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jacques le rider
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Ce volume rassemble des articles et des conférences sur l'Europe jamais réunis en volume qui traitent d'un sujet qui a obsédé Zweig une grande partie de sa vie et plus encore au cours de ces dix dernières années. Il a vécu tragiquement l'avènement de l'Europe hitlérienne, non seulement à titre personnel puisqu'il a dû fuir son Autriche natale et se réfugier en Angleterre avant de finir ses jours au Brésil, mais aussi de manière collective car le destin de la civilisation européenne était au coeur de ses pensées.
Zweig plaide pour une unification de l'Europe, pas celle que nous connaissons, mais une Europe de la culture et de l'humanisme. Zweig s'est toujours considéré comme un « bon Européen ». Sa vision de l'organisation du continent à rebours de ce que nous connaissons, bien qu'empreinte de bons sentiments voire d'un idéalisme politique, trouve un écho aujourd'hui où nous recherchons d'autres voies, d'autres correspondances. La problématique européenne a toujours été un enjeu dans la pensée de Stefan Zweig, dès ses premières écrits. Dans les années 1930, vingt ans après la Première Guerre mondiale, elle n'en a été que plus forte.
La préface susbstantielle de Jacques Le Rider, éminent connaisseur de la pensée de Zweig, le rappelle avec force.
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Histoire d'une enfant de Vienne
Ferdinand von Saar
- BARTILLAT
- Littérature
- 4 Janvier 2024
- 9782841007646
L' Histoire de l'enfant de Vienne, la plus longue des Nouvelles d'Autriche de Ferdinand von Saar est aussi celle qui se rapproche le plus du genre européen du roman réaliste et, par certains aspects, naturaliste. Ce roman bref conserve quelques traits caractéristiques du genre de la nouvelle : deux décennies y sont condensées en un cycle tableaux dramatiques.
L' Histoire d'une enfant de Vienne décrit la descente aux enfers d'Élise Schebesta (qui prend le nom d'Elsa Rober plus loin dans le récit). Les premiers chapitres du récit suggèrent que l'existence d'Élise aurait pu être idyllique si elle était restée fidèle à l'art de vivre de son milieu d'origine.
Ferdinand von Saar recourt à la même technique narrative que dans Le Lieutenant Burda. Un narrateur, double de l'auteur (dans Burda, Saar évoquait l'époque de sa vie militaire ; dans l' Enfant de Vienne, il fait l'autoportrait de l'écrivain qu'il est devenu depuis qu'il a quitté l'armée en 1860), joue le rôle d'observateur et de témoin, de moraliste jetant un regard critique sur les moeurs de son temps et sur les caractères qu'il rencontre. Mais ici, le narrateur à la première personne est plus directement impliqué dans l'action que celui du Lieutenant Burda. Autrefois, il a cherché à séduire la jeune Élise Schebesta, il a épié ses apparitions au balcon de sa maison, il l'a suivie dans les rues de Dobling, mais il n'est pas parvenu à ses fins. Il n'a jamais cessé de s'intéresser à celle qui l'a jadis éconduit, il profite de toutes les occasions de s'informer de son sort et devient au fil du récit celui qui en sait le plus sur le passé d'Élise-Elsa.
Ferdinand von Saar peint là le saisissant tableau d'une société viennoise en pleine mutation et dont l'évolution ne lui annonce rien de bon. On retrouve là son pessimisme foncier qui est une des manifestations les plus notables de l'esprit viennois 1900. -
Les Archives du Chant des Oiseaux
Jacques Le Rider, Wilhelm Raabe
- Circe
- 10 Janvier 2025
- 9782842425463
Faisant écho à son premier roman La Chronique de la Rue aux Moineaux (Circé, 2023, trad. P. Foucher) le roman tardif de Wilhelm Raabe (1831-1910) Les Archives du Chant des Oiseaux, publié en 1896, porte dans son titre même la problématique centrale de cet écrivain majeur du réalisme allemand : l'opposition entre une existence bourgeoise réussie mais étroite, et l'attrait d'une vie de bohême dans laquelle toutefois l'individu risque de se perdre. Par ailleurs le titre renvoie à la difficulté de faire coïncider le passé consigné par écrit et la mémoire fragmentaire, de construire, à partir de documents d'archives, une narration ordonnée qui puisse rendre justice au passé vécu subjectivement.
