d'écriture, de rencontres, d'étonnements. C'est souvent très drôle, c'est parfois un brin remonté, c'est simplement une vie racontée au prisme de l'écrit à laquelle l'auteur s'est voué. Pour entamer cette campagne, après L'Almanach de l'an passé qui l'annonçait, voici l'année 2000, un an à triple zéro et quadruple détente où Bartelt fait sauter les bouchons !
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Dans une petite ville de province, un assassin prolifique terrorise la population : plus de quarante cadavres sont à déplorer. Quatre ans que l'inspecteur Gamelle, vertueux et dépressif, flanqué d'un adjoint cul-de-jatte, peine à trouver ne serait-ce que le début d'une piste... Gamelle pourrait bien se résoudre à suivre les idées saugrenues d'un aveugle particulièrement intrusif... Un trio inattendu pour un polar burlesque et savoureux !
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Julius Dump, écrivain calamiteux, débarque un beau jour à Puffigny, un bourg perdu au milieu de nulle part. Est-il vraiment raisonnable de vouloir y mener l'enquête sur un mystérieux butin alors même que ses habitants sont réputés pour leur mythomanie contagieuse ? Julius n'est pas au bout de ses surprises. Doté d'une langue savoureuse et d'un humour grinçant, ce roman aux personnages truculents se déguste comme un petit vin frais.
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C'est l'histoire d'une petite frappe que l'amour de sa vie a foutu à la porte. S'il veut revenir à la maison, ce sera les poches pleines de pognon.
Réfugié au bistrot, il repère un type ivre mort. Un vrai con qui se vante d'avoir des millions dans son salon. Il décide de le cambrioler. Mais quand il plonge ses mains dans l'oseille, celles du con se referment sur un flingue. Le voilà séquestré chez un grand bourgeois, beau prince et beau parleur. Fuir ou lui faire la peau ? Telle est sa question.
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Majésu Monroe est brocanteur. Il propose à sa clientèle des objets ayant appartenu à des célébrités:un portrait du Christ à la mine de plomb dessiné par un officier romain, une chaussette - trouée - de Rimbaud, et mille autres raretés qui sentent l'escroquerie et la poésie. Majésu rencontre un jour Noème, fille d'un couple richissime, bien décidée à faire payer à ses parents les crimes de la bourgeoisie. L'amour naît instantanément, basé sur une même haine des riches, un même penchant pour l'alcool et une même absence de scrupules:le mariage est inévitable. Mais, à la mort accidentelle des parents de Noème, les projets du couple tournent court. Pire qu'une guerre civile, la guerre conjugale commence. On retrouve ici l'imagination retorse de Franz Bartelt, sa verve anarchisante et son style impeccable, pour la plus grande hilarité du lecteur.
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Pris parmi la série des monologues tout juste édité, voici un sommet du genre, un texte qui a le grand mérite en ces temps de bouleversements électoraux de nous rappeler au principal, à l'évidence, au bon vieux temps, celui qui nous manque tant, « parce qu'avant on avait le droit de boire tout ce qu'on voulait, c'était normal, c'était culturel, et tout allait bien, on était heureux, on était même joyeux, entreprenants, on n'avait peur de rien, on se lançait sans réfléchir dans des projets qu'on n'aurait même pas osé imaginer à jeun. » Un Bartelt de poche pour faire passer le message que l'Ardennais n'est pas simplement un écrivain unique, c'est avant tout un grand écrivain.
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Un tueur en série qui massacre les femmes avec un fer à cheval, un commissaire qui roupille tout le temps, un apprenti détective désoeuvré qui résout l'énigme tout en cherchant son père biologique, une petite ville où boire est le seul remède à la mélancolie, tels sont quelques ingrédients de ce faux polar style Série noire, mais vrai numéro de voltige à la Bartelt qui se lance dans un roman comme un jockey dans un tiercé, avec comme cravache des phrases parfaites et absurdes, des aphorismes hilarants et des décors gris comme une orange. C'est irrésistible quand attend d'un auteur qu'il vous emporte où il veut, et si possible loin de vos pompes, of course... Dans ce petit roman, c'est la quintessence d'un auteur au galop unique, au trot entêtant, au pas cadencé. Un bonheur.
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Plonque a vraiment tiré le gros lot : sa femme Camina, en plus de refuser de coucher avec lui, a un caractère épouvantable et une famille qui donnerait envie à n'importe qui d'être orphelin ! Mère, frères et soeurs, tous sont dépressifs, bourrés de cachets et sujets aux accidents. Heureusement qu'il y a la voisine, Mme Quillard, qu'il surnomme "Lamoule". Pendant les enterrements, ça occupe les fantasmes...
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Les lecteurs de Franz Bartelt connaissent sa prédilection pour les personnages bavards adeptes de théories, de divagations, parfois mais pas toujours à jeun.
