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Littérature argumentative
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Un texte sur le pouvoir émancipateur de la littérature, qui est aussi un pouvoir de consolation et de réconciliation avec la vie.
Toute mon adolescence, j'ai entendu parler des personnages d'
À la recherche du temps perdu, persuadée qu'ils étaient des cousins que je n'avais pas encore rencontrés. À la maison, les répliques de Charlus, les vacheries de la duchesse de Guermantes se confondaient avec les bons mots entendus à table, sans solution de continuité entre fiction et réalité. Car le monde révolu où j'ai grandi était encore celui de Proust, qui avait connu mes arrière-grands-parents, dont les noms figurent dans son roman.
J'ai fini, vers l'âge de vingt ans, par lire la
Recherche. Et là, ma vie à changé. Proust savait mieux que moi ce que je traversais. il me montrait à quel point l'aristocratie est un univers de formes vides. Avant même ma rupture avec ma propre famille, il m'offrait une méditation sur l'exil intérieur vécu par celles et ceux qui s'écartent des normes sociales et sexuelles.
Proust ne m'a pas seulement décillée sur mon milieu d'origine. Il m'a constituée comme sujet, lectrice active de ma propre vie, en me révélant le pouvoir d'émancipation de la littérature, qui est aussi un pouvoir de consolation et de réconciliation avec le Temps.
" Ce que rappelle avec force ce livre, c'est le formidable pouvoir émancipateur de la littérature. "
Elisabeth Philippe,
L'Obs
" Erudit, réjouissant, euphorisant. "
Nathalie Crom,
Télérama
" Un des meilleurs livres qu'on puisse rêver sur Proust. "
Tiphaine Samoyault,
Le Monde des livres
" Éblouissant. ?"
Jérôme Garcin,
Le Masque et la plume
Prix Médicis essai 2023 -
La mystérieuse histoire du nom des oiseaux du minuscule roitelet à l'albatros géant
Henriette Walter
- Robert Laffont
- Arion
- 6 Juin 2024
- 9782221276006
Savez-vous que l'expression " fier comme un pou " fait allusion non à la petite bête qui gratte mais à la basse-cour ? Pou est en effet un nom ancien du jeune coq. Que le nom du fromage de gruyère a un rapport étroit avec la grue, l'oiseau ?
À partir de l'étymologie de leurs noms en français, italien, espagnol, anglais et allemand, cet ouvrage fait entrer dans le monde des oiseaux par une voie originale. Il apporte ainsi des connaissances utiles pour s'intéresser à leur protection, à une époque où la préservation de la biodiversité est un enjeu majeur pour l'humanité. -
Alma Mahler ou l'art d'être aimée
Françoise Giroud
- Robert Laffont
- Arion
- 4 Janvier 2024
- 9782221273555
Préface de Laure Adler, biographe de Françoise Giroud Alma Mahler traîne une légende de femme fatale, mais sa vie était bien plus complexe et romanesque. Françoise Giroud la raconte, avec le génie de portraitiste qui la caractérise. Préface de Laure Adler.
Alma Mahler a très jeune une brève relation avec Gustav Klimt, à une époque où elle s'initie à l'art de la composition musicale. Mais lorsqu'elle rencontre Gustav Mahler, il lui interdit de poursuivre et lui impose une vie maritale aux conditions diaboliques ; elle a foi en son génie de compositeur, elle accepte. Après plusieurs années, elle s'échappe ; Mahler serait peut-être mort de l'avoir trop aimée.
Alma Mahler devient la maîtresse du peintre Oscar Kokoschka, puis la femme de Walter Gropius, le fondateur du Bauhaus. Son don pour dénicher des artistes exceptionnels s'associe à une beauté et un magnétisme rares. Et le goût des orages...
Françoise Giroud raconte la première moitié d'un XXe siècle artiste, une vie commencée à Vienne en 1879 et achevée à New York en 1964, un rapport aux enfants douloureux d'abord, pathétique enfin. Son sens du récit incisif, lucide perce au jour les audaces et les égarements d'un être fascinant. -
La majestueuse histoire du nom des arbres
Henriette Walter, Pierre Avenas
- Robert Laffont
- Arion
- 24 Février 2022
- 9782221259979
Une promenade inspirante au pays des arbres au travers des mystères de leurs noms.