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Traduit pour la première fois en français et accompagné d'une introduction de Jacques Le Rider, Le Langage permettra au public français de découvrir un texte important et représentatif de la pensée et de la personnalité de Mauthner dont, jusqu'à présent, aucune oeuvre théorique n'avait été traduite en français. Cet ouvrage permet de comprendre au plus près le scepticisme radical de Mauthner qui s'affirme des Contributions à une critique du langage au Dictionnaire de la philosophie. C'est au printemps 1906 que Martin Buber a proposé à Mauthner de rédiger un volume sur Le langage pour sa collection La société (Die Gesellschaft), afin de récapituler les thèses de ses Contributions à une critique du langage et de dégager de nouvelles perspectives sociolinguistiques. Mauthner insiste sur le caractère contraignant de la langue qu'il considère comme un facteur décisif du conditionnement social et culturel des individus. Il s'agit du condensé le plus clair et concis que Mauthner ait donné de ses thèses qui ont marqué de nombreux intellectuels au XXe siècle parmi lesquels Landauer, Hofmansthal, Wittgenstein, Hugo Ball, Döblin et les avant-gardes des années 1968, mais aussi Borges, Joyce, Beckett et George Steiner.
Jacques Le Rider a publié une biographie intellectuelle de Fritz Mauthner aux éditions Bartillat.
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Un 15 novembre, dans les rues d'une grande ville, les visages moroses s'illuminent quand tombent les premiers flocons de l'hiver à venir. Témoin de cette métamorphose, Johannes Wachholder, un presque sexagénaire esseulé, démocrate « en des temps de détresse » (Hölderlin), conçoit alors un projet dont il espère qu'il lui permettra de traverser cet hiver qu'il redoute : tenir la chronique des événements de sa rue en y entrelaçant ses souvenirs et, particulièrement, ceux, lumineux, de l'enfance de sa fille adoptive. A-t-il trouvé la formule qui lui permettra de tenir à distance la dépression qui le menace ? Et ce succès, si succès il y a, peut-il désamorcer durablement la profonde mélancolie qui l'habite ?
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Dans la même collection est publié le "Journal intime" de Michel Pollac, illustration française contemporaine que l'on peut mettre en parallèle avec cette interrogation sur les journaux viennois du début du siècle.
TABLE DES MATIÈRES CHAPITRE 1. - La modernité viennoise, les crises de l'identité et le recours au journal intime Malaise dans la modernité Crise de l'identité Histoire culturelle du journal intime Deux maîtres anciens : Stifter et Grillparzer CHAPITRE 2. - Illusion d'oeuvre et mauvaise vie. Contre le journal intime, de Goethe à Kafka " Le journal " , un poème érotique de Goethe Les années d'apprentissage d'un diariste Goethe diariste et autobiographe Jean-Jacques Rousseau, de l'amour-propre à l'amour de soi Contre la maladie werthérienne du journal intime Le plaisir et le dégoût du journal intime : Franz Kafka Blanchot, Deleuze, Barthes, Genette : réticences envers le journal intime Le journal intime vaut-il la peine d'une étude ?
CHAPITRE 3. - La mémoire et l'oubli. Sigmund Freud et la " cure par l'écriture " L'art d'oublier n'est pas le plus aisé Avantages et inconvénients de la mémoire historique Le bouquiniste Mendel : héros et victime de la mémoire De Schopenhauer à Weininger. La réminiscence parfaite : génie ou folie ?
De Nietzsche à Freud : hygiène de l'oubli L'amnésique et le mnémoniste : les deux usages du journal personnel Journal, autobiographie, auto-analyse et cure analytique Les " carnets " de Freud CHAPITRE 4. - Amiel, Nietzsche, Hofmannsthal Amiel : une exception qui confirme les lois du genre Paul Bourget : Amiel et la décadence des modernes Nietzsche, lecteur d'Amiel Les carnets de Nietzsche : un journal de recherche Pourquoi Hofmannsthal n'a pas tenu de journal intime Les journaux intimes de Leopold von Andrian Le livre des amis Un écho portugais d'Amiel : Fernando Pessoa CHAPITRE 5. - Publier l'intime ? Hermann Bahr, Karl Kraus, Peter Altenberg, Hermann Broch La première et la deuxième modernité viennoise Hermann Bahr, le Protée du modernisme, et ses deux journaux, l'intime et le public L'antijournal intime de Karl Kraus Les albums intimes de Peter Altenberg Le journal par lettres de Hermann Broch pour Ea von Allesch CHAPITRE 6. - Les égo-documents d'Arthur Schnitzler Les coupables faiblesses de mémoire du décadent moderne Le journal intime, pour ne rien oublier Journaux fictifs dans les romans et nouvelles de Schnitzler Du journal à l'autobiographie Un diariste est pris sur le fait Un journal intime, témoin de son époque CHAPITRE 7. - Le journal présioniste de Theodor Herzl Rêves de réussite littéraire De l'assimilation hongroise à l'antisémitisme viennois De la crise d'identité au sionisme L'heure des bilans Du journal intime au journal sioniste CHAPITRE 8. - Journaux de femmes. L'impératrice Élisabeth, Marie von Ebner-Eschenbach, Rosa Mayreder, Lou Andreas-Salomé Une écriture féminine ?