En quinze monologues, il propose autant de figures qui font de la mauvaise foi, de la mauvaise humeur ou de la mauvaise haleine un art majeur. Du critique de théâtre persuadé que sa plume est « une arme de destruction massive » qui aurait mérité une bonne guerre, à l'adepte de la politique de la chaise vide, en passant par un surdoué magnifiquement abruti, voilà une galerie qui permet à l'auteur du Jardin du bossu de donner toute la mesure de son inspiration puisée au café du coin ou pas tellement plus loin. Et si encore ce n'était que drôle... -
Almanach des uns, des unes et des autres
Franz Bartelt
- L'ARBRE VENGEUR
- 17 Novembre 2023
- 9782379412332
Depuis 40 ans, Franz Bartelt consacre sa vie exclusivement à l'écriture (avec des pauses en Belgique pour goûter bière et frites locales). Il remplit chaque jour que Dieu lui donne ses "cahiers" qui s'accumulent et dans lesquels il puise des romans, des nouvelles, des pièces, des chroniques qui deviennent des livres. Mais il compose aussi une sorte de journal au long cours dans lequel il raconte par le menu ce que la vie et les gens lui inspirent, sorte d'exercice, de pratique assidue, qui est comme le métier du tisserand.
Cette oeuvre énorme (des milliers de pages), nous en proposons pour la première fois des extraits que l'auteur a organisés sous forme d'almanach, chaque jour d'une année différente (jusqu'à l'an 2000) déclinant une idée, un point de vue, une réflexion. C'est unique ! -
«Guy Vouine était mou de naissance. Il avait coulé de sa mère, comme d'un pot de confiture renversé. L'accouchement n'avait requis aucun effort, aucune poussée. L'enfant faisait un petit tas sur les linges et le cri qu'il exhala pour manifester qu'il était vivant montait de lui avec la légèreté d'une vapeur. La sage-femme, qui en avait vu de toute sorte, se dit seulement qu'elle n'en avait encore jamais vu de si mou. Plus tard, il s'avéra que l'enfant physiquement mou était également mou à l'intérieur...» Au fil de ces seize brefs récits, Franz Bartelt raconte des destinées exemplaires, dans un registre tour à tour goguenard et tendre, loufoque et cruel.
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Une fille parfaitement chaste affublée d'une réputation de lubricité, qui enflamme tous les mâles du pays. Un romancier qui livre sa femme à la débauche pour écrire un roman érotique. Un étrange enterrement se déroulant sur la musique de La Samba des otaries et du Quadrille des déménageurs trapus : tous les ingrédients sont réunis pour un concentré de comédie humaine. Franz Bartelt nous ravit par sa verve comique et son sens exceptionnel de la formule.
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Une mère et son jeune garçon vivent en HLM dans une cité pouilleuse. Sans ressources mais obsédée par les apparences, elle habille son fils avec sophistication, comme une star enfantine ou un acteur imaginaire. Tout l'argent alloué par la mairie est englouti dans des magasins de luxe. L'enfant est raillé par ses instituteurs et méprisé par les gamins du quartier. Jusqu'à ce qu'une assistante sociale impose le principe qui prévaut : les pauvres doivent ressembler à des pauvres. Les allocations de secours sont supprimées, et la mère perd pied, au bout du rouleau. On lui a volé son rêve.
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Le village de Neuville s'enorgueillit d'avoir vu naître, à la faveur d'un accident d'avion, l'illustre Clébac Darouin, milliardaire américain.
Celui-ci est resté reconnaissant à ce coin de campagne de lui avoir permis de voir le jour, et il inonde le bourg de ses bienfaits. Son dernier cadeau est le plus somptueux : il offre par testament aux Neuvillois un cimetière hors normes. Chaque habitant y aura sa tombe, vaste comme une maison. La cité funéraire se bâtit à l'abri de murs, et chacun y a son petit palais de marbre. Le nouveau cimetière va bientôt attirer les journalistes (dont la jeune et trop excitante Anne-Marie), mais aussi quelques complications inattendues...
On retrouve ici l'univers inimitable de Franz Bartelt, et son style formidable de précision, d'ironie et de roublardise.
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Le narrateur est correspondant local d'un journal de «l'Est pluvieux». Quand son meilleur ami, Basile, magasinier, lui annonce qu'il vient de tromper sa femme, Rose, avec une jeune stagiaire de l'usine, il lui conseille de persévérer dans l'adultère. Mais Basile se sent coupable, car Rose, ayant découvert sa liaison, a sombré dans une profonde dépression. Le roman raconte la longue et héroïque reconquête de Rose par son mari, qui n'ira pas sans drames et sans péripéties. Basile se fait une haute idée de sa mission de magasinier, du bonheur conjugal et de la bière belge. Le narrateur, dès lors, n'a plus qu'une hâte : quitter le village pour s'installer dans une région où il ne se passe vraiment rien. Il pourra enfin se livrer à son occupation favorite, l'épluchage des pommes de terre...Les lecteurs de Franz Bartelt retrouveront ici l'univers à la fois noir et hilarant des romans précédents, leur cocasserie, leur lucidité cinglante. Il y a là une mélancolie fraternelle dont la saveur amère persiste après lecture - éclairée de sourires tristes ou de franches rigolades.