Témoins des siècles qui passent, les arbres regorgent d'histoires merveilleuses.
Saviez-vous que le séquoia, l'arbre le plus haut du monde, doit son nom à l'inventeur de l'alphabet cherokee, Sequoyah ? Que le Puy du Fou ne signifie pas le puits du fou mais la colline du hêtre ? Que le sapin de Noël est souvent un épicéa ? Que le mot livre vient du latin liber, qui désigne un tissu végétal enveloppant les troncs et qui servit de support aux premiers écrits ?
Ce voyage au coeur des forêts, des savanes, des mangroves, mais aussi le long des rues de nos villes, va bien au-delà de l'étymologie du français, et d'autres langues d'Europe. Au fil des pages, littérature, géographie, mythologie et botanique se croisent et s'entremêlent pour nous raconter l'histoire des arbres, qui est aussi la nôtre. -
La vengeance du pangolin ; penser le virus
Michel Onfray
- Robert Laffont
- 3 Septembre 2020
- 9782221250303
Un virus bien en chair et en os, si je puis me permettre, a démontré que le virus virtuel n'était pas la seule réalité avec laquelle nous avions à compter. Venu de Chine où des pangolins et des chauves-souris ont été incriminés, il a mis le monde à genoux.
Il a été le révélateur, au sens photographique du terme, des folies de notre époque : impéritie de l'État français, faiblesse extrême de son chef, impuissance de l'Europe de Maastricht, sottise de philosophes qui invitaient à laisser mourir les vieux pour sauver l'économie, cacophonie des scientifiques, volatilisation de l'expertise, agglutination des défenseurs du système dans la haine du professeur Raoult, émergence d'une médecine médiatique, indigence du monde journalistique, rien de très neuf...
Le covid-19 rappelle une leçon de choses élémentaire : il n'est pas le retour de la mort refoulée, mais la preuve vitaliste que la vie n'est que par la mort qui la rend possible. Tout ce qui est naît, vit, croît et meurt uniquement pour se reproduire - y compris, et surtout, chez les humains. Ce virus veut la vie qui le veut, ce qui induit parfois la mort de ceux qu'il touche. Mais quel tempérament tragique peut et veut encore entendre cette leçon de philosophie vitaliste ?
Michel Onfray.
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Fait des proses et des poèmes que je connais - ou connaissais - par coeur, ce livre n'aspire à rien d'autre qu'à donner un peu de plaisir, et peut-être d'émotion, à ceux qui le liront.
Voilà des mots qui ne sont pas de moi et qui valent mieux que moi, mais qui, à force de familiarité, d'admiration, d'une répétition intérieure proche de la rumination, ont fini par se confondre avec moi : il m'arrive de les dire au soir quand il tombe sur la ville, sur la campagne, sur la neige ou au matin qui se lève sur la mer. Ils tournent, pour la plupart, autour de ces passions qui nous donnent à tous tant de bonheur et tant de souffrance.
Et toi mon coeur pourquoi bats-tu. Renonçant à la fois à l'ordre chronologique ou alphabétique et au classement par thèmes, j'ai choisi de présenter en désordre, en vrac, comme ils me venaient à l'esprit et au coeur, ces mots ailés aux lecteurs. Avec pourtant un dessein nonchalant - changements de lumière, passage du temps, résonances, contrepoints - qu'au fil des pages chacun découvrira. Plaisir. Emotion.
Jusque dans les vers et les proses les plus simples de ce livre, il y a encore autre chose une élévation, une hauteur, une sorte d'appel vers ailleurs. " La littérature, écrit Pessoa, est la preuve que la vie ne suffit pas. " Les textes ici réunis ont le pouvoir mystérieux de rendre la vie plus belle et de transformer notre existence. J. 0.