L'album poétique de l'impératrice Élisabeth Marie von Ebner-Eschenbach, aristocrate libérale, romancière et diariste Rosa Mayreder, le journal intime d'une féministe L'affaire Riehl : Karl Kraus contre Rosa Mayreder Vrais faux et faux vrais journaux intimes de petites et de jeunes filles viennoises Lou Andreas-Salomé à l'école de Freud Animal, mon frère, toi : Victor Tausk CHAPITRE 9. - L'autoportrait expressionniste : Weininger, Schiele, Kokoschka, Gerstl " Malédiction " d'Otto Weininger, autoportrait d'un génie en maison aux volets clos Autoportrait et autographie Egon Schiele, diariste et autoportraitiste L'autoportrait comme automutilation Ecce homo : les autoportraits de Richard Gerstl CHAPITRE 10. - Stefan Zweig. Des sommets de la gloire à l'exode et au suicide Vienne en 1912 : la Belle Époque de Stefan Zweig Parisien jusqu'au bout des ongles Un pacifiste, mais pas de la première heure A la découverte de la Galicie et des Juifs de l'Est 1917-1918, le journal du séjour en Suisse Les années 30 New York, Paris, Londres, le Brésil et l'Argentine, 1935-1936 Vers le désastre : les journaux de la Seconde Guerre mondiale CHAPITRE 11. - Pour une science de l'homme : les Journaux de Robert Musil Peut-être n'écrira-t-on bientôt plus que des journaux Du nocturnal de monsieur le vivisecteur à la Grande G
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Rares ont été les périodes aussi fécondes politiquement, scientifiquement et culturellement que la Vienne de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Les Juifs, à qui l'Empire libéral a accordé l'égalité des droits, affluent dans cette capitale de la Mitteleuropa et s'imposent rapidement à l'avant-garde de tous les domaines.
Dans ce monumental ouvrage, Jacques Le Rider nous fait revivre l'effervescence du socialisme et du sionisme naissants dans un milieu où le raffinement s'accommode très bien d'un antisémitisme de plus en plus virulent et structuré idéologiquement. Il nous initie, à travers une saisissante galerie de portraits, à la naissance de notre modernité : la psychanalyse avec Freud, la littérature avec Schnitzler et Zweig, la musique avec Mahler et Schönberg, la critique du journalisme avec Karl Kraus...
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Karl Kraus ; phare et brûlot de la modernité viennoise
Jacques Le Rider
- Le Seuil
- 11 Octobre 2018
- 9782021141979
Voici la première étude d'ensemble, en langue française, de la vie et de l'oeuvre d'une des étoiles les plus brillantes de la Vienne du tournant du siècle à l'entre-deux-guerres.
Né en 1874, la même année que Hugo von Hofmannsthal et Arnold Schönberg, Karl Kraus (1874-1936) est l'une des plus grandes figures de cette modernité qui, de la fin de siècle aux années 1920, a fait passer la capitale viennoise au premier plan de l'histoire intellectuelle et artistique européenne.
Orateur magnétique, maniant comme personne cet humour (juif) qui fut comme la marque d'un Empire à ses derniers feux, Kraus fascina autant les écrivains (Musil, Canetti, Broch), les musiciens (Schönberg, Berg), l'architecte Loos, l'explorateur de l'âme Freud, les philosophes, de Wittgenstein à Adorno, que Walter Benjamin, son interprète le plus profond et le plus lucide.
