Filtrer
- Jeunesse
- Bandes dessinées / Comics / Mangas
- Policier & Thriller
- Romance
- Fantasy & Science-fiction
- Vie pratique & Loisirs
- Tourisme & Voyages
- Arts et spectacles
- Religion & Esotérisme
- Entreprise, économie & droit
- Sciences humaines & sociales
- Sciences & Techniques
- Scolaire
- Parascolaire
- Dictionnaires / Encyclopédies / Documentation
Éditeurs
Prix
Biographie / Témoignage littéraire
-
Varlam Chalamov a passé dix-sept ans de sa vie (de 1937 à 1954) au Goulag, à la Kolyma, une presqu'île de l'est de la Sibérie. Dans les récits qu'il en rapporte, le texte est avant tout matière : il est corps, pain, sépulture. À l'inverse, la matière du camp, les objets, la nature, le corps des détenus, sont en eux-mêmes un texte, car le réel s'inscrit en eux.
Le camp aura servi à l'écrivain de laboratoire pour capter la langue des choses. Il est, dit Chalamov, une école négative de la vie. Aucun homme ne devrait voir ce qui s'y passe, ni même le savoir. Il s'agit en fait d'une connaissance essentielle, une connaissance de l'être, de l'état ultime de l'homme, mais acquise à un prix trop élevé. C'est un savoir que l'art, désormais, ne saurait éluder. -
Des républicains espagnols, combattants de la guerre civile et réfugiés en France après la victoire des troupes fascistes de Franco, sont capturés par les Allemands lors de la débâcle de 1940 et déportés en tant qu'apatrides indésirables à Mauthausen.
Commence alors un long calvaire dont Joaquim Amat-Piniella, lui-même interné plus de quatre ans dans le camp, fait ici le récit « en forme de roman » pour être le plus fidèle possible à la vérité intime de ceux qui ont vécu cette tragédie. Tout y est vrai : les faits, les événements, l'avilissement dans lequel les maîtres nazis veulent entraîner leurs esclaves déportés, l'instinct de survie qui peut conduire aussi bien à céder à « l'esprit du camp » qu'à résister à la déshumanisation par la solidarité.
Joaquim Amat-Piniella (Manresa, 1913 - Barcelone, 1974) a rédigé son roman après sa libération, en 1945 et 1946. Il a tenté de le faire éditer en Espagne, mais la censure l'en a empêché pendant dix-sept ans. Le livre paraîtra en 1963. Longtemps ignoré et inconnu hors d'Espagne, K.?L.?Reich mérite de prendre place auprès des oeuvres de Primo Levi, Jorge Semprún ou Varlam Chalamov. -
Dans une bourgade paisible de France
Mikhaïl Ossorguine, Claire Delaunay
- Verdier
- Poustiaki
- 13 Mars 2025
- 9782378562199
En 1940, dès les premiers jours de l'Occupation, Mikhaïl Ossorguine, poursuivi par les nazis pour ses opinions politiques, se réfugie avec son épouse à Chabris, village de la rive gauche du Cher et ligne de démarcation.
C'est le troisième exil de l'écrivain russe qui avait passé dix ans en Italie fuyant les persécutions de la police tsariste et qui, revenu dans son pays, en avait été expulsé en 1922, cette fois par les bolcheviks. L'exode de 1940 l'arrache à la « petite patrie » que les émigrés russes avaient recréée à Paris. Après l'armistice, il pense que c'en est fini non seulement de la France, mais de l'humanisme européen
en tant que tel.