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Virginia Woolf eut une existence emplie de livres et dédia une grande partie de son temps à cet exercice exaltant et enrichissant qu'est la lecture. Elle adorait tout particulièrement les auteurs anglais, français et russes. Au fil de ces Lectures intimes, on la découvre tour à tour amicale, enthousiaste, vibrante de colère, toujours libre dans ses goûts et ses passions, parmi lesquelles on retrouve des noms illustres - Montaigne, Mme de Sévigné, Joseph Conrad, Edgar Allan Poe, Walt Whitman - et d'autres qui le sont moins, tels Harold Nicolson ou Lytton Strachey. À tous elle accorde la même attention, à la fois bienveillante et critique, car à travers ces écrivains, gloires du passé ou confrères du cercle Bloomsbury, c'est en définitive sa propre oeuvre qu'elle analyse.
" C'est un vrai régal que ce recueil de textes courts où l'on retrouve la densité de la réflexion de Woolf et son humour corrosif, révélant une sensibilité à fleur de peau autant qu'une fermeté absolue de jugement. " L'Est républicain -
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Ils ont vécu à des époques différentes, fait face à des ennemis qui ne sont pas de même nature - et leurs réponses ne sont pas univoques. Tous, pourtant, ont renoncé au confort d'une vie tranquille au nom d'un amour intransigeant : celui des êtres humains, celui de la vérité. Ils ont refusé de se soumettre : à l'agresseur venu du dehors, à leurs démons intérieurs aussi. Tous ont - parfois dès l'origine, parfois après une « conversion » religieuse ou laïque répudié l'usage de la violence dans leurs luttes.
Si ce livre d'histoires n'est pas seulement un livre d'histoire, c'est que chacun des « insoumis » dont Todorov retrace le destin a pour nous des résonances profondes, bien au-delà des circonstances que l'auteur relate et qui dépassent le caractère héroïque, voire tragique, de certains des personnages.
Soixante-dix ans après sa déportation et sa disparition à Auschwitz, la voix de la jeune Etty Hillesum nous émeut et nous inspire par sa volonté de partager le lot commun plutôt que de se sauver, elle, et d'affirmer la beauté du monde en toutes circonstances.
C'est par sa religion du vrai et du juste - et aussi par son inaltérable sens de l'humour, sa façon de considérer les humains non en « blocs » ethniques, nationaux, politiques, religieux, mais un par un - que Germaine Tillion, ethnologue, historienne, résistante, visiteuse de prison, militante contre la peine de mort et la torture, s'attache à notre coeur.
Entre les deux grands écrivains russes Boris Pasternak et Alexandre Soljenitsyne, un point commun de nationalité et un prix Nobel de littérature, mais que de différences de tempérament ! Pasternak humain trop humain, conscient de ses imperfections, se cachant dans une résistance intérieure presque invisible pour édifier le roman majeur qu'est Le Docteur Jivago ; Soljenitsyne, guerrier sans relâche, faisant de son oeuvre et de sa position publique une arme de combat contre le régime soviétique. Libre au lecteur de Todorov, après lecture, de juger duquel il se sent le plus proche - affaire subjective car sous sa plume, il est impossible de ne pas les comprendre et les admirer tous les deux.
Malgré les apparences premières, il y a plus de points communs entre ces deux figures de la lutte contre les discriminations raciales que sont Nelson Mandela et Malcolm X, qu'il s'agisse du combat contre l'apartheid en Afrique du Sud ou de la révolte contre le racisme aux États-Unis, dans leur jeunesse l'un comme l'autre n'ont pas hésité à prêcher la violence contre la violence afin de vaincre un ennemi sourd et aveugle. Mais l'un comme l'autre y ont renoncé - même si l'Américain a fini assassiné par ceux-là mêmes dont il s'était dissocié, tandis que Mandela, père de l'Afrique du Sud moderne, terminait son existence entouré d'une admiration universelle.
Avec l'exemple de l'historien israélien David Shulman, militant pacifique inlassable des droits des Palestiniens, Todorov n'hésite pas à aborder un conflit aux racines historiques complexes et aux résonances émotionnelles mondiales ; en achevant son livre sur la figure du lanceur d'alerte Edward Snowden, traître pour les uns, héros pour les autres, il ne fuit pas la controverse et nous entraîne au coeur d'un débat démocratique contemporain majeur : au nom de la protection contre le terrorisme, la menace sur les libertés individuelles que font peser des systèmes étatico-capitalistes de collection de milliards de données personnelles utilisables selon l'opportunité.
