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Actes Sud
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Autrefois, Zem Sparak fut, dans sa Grèce natale, un étudiant engagé, un militant de la liberté. Mais le pays, en faillite, a fini par être vendu au plus offrant, malgré l'insurrection. Et dans le sang de la répression massive qui s'est abattue sur le peuple révolté, Zem Sparak, fidèle à la promesse de toujours faire passer la vie avant la politique, a trahi. Au prix de sa honte et d'un adieu à sa nation, il s'est engagé comme supplétif à la sécurité dans la mégalopole du futur. Désormais il y est «chien» -c'est-à-dire flic - et il opère dans la zone 3, la plus misérable, la plus polluée de cette Cité régie par GoldTex, fleuron d'un post-libéralisme hyperconnecté et coercitif. Mais au détour d'une enquête le passé va venir à sa rencontre.
Avec "Chien 51", Laurent Gaudé s'aventure dans le "futur" ; à la fois lyrique, philosophique et tragique, politique aussi, c'est toujours l'homme qu'il questionne. -
Shôta est étudiant en littérature et rêve de devenir écrivain. Lorsqu'il apprend que sa famille, qui l'a toujours aidé, se heurte à des difficultés financières, il doit trouver une solution pour subvenir seul à ses besoins. Alors qu'il se résout à accumuler les emplois, se présente à lui la chance inespérée d'occuper une dépendance de la maison de campagne d'un couple marié. C'est là qu'il rencontre Madame Oda, la propriétaire, une professeure de piano d'une beauté qui le bouleverse au premier regard - une rencontre digne des plus grands romans d'amour.
Avec "Ajisaï", Aki Shimazaki entame un nouveau cycle romanesque tout en sensualité et en mélancolie. -
Hélène a bientôt quarante ans. Elle est née dans une petite ville de l'Est de la France. Elle a fait de belles études, une carrière, deux filles et vit dans une maison d'architecte sur les hauteurs de Nancy. Elle a réalisé le programme des magazines et le rêve de son adolescence : se tirer, changer de milieu, réussir.
Et pourtant le sentiment de gâchis est là, les années ont passé, tout a déçu.
Christophe, lui, vient de dépasser la quarantaine. Il n'a jamais quitté ce bled où ils ont grandi avec Hélène. Il n'est plus si beau. Il a fait sa vie à petits pas, privilégiant les copains, la teuf, remettant au lendemain les grands efforts, les grandes décisions, l'âge des choix. Aujourd'hui, il vend de la bouffe pour chien, rêve de rejouer au hockey comme à seize ans, vit avec son père et son fils, une petite vie peinarde et indécise. On pourrait croire qu'il a tout raté.
Et pourtant il croit dur comme fer que tout est encore possible.
Connemara c'est cette histoire des comptes qu'on règle avec le passé et du travail aujourd'hui, entre PowerPoint et open space. C'est surtout le récit de ce tremblement au mitan de la vie, quand le décor est bien planté et que l'envie de tout refaire gronde en nous. Le récit d'un amour qui se cherche par-delà les distances dans un pays qui chante Sardou et va voter contre soi. -
Psychanalyste, Simon a fait profession d'écouter les autres, au risque de faire taire sa propre histoire. À la faveur d'une brèche dans le quotidien - un bol cassé - vient le temps du rendez-vous avec lui-même. Cette fois encore le nouveau roman de Jeanne Benameur accompagne un envol, observe le patient travail d'un être qui chemine vers sa liberté. Pour Simon, le voyage intérieur passe par un vrai départ, et - d'un rivage à l'autre - par le lointain Japon : ses rituels, son art de réparer (l'ancestrale technique du kintsugi), ses floraisons...
Quête initiatique qui contient aussi tout un roman d'apprentissage bâti sur le feu et la violence (l'amitié, la jeunesse, l'océan), c'est un livre de silence(s) et de rencontre(s), le livre d'une grande sagesse, douce, têtue, et bientôt, sereine.
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Sous le soleil écrasant du Sud italien, le sang des Scorta transmet, de père en fils, l'orgueil indomptable, la démence et la rage de vivre de ceux qui, seuls, défient un destin retors. En 2004, Laurent Gaudé recevait le prix Goncourt pour ce roman solaire et profondément humaniste.
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Gardien de la citadelle Europe, le commandant Piracci navigue depuis vingt ans au large des côtes italiennes, afin d'intercepter les embarcations des émigrants clandestins. Mais plusieurs événements viennent ébranler sa foi en sa mission.