Dramaturge, poète, essayiste, il fut avant tout un satiriste redouté, dénonçant dans sa fameuse revue, Die Fackel, les compromissions et les faux-semblants des milieux littéraire et politique, la corruption sous toutes ses formes (en particulier celle de la langue, qui lui semblait la plus destructrice) et la presse en général. Maître de l'essai satirique et polémique, de l'aphorisme, cultivant la provocation au nom d'une certaine idée de la culture et de la vérité, cet enragé magnifique est l'auteur d'authentiques chefs-d'oeuvre (des Derniers jours de l'humanité à la Troisième nuit de Walpurgis).
Richement documentée et portée de bout en bout par l'élan de créativité qui enflamma l'époque, cette passionnante biographie fera date.
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Freud, de l'Acropole au Sinaï
Jacques Le Rider
- PUF
- Perspectives Germaniques
- 7 Mai 2002
- 9782130519584
La collection est dirigée par Jacques Le Rider, membre de l'Institut universitaire de France, professeur à l'Université de Paris VIII. Les ouvrages sont consacrés à l'étude du monde germanique, son histoire, sa littérature, ses relations avec la France, l'Europe et la Mitteleuropa.
Revue germanique internationale, dirigée par Michel Espagne et Jacques Le Rider. Publication semestrielle.
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Arthur Schnitzler (1862-1931) est un des plus brillants représentants de la culture viennoise de la Belle Époque.
Ce médecin converti à l'écriture a renouvelé le roman psychologique au point que son contemporain et ami viennois Sigmund Freud put lui écrire qu'il le considérait comme son double. Ses nouvelles n'ont pas cessé d'inspirer les adaptations cinématographiques (la plus récente étant Eyes Wide Shut de Stanley Kubrick d'après La Nouvelle rêvée de Schnitzler) et son théâtre reste vivant sur toutes les scènes européennes.
Juif viennois souvent pris pour cible par les antisémites, Arthur Schnitzler a thématisé avec une grande sensibilité la condition juive contemporaine.
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Les littératures de langue allemande en Europe centrale ; des lumières à nos jours
Jacques Le Rider, Fridum Rinner
- PUF
- Perspectives Germaniques
- 1 Novembre 1998
- 9782130494553
"L'Europe centrale ou médiane, la Mitteleuropa, est depuis le siècle des Lumières, une des régions culturellement les plus créatrices et politiquement les plus tourmentées du continent. Les travaux des germanistes et de comparatistes ici rassemblés, font la synthèse de la recherche sur la diffusion de la langue, de la littérature et de la culture allemandes ainsi que de leur variante autrichienne, dans les aires culturelles voisines du centre-est et de l'est de l'Europe.
Cet espace à géométrie variable, bouleversé par deux guerres mondiales, torturé par le nazisme et le stalinisme, reste malgré tout un des terrains les plus fascinants d'observation des transferts culturels germano-slaves, germano-hongrois, germano-juifs ...
Quelques centres exceptionnellement importants fon l'objet d'une étude particulière : Prague à l'époque de Kafka, Czernowitz de K. E. Franzos à Paul Celan, Trieste ... De grandes aires culturelles sont abordées dans leur spécificité : la Pologne, la Prusse orientale, la Hongrie, l'espace sud-slave, enfin les transferts entre littérature allemande et culture yiddish." Texte de couverture Table des matières LA " MITTELEUROPA ", DU JOSÉPHINISME AUX ANNÉES 1980 PAR FRIDRUN RINNER POUR UNE HISTOIRE INTERCULTURELLE DE LA PRODUCTION LITTÉRAIRE DE LANGUE ALLEMANDE EN EUROPE CENTRALE PAR JACQUES LE RIDER LA LITTÉRATURE DE LANGUE ALLEMANDE DANS L'AIRE CULTURELLE POLONAISE PAR DELPHINE BECHTEL PRUSSE ORIENTALE, BALTIQUE, RUSSIE : " GRAND EST " PRUSSIEN OU " MITTELEUROPA " ?