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« Au commencement était le verbe. » Mais l'était-il vraiment ? Tom Wolfe, le maestro des raconteurs d'histoires, enquête ici sur les origines de son principal outil de travail (et objet de passion) : la langue. Pour lui, pas de doute, c'est bien au langage - et non à l'évolution - qu'on doit le développement des sociétés et les réalisations complexes de l'humanité. D'Alfred Wallace, l'autodidacte qui fut le premier, avant Charles Darwin, à défendre la théorie de la sélection naturelle, jusqu'aux néodarwinistes contemporains menés par le linguiste Noam Chomsky et récemment pourfendus par l'anthropologue Daniel Everett, Wolfe examine comment la science a essayé, en vain, de fournir une explication à ce don de la parole. Avec un humour jubilatoire, il suit les errements secrets et grandioses du darwinisme, du temps de la Royal Academy jusqu'au MIT, et signe un petit bijou d'érudition, drôlement passionnant, d'une incroyable férocité envers l'establishment.
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Par instants, le sol penche bizarrement : carnets d'un traducteur
Nicolas Richard
- Robert Laffont
- 2 Septembre 2021
- 9782221253748
Dans ces carnets décalés et passionnants, le traducteur littéraire Nicolas Richard, capé et renommé, fait l'éloge de ce métier d'artisan, où chaque texte suscite son lot d'interrogations, d'émerveillements pour la langue - aussi bien anglaise que française - et la littérature.
Il propose ainsi un florilège d'énigmes rencontrées au fil de sa carrière, riche d'échanges privilégiés (souvent cocasses !) avec nombre d'auteurs, et invite le lecteur à se questionner, à douter, à enquêter et à s'amuser avec lui.
Are you ready ? Êtes-vous prêt ?
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La Bruyère, portrait de nous-mêmes
Jean-Michel Delacomptée
- Robert Laffont
- 22 Août 2019
- 9782221240250
Parmi les écrivains les plus illustres du XVIIe siècle, Corneille, Racine, Molière, La Fontaine, Bossuet, Boileau, Mme de Sévigné, Mme de Lafayette, figure La Bruyère. Avec Les Caractères ou les Moeurs de ce siècle, il a tendu au public de son époque un miroir qui nous reflète toujours. Bien des comportements de la société de Louis XIV ressemblent aux nôtres. Les temps changent, pas le fond des hommes.
Jean-Michel Delacomptée explore ce miroir et ce que ses reflets disent de nous.
De La Bruyère lui-même, on sait fort peu de choses. Quels milieux fréquentait-il ? Était-il misanthrope, misogyne ? A-t-il aimé ? Était-ce un orgueil blessé ? Quelle était la morale de cet auteur si grave et pourtant si drôle ?
Jean-Michel Delacomptée brosse le portrait captivant de ce classique de notre littérature. Il ouvre ainsi une porte dérobée dans les Caractères, dont il rappelle avec force l'intemporelle grandeur.
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Dieu est-il mort ? Demi-vivant ? A naître ? Et si ces trois questions n'en formaient qu'une ?
Pour y répondre, Philippe Sollers convoque textes, prières, méditations, musiques et poèmes issus de toutes les traditions et de tous les siècles.
Jésus côtoie librement Zarathoustra ; Maître Eckhart Tchouang-tseu ; Angelus Silesius Lautréamont ; tous ensemble au Paradis du Verbe.
Chaque auteur - Rimbaud ou Roumi, Parménide ou Shakespeare - éclaire un chemin d'autant plus étroit qu'il ne s'ouvre jamais que le temps bref d'une illumination.
Quête du sacré défini sur le mode précis de la révélation, Illuminations se veut un livre d'heures pour temps de détresse : une manière de poser la question ultime : de quelle vérité l'homme est-il capable ? de quelle bonne nouvelle inattendue est-il porteur ?