Dans le même temps, au Soudan, deux frères (bientôt séparés par le destin) s'apprêtent à entreprendre le dangereux voyage vers le continent de leurs rêves, l'Eldorado européen...
Parce qu'il n'y a pas de frontière que l'espérance ne puisse franchir, Laurent Gaudé fait résonner la voix de ceux qui, au prix de leurs illusions, leur identité et parfois leur vie, osent se mettre en chemin pour s'inventer une terre promise. -
Taïna est une Taïnos, une Indienne des grandes Caraïbes, chapelet d'îles que « découvrent » les Espagnols en1492. Mais elle est avant tout une chamane, instruite dès l'enfance, dépositaire des rites et des croyances de son peuple. Amoureuse d'un étranger qui adhère avec passion à l'art de vivre qui la caractérise, elle survivra à l'extermination des siens. Encouragée à écrire par un Dominicain clairvoyant, elle racontera les Taïnos, au-delà de la destruction. Pour ne jamais laisser s'installer l'oubli. Ce livre est son manuscrit.
Un roman d'amour et de guerre sensible et percutant. -
Salina, les trois exils
Laurent Gaudé, Guillaume Gallienne
- Actes Sud
- Domaine Francais
- 3 Octobre 2018
- 9782330109646
Triptyque qui retrace le destin tragique d'une tribu autour de la vie douloureuse d'une femme, Salina de 15 à 50 ans. La jeune fille, mariée contre sa volonté à Saro, a été chassée pour avoir achevé sur le champ de bataille ce mari dont elle ne voulait pas. Elle a mis au monde un second fils, sans père et né de sa colère, Kwane N'Krumba, qui part la venger.
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Sa femme a été assassinée et violée. Wahhch se lance sur les traces du meurtrier, un Indien mohawk qui profane les plaies ouvertes dans le ventre de ses victimes. De cette poursuite du monstre, les animaux sauvages ou domestiques sont les témoins, se relayant pour prendre en charge la narration. Une fascinante geste initiatique polyphonique et animiste.
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Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants
Mathias Enard
- Actes Sud
- Domaine Francais
- 15 Août 2010
- 9782742793624
13 mai 1506, un certain Michelangelo Buonarotti débarque à Constantinople. A Rome, il a laissé en plan le tombeau qu'il dessine pour Jules II, le pape guerrier et mauvais payeur. Il répond à l'invitation du Sultan qui veut lui confier la conception d'un pont sur la Corne d'Or, projet retiré à Leonardo da Vinci. Urgence de la commande, tourbillon des rencontres, séductions et dangers de l'étrangeté byzantine, Michel Ange, l'homme de la Renaissance, esquisse avec l'Orient un sublime rendez-vous manqué. Par l'auteur du très remarqué 'Zone' (prix Décembre 2008 et prix du livre Inter 2009).
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Sortant de l'hôpital où il est venu rendre visite à une amie chère prise dans les glaces d'un accident cérébral, l'auteur transforme sa mélancolie en promenade dans la nuit précoce de l'automne berlinois, autant pour se réchauffer que pour chasser la tristesse qui l'étreint. Une promenade comme une conversation intérieure, tout en capillarités, qui réinvente la notion de frontières et produit sa définition mouvante, évolutive de la littérature. Récit de voyage imaginaire, archéologie de la mémoire, le premier volume (Nord) d'une cartographie intime et buissonnière de la planète Mathias Enard.
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Lyon, début des années 80. Quatre comparses complètement fauchés accomplissent ce qu'ils croient être un modeste cambriolage dans une agence de pub. Mais leur butin s'avère un précieux objet d'art aux sources mystérieuses proches du surréalisme. En puisant son inspiration du film noir à la new-wave en passant par les péripéties burlesques, ce roman sur l'art et ses énigmes porte avec tendresse cette bande de larrons qui, sans jamais parvenir à être de vrais escrocs, séduisent par la grâce absurde de leur aventure.
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Empire dérisoire que se sont constitué ceux qui l'ont toujours habité comme ceux qui sont revenus y vivre, un petit village corse se voit ébranlé par les prémices de sa chute à travers quelques personnages qui, au prix de l'aveuglement ou de la corruption de leur âme, ont, dans l'oubli de leur finitude, tout sacrifié à la tyrannique tentation du réel sous toutes ses formes, et qui, assujettis aux appétits de leurs corps ou à leurs rêves indigents de bonheur ou d'héroïsme, souffrent - ou meurent - de vouloir croire qu'il n'est qu'un seul monde possible.