PAR THOMAS SERRIER PRAGUE A L'ÉPOQUE DE KAFKA PAR JACQUES LE RIDER AUTOUR DU " MÉRIDIEN ". ABRÉGÉ DE LA " CIVILISATION DE CZERNOWITZ ", DE KARL EMIL FRANZOS A PAUL CELAN PAR ANDREI CORBEA-HOISIE LES CONTACTS CULTURELS ENTRE LA LITTÉRATURE ALLEMANDE ET LA SPHÈRE CULTURELLE YIDDISH PAR DELPHINE BECHTEL, 163 LA LITTÉRATURE GERMANOPHONE EN HONGRIE, DES LUMIÈRES A NOS JOURS PAR GABOR KEREKES, 175 LITTÉRATURE ALLEMANDE ET TRANSFERTS CULTURELS DANS L'ESPACE SUD-SLAVE PAR ZORAN KONSTANTINOVIÇ203 LITTÉRATURE RÉGIONALE COMPARÉE - VÉNÉTIE, ISTRIE, CARINTHIE PAR JOHANN STRUTZ225 Index nominum251 Index des lieux et des noms géographiques259 Table des cartes, 263
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La Galicie au temps des Habsbourg (1772-1918) ; Histoire, société, cultures en contact
Jacques Le Rider, Heinz Raschel
- Presse Universitaire de Rennes
- 16 Décembre 2010
- 9782869062566
La Galicie, territoire annexé par la monarchie autrichienne à la faveur des partages de la Pologne (de 1772 à 1795), fut à la fois une terre de conflits (répression du mouvement national polonais dans la première moitié du XIXe siècle, tensions entre Polonais et Ruthènes ou Ukrainiens à l'époque de l'Empire libéral, antisémitisme, problèmes sociaux liés à la légendaire misère galicienne...) et un microcosme pacifié et " civilisé " par la politique habsbourgeoise.
Le " mythe habsbourgeois " de la coexistence harmonieuse des peuples, des langues et des confessions, dont le romancier Joseph Roth donnera rétrospectivement une des versions les plus nostalgiques, a transfiguré la réalité historique. La civilisation multiculturelle de la Galicie a été détruite par les deux guerres mondiales, par la shoah, puis par le stalinisme, mais ce territoire aujourd'hui partagé entre la Pologne et l'Ukraine est un lieu de mémoire toujours vivant et fascinant de l'Europe centrale.
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L'Allemagne au temps du réalisme : De l'espoir au désenchantement 1848-1890
Jacques Le Rider
- Albin Michel
- 30 Janvier 2008
- 9782226179104
Entre l'échec de la Révolution de 1848 et le départ de Bismarck de la Chancellerie (1890), les classes moyennes allemandes réclament une profonde réforme de la culture et de la société, au nom du « réalisme ».
Ce réalisme-là, c'est celui des anciens libéraux de 1848 ralliés à Bismarck au nom de l'efficacité économique et de l'unité allemande, celui des réformateurs des institutions traditionnelles, mais aussi celui des maîtres du roman et de la peinture chez qui la désillusion succède à l'optimisme de 1848.
À partir de 1870, par contrecoup, une vague de pessimisme antimoderne déferle en Allemagne, relayée par une violente poussée d'antisémitisme à la fin de la même décennie : l'avant-garde intellectuelle et artistique, mais aussi les milieux les plus fidèles à l'humanisme classique, interprètent alors la modernisation sociale et culturelle comme la trahison d'un idéal forgé au temps de Goethe et de Humboldt.
C'est dans cet état de profond désenchantement que l'Allemagne abordera le XXe siècle. En voici, magistralement brossé, le tableau généalogique. -
La censure à l'oeuvre ; Freud ; Kraus ; Schnitzier
Jacques Le Rider
- Hermann
- Des Morales Et Des Oeuvres
- 18 Août 2015
- 9782705690397
Une société libéralisée peut-elle renoncer à toute censure ? Même dans les sociétés contemporaines, la liberté illimitée d'expression n'a jamais été instaurée et les opinions déviantes qui mettent en cause la norme du « politiquement correct » sont exposées à un retour en force de la censure.