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Questions brûlantes : essais et texte de circonstance 2004-2021
Margaret Atwood
- Robert Laffont
- Pavillons
- 13 Octobre 2022
- 9782221262931
Dans ce recueil d'essais à la fois drôles, érudits, débordants de curiosité et étrangement prémonitoires, Margaret Atwood tourne son intelligence exceptionnelle et son humour espiègle sur notre monde et nous rend compte de ses réflexions. Elle revient sur le krach financier, l'ascension de Trump et la pandémie. De la crise climatique à la question de l'avortement, personne n'est plus à même d'interroger les mystères multiples et variés de l'humanité. Cette anthologie non seulement saisit parfaitement notre époque, mais nous en dit un peu plus sur la personnalité de l'autrice emblématique de La Servante écarlate, sur ses combats et sur les écrivains qu'elle affectionne, de Richard Powers à Doris Lessing en passant par Alice Munro.
Extrait : Le marché des futurs - QUELQUES HISTOIRES QUE NOUS RACONTONS SUR LES TEMPS À VENIR (2013) :
« L'apocalypse zombie doit donc une partie de son attrait au fait que, aussi effroyable que puisse vous paraître la situation actuelle, elle pourrait encore empirer. Cela fait paraître le présent plutôt plaisant, en comparaison. [Vous] vous trouvez laid ? Eh bien, songez que vous seriez bien plus laid encore si vous deveniez un zombie. Tous ces soins dentaires en pure perte, sans parler des traitements capillaires ! » -
Je te souhaite beaucoup d'ennemis comme moi
Marcel Pagnol, Nicolas Pagnol
- Robert Laffont
- 16 Novembre 2017
- 9782221203279
Pour la première fois révélées au grand jour, les lettres de Marcel Pagnol à ses proches, à Jean Giono, Georges Simenon, Albert Cohen...
On le sait, Pagnol a toujours été un grand tendre, doublé d'un grand pudique. Les correspondances exhumées par Nicolas, son petit-fils, nous dévoilent ainsi un pan de vie qu'il avait tenu à l'abri des regards. Dans ses Souvenirs d'enfance, il nous avait accueillis à Marseille, au sein de sa famille, et nous avait présenté Joseph, son instituteur de père, et le petit Paul, son frère : à présent, tous deux observent leur Marcel (devenu grand) triompher à Paris, au théâtre. Plus tard, marié à la belle Jacqueline, il écrit lui-même à son fi ls, toujours attentif, inquiet parfois. La mort lui a pris déjà tant d'êtres chers.
Chez Marcel, l'intime est littéraire et le littéraire devient intime lorsqu'il s'adresse à Jean Ballard, avec lequel, à dix-huit ans, il fonda une revue, puis à Jean Giono, qu'il considère comme un génie. Autres correspondants, Georges Simenon et le fidèle Albert Cohen. Le premier est au sommet de sa gloire et le second travaille à son grand oeuvre - ni jalousie ni rivalité entre eux. Ils prophétisent la guerre atomique : Pagnol envisage son départ pour le Connecticut. En coulisses, Pierre Benoit intrigue pour qu'il soit reçu parmi les Immortels. Kessel évoque quelques soirées mémorables et Maurice Druon est ébloui par les romans tardifs... Lire ces correspondances, c'est partager la vie d'un homme et pénétrer le quotidien d'un créateur, comprendre l'histoire singulière d'une réussite à la française.
Par le savant mélange de subtilité et de simplicité, de hauteur d'expression, de pureté de langue et d'amitié, d'humour, de tendresse et de familiarité qui est tout son style, Pagnol nous parle comme à l'oreille. Philippe Caubère -
" Un homme se penche sur son passé.
Le passé ne lui renvoie que les reflets d'une mauvaise vie, bien différente de celle que laisse supposer sa notoriété. Autrefois on aurait dit qu'il s'agissait de la divulgation de sa part d'ombre ; aujourd'hui on parlerait de "coming out". Il ne se reconnaît pas dans ce genre de définitions. La mauvaise vie qu'il décrit est la seule qu'il a connue. Il l'a gardée secrète en croyant pouvoir la maîtriser.
Il l'a racontée autrement à travers des histoires ou des films qui masquaient la vérité. Certains ont pu croire qu'il était content de son existence puisqu'il parvenait à évoquer la nostalgie du bonheur. Mais les instants de joie, les succès, les rencontres n'ont été que des tentatives pour conjurer la peine que sa mauvaise vie lui a procurée. Maintenant cet homme est fatigué et il pense qu'il ne doit plus se mentir à lui-même.