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La naissance de son fils Paul scelle la rencontre de Minh Tran Huy avec l'autisme. Quelles qu'en soient les causes, qui continuent d'être débattues, et quels que soient les traitements proposés, les formes graves de l'autisme se heurtent, en France, à la rareté des structures d'accueil comme à la désinvolture des engagements électoraux. Racontée en écho au parcours de Temple Grandin, autiste devenue spécialiste de zootechnie et des sciences animales, incarnation en Amérique d'une intégration flamboyante, la vie quotidienne de/avec Paul requiert l'énergie d'un combat sans fin. Récit ? Roman ? Témoignage ? Aucun genre ne saurait définir l'histoire d'un fils qui jamais ne saura la lire.
Tout en offrant une photographie - glaçante parce que sans complaisance et sans fard - de l'état de la prise en charge de l'autisme en France (grande cause nationale depuis 2012...), Minh Tran Huy réussit un livre qui va bien au-delà du témoignage. C'est en écrivain hautement structurée que la mère en détresse échafaude son récit et trouve comment raconter Paul. Un livre dont la dignité et la détermination engagent le lecteur aux côtés de l'auteure : car c'est de l'universalité de ce combat personnel qu'elle parvient à nous rendre conscients et dépositaires. -
Les animaux sont tout. Ils sont eux-mêmes, certes, mais surtout ce que nous faisons d'eux. Nous, les humains. Car chaque fois que nous parlons des animaux, nous ne parlons en vérité que de leur animalité : l'état animal que nous décrétons inférieur. Ainsi nous animalisons les animaux, nous les rendons tuables et sans peine nous les tuons. Cet état animal, affirment des humains, n'est pas le propre des animaux, il est également celui de certains humains. Ces autres : les femmes, les prolétaires, les minorités raciales qui, ni homme, ni bourgeois, ni blanc, ont été exclus de la communauté morale par le viol, par l'usine, par le fouet, par l'en fu mage des grottes, par la persécution et par l'enfermement. Car animalisés. Livre tout autant théorique qu'auto-bio graphique, Ainsi l'animal et nous appelle à reconnaître la totalité de la question animale, en laquelle toutes les questions de notre monde se rejoignent. Il devient dès lors possible de tenir ensemble tout ce qui va ensemble, de défaire tout ce qui a été fait. Puis de tout refaire.
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B-52 ou celle qui aimait Tolstoï
Doan Anh Thuân
- Actes Sud
- Domaine Français
- 5 Mars 2025
- 9782330204372
Une jeune vietnamienne, médecin de profession, traverse la guerre avec la volonté féroce de ne pas céder à l'emprise de sa famille, pas plus qu'à celle du régime totalitaire de son pays. Après l'opération de bombardement de Linebacker 2, la rencontre d'un américain dans la prison de Hao Lo à Hanoï va symboliser la quête de sa vie, celle de l'altérité comme moyen de se libérer de tout enfermement.
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Le temps d'un hiver absolu qui fait de leur village une île isolée, la danse de vie et de mort des habitants d'un monde où chacun se définit, entièrement et exclusivement, par son Occupation. Où, dans l'écrasement des individualités, la lutte pour tenir et garder sa place cristallise les liens, les conflits, les élans. Sculpté dans la légende d'un langage perdu, un conte futuriste fascinant sur le rapport des forces entre les corps et les mots, sur notre incapacité grandissante à voir et à penser l'autre et l'ailleurs et sur l'irrésistible appel de la liberté.
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En 1930, l'architecte Léon Claro, grand-père de l'auteur, fait bâtir, au pied de la Casbah d'Alger, une « maison indigène », à la fois hommage au style néo-mauresque et célébration du centenaire de l'Algérie française .De cette maison (qui existe toujours) ce livre est une «visite» - intime, historique, littéraire, politique - une « boîte noire » dont Claro extrait la mémoire, laquelle inclut Albert Camus, Le Corbusier, le poète Jean Sénac ou Lucchino Visconti, tous fascinés par la ville blanche ou pris dans la tourmente de la guerre d'Algérie - et chacun détenant, à sa façon, une clé de la « maison mauresque ». Ce livre force donc des serrures, pousse des portes, dont une, inattendue, qui donne sur une pièce que l'auteur croyait vide : celle du père.