Le cas viennois prouve cependant que, pour la défense des valeurs d'une culture, la censure n'est pas une arme efficace : bien que la liberté de la presse soit un acquis des gouvernements libéraux des années 1860, la censure y était toujours à l'oeuvre ; Freud lui donnait même le beau rôle d'instance régulatrice du processus de civilisation. Karl Kraus, le plus féroce des critiques du journalisme, démontait les nouveaux mécanismes de censure informelle et invisible par lesquels la presse informait ses lecteurs, c'est-à-dire soumettait leur perception de la réalité à un formatage quotidien. Ainsi, la modernité viennoise anticipait les théories de la censure structurale de Foucault et Bourdieu. Cela n'empêcha pas la censure impériale de rompre, en 1912, avec sa propre ligne "anti-antisémite" en interdisant la représentation du chef d'oeuvre d'Arthur Schnitzler, Le Professeur Bernhardi, courageuse dénonciation de l'antisémitisme. Autant dire que la censure s'avère en définitive toujours inefficace et dangereuse, et qu'elle ne pourra jamais servir comme support d'une politique de civilisation. -
Faust, le vertige de la science
Jacques Le rider, Paul-jean Franceschini
- Larousse
- Textes Essentiels
- 17 Mars 2010
- 9782035846181
Faust incarne la tentation d'une science sans limites. Il exprime aussi l'élan d'une mystique amoureuse, par-delà sagesses et symboles. Force de l'Ombre ou esprit les Lumières ? Faust apparaît au XVe siècle en Allemagne alors que l'Europe se déchire autour de la Réforme. Pratiquant la magie noire, il aurait vendu son âme au diable pour obtenir le savoir et le pouvoir - mais aussi les jolies filles et la belle vie... Sa légende se diffuse par le théâtre populaire et la toute jeune imprimerie. Marlowe, le premier, dans l'Angleterre de Shakespeare, transforme en figure vertigineuse celui que Luther dénonçait comme le « postillon du diable ». En Allemagne le sulfureux doktor Faustus poursuit sa carrière au gré des écrivains, des philosophes et jusque dans les spectacles de marionnettes. Goethe, à l'aube du XIXe siècle, hausse le personnage jusqu'au mythe, flanqué de l'ambigu Méphistophélès et de la sublime Marguerite...
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Nietzsche en france de la fin du xix au temps present
Jacques Le rider
- PUF
- 1 Septembre 1999
- 9782130500582
Le 25 août 1900, Nietzsche s'éteignait à Weimar. Devançant de quelques mois le centième anniversaire de sa mort, cet ouvrage dresse le bilan d'un « transfert culturel » dont l'ampleur, l'intensité et la persistance sont impressionnants. Ses premiers admirateurs français s'émerveillaient de trouver en Nietzsche à la fois l'incarnation de l'âme allemande et un philosophe français écrivant dans la langue de Goethe. Au cours des années et des engouements, un Nietzsche français s'est affirmé, il faudrait le retraduire en allemand pour le ramener à ses origines. Mais comment traduire tout le système culturel dont il est partie intégrante ? Cet ouvrage retrace cent ans d'histoire intellectuelle française et franco-allemande.
Table des matières Présentation IIVI - NIETZSCHE FRANCISÉ Nietzsche et la France, au temps de La naissance de la tragédie, A l'école de la " décadence " française Nietzsche et Baudelaire intimes Baudelaire, un Wagner français René Char : Baudelaire, Rimbaud et Nietzsche IVII - NIETZSCHE " ROMANISÉ " ? UNE CONTROVERSE Nietzsche, un Français qui écrivait en allemand ?
Nietzsche et la France : les opinions changeantes d'Elisabeth Förster-Nietzsche et de son mentor français Henri Lichtenberger Sous le signe de l'esprit de Locarno : " L'influence de la pensée française sur Nietzsche " Le plus français des auteurs allemands VIII - LE MERCURE DE FRANCE ET HENRI ALBERT Premiers contacts avec la France et premiers malentendus (1877-1889) Gabriel Monod, correspondant et discret médiateur Les premières traductions et les pionniers du nietzschéisme français Reprise en main des " Nietzsche-copyrights " par Elisabeth Förster-Nietzsche Henri Albert Le Nietzsche du Mercure de France, IIIV - DES ANNÉES 1890 A 1914 : LE PREMIER GRAND MOMENT DU NIETZSCHÉISME FRANÇAIS Déclin du wagnérisme, montée du nietzschéisme Les philosophes universitaires restent réservés Même les bien-pensants lisent Nietzsche : Émile Faguet Les germanistes, agents du transfert culturel Nietzsche est-il de droite ou de gauche ?
Les intellectuels juifs face à Nietzsche Apogée d'une idole Ainsi parla Zoroastre, de Richard Strauss André Gide Paul Valéry L'impressionnant bilan statistique du premier grand moment du nietzschéisme français IIIV - LES BIOGRAPHIES DE NIETZSCHE, DE DANIEL HALÉVY A GUY DE POURTALÈS Écrire la biographie de Nietzsche : un exercice longtemps resté impossible Daniel Halévy Guy de Pourtalès IIVI - 1914-1918, L'ENTRE-DEUX-GUERRES ET LE IIIe REICH Première Guerre mondiale : les Français abjurent le nietzschéisme Les années 20 Charles Du Bos Le projet de roman nietzschéen de Jean-Paul Sartre Un " Locarno intellectuel " : le concours organisé par la Société Nietzsche de Munich en 1929 Les années 30 Le goût des contrastes franco-allemands. L'Action française, Thierry Maulnier Sous le IIIe Reich Essais d'explication de l'Allemagne et de Nietzsche IVII - LES " FOUS DE NIETZSCHE " : CRISE FRANÇAISE DES LUMIÈRES ?