" Avec une liberté d'esprit exceptionnelle, Frédéric Mitterrand, ici, ose tout dire.
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Le français malmené, et alors ?
Jean-Loup Chiflet
- Robert Laffont
- Mauvais Esprit
- 16 Mai 2018
- 9782221202050
« Et alors ? Beaucoup de bruit pour rien ou, comme j'ai essayé de le montrer dans ces quelques pages, la conviction que le «génie» de la langue dont parle Voltaire ne s'explique qu'en observant ses particularités ? Tout au long de cette balade à travers les trouvailles linguistiques malicieuses, acrobatiques, parfois régressives ou scandaleuses, iconoclastes et jouissives qui fleurissent à l'ombre de la langue officielle, j'ai voulu la «défendre». Bien avant moi, en 1549, Du Bellay écrivait La Deffence, et illustration de la langue francoyse pour combattre le «Monstre ignorance» et «illustrer» la langue, c'est-à-dire la faire «rayonner». Proust ne dit pas autre chose lorsqu'il écrit en 1908 à Mme Strauss : «Les seules personnes qui défendent la langue française sont celles qui l'attaquent.» Étonnant, non ? » J.-L. C.
Certains puristes s'indignent régulièrement : notre langue souffrirait d'être dénaturée, aliénée et même colonisée. Il faut plutôt se réjouir qu'elle puisse évoluer et continuer de nous réserver quelques belles surprises. Loin d'en être appauvrie ou diminuée, elle s'enrichit entre autres grâce à l'argot et à la langue de banlieue. Heureusement culbutée par les fi gures de style, calembours et autres contrepèteries, elle est revigorée par le génie de jongleurs de mots comme Perec, Queneau ou Devos. Ce sont plutôt les prétendus moralisateurs de notre langue qui la maltraitent à force de règles complexes et de réformes surréalistes. La langue elle-même n'y est pour rien.
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Pourvu qu'on ait l'ivresse ; de l'alcool à l'extase : un voyage mondial à travers les arts et les lettres
Lassaâd Métoui, Alain Rey
- Robert Laffont
- 5 Novembre 2015
- 9782221190296
Au sens propre, l'ivresse vient d'un joyau végétal, soit la vigne, soit des céréales transformées en boisson, source de vie. Mais les symboliques se sont emparées dès l'Antiquité de cette transformation mentale, de cette métamorphose de la conscience, au-delà de la raison, de la logique, de la prison du réel. Parente de la folie, de la transgression, du rêve, l'ivresse première, celle du vin et de tous les alcools, boissons et « eaux-de-vie », suscite dès l'Antiquité de superbes symboliques. En Grèce, c'est le dieu contesté Dionysos, repris par les Romains sous le nom de Bacchus, entraînant des cortèges de ménades, de satyres, de bacchantes, mêlant exaltation et sexualité, violence « comique » (le komos grec est un cortège priapique) et plaisir.
C'est aussi la vigne, don divin, qui provoque chez l'innocent patriarche Noé un scandale associant l'impudeur à l'inconscience.
Célébration de la vie, l'ivresse est sacrée. Ses effets sont excessifs et contradictoires. L'ego ebrius est seul dans la communion affective du Banquet selon Platon. L'ivresse est associée aux artifices dangereux des paradis imaginaires. De même que le dieu-monstre Dionysos, inspirateur de toute création, est rejeté au nom d'Apollon, mais actif en nous, l'ivresse est condamnée et célébrée. Les éducateurs spartiates enseignent à leurs enfants le mépris de l'« ilote ivre » ; Rabelais exalte les « bien ivres », adorateurs de la Dive Bouteille.
Car l'ivresse, pouvoir physique de boissons divines, s'évade vers d'autres vertiges. Amoureux, mystiques, transcendants, fervents, témoignent tous d'ivresses sans nul alcool. Ils ou elles sont ivres de passion, de bonheur, de Dieu, d'humanité, mais aussi ivres de pouvoir, d'argent, de colère, de haine.
Le domaine privilégié des ivresses immatérielles est certainement celui de la création artistique et poétique, jusqu'à l'exigence du « dérèglement de tous les sens » (Rimbaud). Et existent aussi l'ivresse du savoir, de la raison, celle du mathématicien, celle de l'ingénieur.