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Le banquet annuel de la confrérie des fossoyeurs
Mathias Enard, Vincent Schmitt
- Actes Sud
- Domaine Français
- 7 Octobre 2020
- 9782330135508
Pour les besoins d'une thèse sur « la vie à la campagne au XXIe siècle », un étudiant en anthropologie prend ses quartiers à La Pierre-Saint-Christophe, village fictif au bord du Marais poitevin, pour y observer les us et coutumes de ses pittoresques habitants - monsieur le Maire en tête, truculent patron de l'entreprise locale de Pompes Funèbres. Car ainsi va la grande Histoire : partout la mort saisit le vif - sauf pendant ces trois jours où elle marque une trêve, offrant un étourdissant répit à ses plus fidèles serviteurs : le banquet annuel de la Confrérie des fossoyeurs. Où l'auteur de «Boussole» (Prix Goncourt 2015) investit le terroir de douce France, explore les ressources de son Poitou natal, exhume des trésors de culture populaire, et donne libre cours à sa fibre comique.
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Le cimentier Lafarge, fleuron de l'industrie française, est mis en cause devant les tribunaux pour avoir, dans la Syrie en guerre, maintenu coûte que coûte l'activité de son usine de Jalabiya jusqu'en septembre 2014, versant des millions de dollars à des groupes djihadistes, dont Daech, en taxes, droits de passage et rançons, exposant ses salariés syriens à la menace terroriste après avoir mis à l'abri le personnel expatrié.
Justine Augier documente le travail acharné d'une poignée de jeunes femmes - avocates, juristes, stagiaires - qui veulent croire en la justice, consacrent leur intelligence et leur inventivité à rendre tangible la notion de responsabilité. Leur objectif marque un tournant dans la lutte contre l'impunité de ces groupes superpuissants : faire vivre et répondre de ses actes cette "personne morale" qu'est l'entreprise, au-delà de ses dirigeants, pour atteindre un système où l'obsession du profit, la fuite en avant et la mise à distance rendent possible l'impensable.
Minutieux et palpitant, Personne morale fait entendre les voix des protagonistes et leurs langues, si révélatrices, explore la dysmétrie des forces, la nature irréductible de l'engagement des unes, du cynisme des autres. Dépliant, avec une attention extrême, un engrenage de faits difficiles à croire, ce livre est une quête de vérité qui traque dans le langage et dans le droit les failles, les fissures d'où pourrait surgir la lumière. -
Laissant le Japon et sa famille derrière elle, Line atterrit à Paris à la fin de l'été. Là, elle va retrouver Élie avec qui elle jouait petite sur les plages de Collioure et rencontrer sa bande d'amis. Tous sont à cet endroit singulier de l'existence où la vie bascule, et où il faut grandir. Avec ce que cela implique de perte, de doutes, d'incompréhensions.
Sur ce que cela demande de courage et sur les mots à trouver pour en définir les contours, Julie Ackerer signe un premier roman mélancolique nimbé d'une sensorialité attentive et du charme des pas de côté. -
Trompant l'absence et la nostalgie, Rose Pierre rêve de projeter les courts métrages bretons de Jean Epstein sur un écran de fumées de goémon. Détective à la manque, Florent Talva rechigne à accomplir sa mission du moment : retrouver les bobines disparues d'un film mythique et inachevé de Marcel Carné, L'Île des enfants perdus. La rencontre de deux désenchantés en fuite d'eux-mêmes.
D'île en île, une marelle du coeur grandeur nature, une comédie romantique contrariée en forme de lente course poursuite sur fond de paysages sublimement embrumés. -
Dans ce livre où la folie d'écrire produit "des milliers de ronds" dans l'eau de la mémoire, l'auteur de "La Maison indigène" prolonge l'exploration à la fois poignante et ironique de ses origines d'écrivain - afin de vérifier sans doute la fameuse hypothèse de Proust : "La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent pleinement vécue, c'est la littérature."
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Une enquête intime sur le suicide de Stefan Zweig à Petrópolis, au Brésil, le 23 février 1942, peu de temps après sa visite à Georges Bernanos. Bâti autour de la conversation que Sébastien Lapaque imagine entre ces deux géants de la littérature du XXe siècle, ce récit miraculeusement lumineux se nourrit de plus de 25 ans de recherches, de voyages et de rencontres. Entre le saccage nazi de la vieille Europe et l'avènement d'un fascisme tropical, une histoire politique et littéraire fascinante, une réflexion poignante sur la tentation du désespoir mais aussi un grand livre d'alerte.