Le " deuxième moment français de Nietzsche " Georges Bataille critiqué par Jürgen Habermas Le Collège de sociologie L'itinéraire de Georges Bataille La Somme athéologique et la volonté de chance Sartre face à Bataille Nietzsche et le communisme André Masson, peintre nietzschéen VIII - DES LENDEMAINS DE LA LIBÉRATION AUX ANNÉES 60 Un témoin de ce siècle : Maurice de Gandillac Jean Wahl. La Société d'études nietzschéennes Lectures chrétiennes de Nietzsche, du R.P. de Lubac à Paul Valadier Un " marxo-nietzschéisme " : Henri Lefebvre André Malraux Jean Dubuffet : " Nous voulons de l'art qui danse " Klossowski et la " folie de Nietzsche " Maurice Blanchot IIIX - DU COLLOQUE DE ROYAUMONT (1964) AU TEMPS PRÉSENT La nouvelle base philologique des études nietzschéennes Les anciens et les (post)modernes Gilles Deleuze et Michel Foucault De Foucault à la nouvelle histoire Digression sur Roland Barthes Le philosophe artiste et acteur Le " Nietzsche en miettes " de Pierre Boudot Jacques Derrida Lectures sémiologiques Sarah Kofman Être ou ne pas être nietzschéen Une autre généalogie Épilogue en cette fin de XXe siècle Bilan chiffré du " troisième moment de Nietzsche en France " IIIX - LE RE-TRANSFERT FRANCE-ALLEMAGNE Le Nietzsche français n'est plus prophète dans son pays d'origine Le " néostructuralisme " français selon Manfred Frank Jürgen Habermas et la critique des " discours philosophiques de la modernité " Deux courants interprétatifs CONCLUSION - TRANSFERTS
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Dans la modernité, les individus deviennent des " systèmes autopoïétiques " en remaniement continu qui procèdent sans relâche à la réorganisation sélective du désordre du monde et de leur propre vie.
Les intellectuels et les artistes viennois ont dressé le constat de la crise des vieilles certitudes concernant la différence masculin/féminin et juif/non-juif. le deuxième tiers du xxe siècle, à l'âge du fascisme et du nazisme, a passionnément reconstruit ces identités perdues, pour assujettir " la femme " et pour anéantir " le juif ". notre culture " postmoderne " s'est retrouvée dans une situation proche de celle qui avait caractérisé la modernité viennoise.
A nouveau, l'identité individuelle a semblé indéterminée au moment même oú, aux marges du monde occidental, dans ses plis et dans ses fissures, triomphait l'affirmation des identités culturelles. cette vienne début de siècle dominée par hofmannsthal et musil, par herzl et son antithèse weininger, par mahler et schiele, par freud et wittgenstein, n'en finit pas de nous captiver.
Jacques le rider.
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L'autriche de m. haider. un journal de l'annee 2000
Jacques Le Rider
- PUF
- 20 Février 2001
- 9782130516583
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Malwida von meysenbug une europeenne du xixe siecle 1816-1903
Jacques Le Rider
- BARTILLAT
- 1 Septembre 2005
- 9782841003624
Etonnant destin que celui de Malwida von Meysenbug (1816-1903), mêlée aux grands débats de son siècle et liée à des personnalités exceptionnelles tout au long de sa vie.
Cette biographie est l'occasion de découvrir cette traversée du XIXe siècle hors du commun, au carrefour de plusieurs univers. De nombreuses rencontres ponctuent cette existence, où apparaissent révolutionnaires, féministes, artistes, écrivains et philosophes, parmi lesquels Nietzsche à qui elle présentera Lou von Salomé, Wagner, Romain Rolland, mais aussi Mazzini, Louis Blanc, Alexandre Herzen, qui lui confiera l'éducation de ses filles Nathalie et Olga (la future Olga Monod) et finira par la considérer comme leur mère adoptive.