Selon les époques et les civilisations, on perçoit des territoires majeurs de l'ivresse : Antiquité gréco-latine, Moyen Âge occidental, islam arabo-persan, Chine et Japon, avec leurs poètes, leurs artistes, leurs musiciens, leurs penseurs, leurs mystiques.
Dans l'ivresse de la découverte ou celle de la reconnaissance, on en évoquera, on en citera les plus inspirés.
Enfin, un parcours de mots, parmi les métaphores de l'ivresse, scellera l'accord avec les créations calligraphiques et plastiques de Lassaâd Metoui. En effet, le texte proposé dans cet ouvrage ne prendra sens que par ces créations visuelles et colorées, qui, outre l'évocation des grands thèmes interculturels évoqués, fera allusion aux grandes ivresses poétiques et artistiques d'Occident et d'Orient, à Matisse comme à Hiroshige, à Baudelaire comme à Hâfiz ou à ce poète du Ve siècle chinois, Tao Qian, qui intitulait « Ivresse » ou « En buvant » ces vers : / « Qu'est-ce, dans ce monde / De permanent ? / Les montagnes de vain hasard / Je les surmonte maintenant / Sans rêves illusoires / Sans l'ivresse. » Montrant ainsi que l'on ne rejoint la paix heureuse qu'en buvant pour mieux aller au-delà de l'ivresse du réel, vers le tao, sans doute.
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Michel Houellebecq occupe une place unique dans le paysage littéraire. Auteur controversé de best-sellers dont chacun déclenche un tsunami de polémiques, il est pourtant traduit dans le monde entier, étudié à l'université et consacré par des prix prestigieux. Comment expliquer ce paradoxe ? La mythologie houellebecquienne se nourrit de trois récits : celui du génie littéraire et de l'oracle inquiet de notre temps ; celui du grand écrivain possédant sa propre épithète, à l'instar d'un Balzac ; celui de l'imposteur, du littérateur sans style alimentant sa notoriété à coups de provocations. Au sein de cet espace singulier, miroir de nos contradictions, Michel Houellebecq se déplace en acrobate fascinant.
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« L'écrivain est un lâche. La preuve : il écrit. S'il était courageux, il vivrait. Par peur des coups du sort, il se met à l'écart. C'est un juge de touche : il court d'un bout à l'autre du terrain de foot sans pouvoir y pénétrer pour taper dans le ballon de la vie. Écrire et vivre sont des activités contradictoires, c'est pourquoi les gens qui vivent ne savent pas écrire. C'est le travail d'une vie. D'une vie de lâche. » Patrick Besson.
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Marina Tsvetaeva (1892-1941) est un des plus grands écrivains du XXe siècle ; son destin fut un des plus tragiques. La révolution d'Octobre... Le long exil, d'abord à Prague puis en France... Une fille morte de faim, une autre déportée vers le Goulag... L'hostilité de l'émigration russe, l'indifférence du Paris littéraire... Des échanges passionnés avec Rilke et Pasternak... Un dévouement indéfectible pour son mari, de nombreuses amours illusoires... Le retour contraint en Union soviétique... Des appels désespérés à Beria ou Staline... et jusqu'a son propre suicide - tout cela Marina l'a écrit, avec une minutie poignante. D'un bout à l'autre de son existence, cette mécréante ne cesse de se confesser. Elle le fait dans des lettres, adressées tantôt à des amis proches, tantôt à des inconnus. Elle poursuit sans relâche son monologue dans des cahiers de brouillon et des carnets. Seule la mort brutale l'a empêchée d'en faire un livre. Vivre dans le feu parachève ce dessein. Pour établir ce qui constitue une véritable autobiographie de Tsvetaeva, mais aussi une méditation unique sur la création, la vie des femmes et une époque en bouleversement, Tzvetan Todorov a extrait de dix tomes d'écrits intimes publiés en russe la matière d'un volume, où l'on peut suivre au jour le jour le destin de cette femme de génie. Un chef-d'oeuvre de la littérature du XXe siècle ignoré jusqu'à présent peut enfin voir le jour.
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