Malwida von Meysenbug est l'auteur d'une des plus belles auto-biographies du XIXe siècle (Mémoires d'une idéaliste et Le Soir de ma vie) et son oeuvre de romancière et d'essayiste mérite d'être revisitée.
Elle est entrée dans l'histoire comme une pionnière du féminisme, une authentique Européenne et une intellectuelle engagée. D'abord en 1848, à Francfort, puis à la fin de sa vie dans le camp dreyfusard.
Nourrie de culture allemande, établie à Londres pendant une décennie dans le milieu cosmopolite des exilés politiques, puis installée à Florence et à Rome durant ses trente dernières années, passant plusieurs mois par an à Paris et à Versailles, chez les Monod, Malwida von Meysenbug fut l'incarnation d'une identité culturelle véritablement supranationale en un temps déchiré par les nationalismes.
Jacques Le Rider nous invite à suivre cet extraordinaire parcours, encore trop mal connu.
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Fritz Mauthner ; scepticisme linguistique et modernité ; une biographie intellectuelle
Jacques Le Rider
- BARTILLAT
- 12 Avril 2012
- 9782841005017
Découvrez Fritz Mauthner, scepticisme linguistique et modernité - Une biographie intellectuelle, le livre de Jacques Le Rider. Pour la première fois en langue française, une biographie intellectuelle est consacrée à Fritz Mauthner, figure majeure du tournant linguistique de la modernité. Dans les Contributions à une critique du langage (1901-1902), l'essai sur Le Langage (1907) et le Dictionnaire de la philosophie (1910-1911), Mauthner recueille la tradition de réflexion du langage depuis Herder et Humboldt, pour la mettre au service du scepticisme linguistique le plus radical jamais formulé à l'époque contemporaine. Sa haine des mots le pousse à vouloir sortir du langage pour accéder à la " mystique sans Dieu ". Son scepticisme trouve son aboutissement dans L'Athéisme et son histoire en Occident, publié à partir de 1920. Né en 1849 dans une famille juive de culture allemande, Mauthner passe son enfance dans la petite ville de Horzitz-Horice, voisine de Sadowa, en Bohême, puis sa jeunesse à Prague. De la " guerre des langues " en Bohème, à laquelle il réagit en condamnant l'État habsbourgeois multinational, il tirera plus tard argument pour dénoncer la tyrannie des mots. Déstabilisé par l'antisémitisme qui lui inspire son roman le plus personnel, Le Nouveau Juif errant (1882), Mauthner redécouvre son identité juive au contact de Gustav Landauer et de Martin Buber. À Berlin, il réussit une brillante carrière d'écrivain et de journaliste et s'impose comme une des grandes figures du réalisme et du naturalisme. En 1905, Mauthner s'installe à Fribourg-en-Brisgau d'abord, puis à Meersburg sur le lac de Constance, où il meurt en 1923. Tout au long de sa vie, Mauthner a pris une part essentielle à la vie intellectuelle du monde allemand. II a impressionné Landauer, Hofmansthal, Wittgenstein, Hugo Ball, Dôblin et les avant-gardes des années 1968. Astre noir du scepticisme linguistique poussé jusqu'au nihilisme, son rayonnement s'est étendu au-delà du monde germanique: ses textes ont fasciné Borges, Joyce, Beckett et trouvé en George Steiner un interprète perspicace.
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La psychanalyse révisée ; l'allié incommode
Theodor Wiesengrund Adorno, Jacques Le Rider
- Éditions de l'Olivier
- Penser/Rever
- 5 Avril 2007
- 9782879295633
En 1946, dans une conférence faite à la société psychanalytique de san francisco, l'un des derniers représentants des lumières défend la grandeur de freud.
Theodor w. adorno, que l'on tenait pour plutôt acerbe à l'égard de la psychanalyse, prend position en faveur d'une radikale psychoanalyse contre ceux qu'il nomme les "révisionnistes néo-freudiens" dont la pensée "frappée au coin de l'anodin" et les formulations du niveau d'un "courrier des lecteurs" ne sont pas tolérables à qui essaie de comprendre les rapports entre la société et l'individu après auschwitz.
Les ennemis de freud "pactisent avec le bon sens", "confirment les préjugés sociaux", ne se "distinguent plus guère de l'indignation bien-pensante" ils sont "universellement acceptables". la mise en pièces amère et sans appel a sa place dans les polémiques d'aujourd'hui. la conférence d'adorno, inédite en français, est traduite et située dans l'histoire des idées par jacques le rider.