Or, c'est au sein de cette France rurale, défaite mais pas vaincue, que sa vie retrouve un sens. Par leur obstination à persévérer dans leurs gestes quotidiens, accomplis au rythme des labeurs, ses voisins de hasard opposent, à petit bruit, une résistance tacite à l'occupant. Renonçant à écrire de la fiction, impossible pour lui en ces sombres temps, Ossorguine livre ici la chronique de ces événements minuscules qui composent l'Histoire. -
« De lui, il me reste seulement le stylo. Je l'ai pris un jour dans le sac de ma mère où elle le gardait avec d'autres souvenirs de mon père. Un stylo comme l'on n'en fait plus, et qu'il fallait remplir avec de l'encre. Je m'en suis servie pendant toute ma scolarité. Il m'a «lâchée» avant que je puisse me décider à l'abandonner. Je le possède toujours, rafistolé avec du scotch, il est devant mes yeux sur ma table de travail et il me contraint à écrire, écrire. »
La philosophe Sarah Kofman est une enfant de sept ans lorsque a lieu la rafle du Vél' d'Hiv'. Le 16 juillet 1942, la police se présente au domicile familial et arrête son père, rabbin d'une petite synagogue du 18e arrondissement de Paris - il ne reviendra jamais.
Commence alors cette période où la famille doit se cacher, se séparer. Pour la fillette, qui vivait tout dans la découverte permanente, c'est comme une épopée, dont l'envers est un déchirement : entre le domicile familial et le lieu de refuge, entre sa mère et la « dame de la rue Labat » - entre deux langues, deux mondes que sépare à peine une rue, un abîme pourtant.
Paru en 1994, ce souvenir d'enfance témoigne de ce que fut la vie des Juifs sous la collaboration, l'Occupation, la guerre. Sarah Kofman en retrace aussi leur traversée comme un récit d'éducation et de rencontres, avec une simplicité et une concision remarquables. Cette nouvelle édition, annotée, est enrichie d'un inédit et des courts textes qu'elle avait le projet, inabouti, de réunir sous le titre : Autobiogravures.
Ce volume est le premier d'une réédition de l'oeuvre de Sarah Kofman par les éditions Verdier, sous la direction d'Isabelle Ullern. -
Prendre dates ; Paris, 6 janvier-14 janvier 2015
Patrick Boucheron, Mathieu Riboulet
- Verdier
- La Petite Jaune
- 13 Mai 2015
- 9782864328001
C'était à Paris, en janvier 2015. Comment oublier l'état où nous fûmes, l'escorte des stupéfactions qui, d'un coup, plia nos âmes ?
On se regardait incrédules, effrayés, immensément tristes.
Ce sont des deuils ou des peines privés qui d'ordinaire font cela, ce pli, mais lorsqu'on est des millions à le ressentir ainsi, il n'y a pas à discuter, on sait d'instinct que c'est cela l'histoire.
Ça a eu lieu. Et ce lieu est ici, juste là, si près de nous. Quel est ce nous et jusqu'où va-t-il nous engager ? Cela on ne pouvait le savoir, et c'est pourquoi il valait mieux se taire ou en dire le moins possible - sinon aux amis, qui sont là pour faire parler nos silences. Ensuite vient le moment réellement dangereux : lorsque tout cela devient supportable. On ne choisit pas non plus ce moment. Un matin, il faut bien se rendre à l'évidence : on est passé à autre chose, de l'autre côté du pli. C'est généralement là que commence la catastrophe, qui est continuation du pire.
Il ne vaudrait mieux pas. Il vaudrait mieux prendre date. Ou disons plutôt : prendre dates. Car il y en eut plusieurs, et mieux vaut commencer par patiemment les circonscrire. On n'écrit pas pour autre chose : nommer et dater, cerner le temps, ralentir l'oubli.
Tenter d'être juste, n'est-ce pas ce que requiert l'aujourd'hui ? Sans hâte, oui, mais il ne faut pas trop tarder non plus. Avec délicatesse, certainement, mais on exigera de nous un peu de véhémence. Il faudra bien trancher, décider qui il y a derrière ce nous et ceux qu'il laisse à distance. Faisons cela ensemble, si tu le veux bien - toi et moi, l'un après l'autre, lentement, pour réapprendre à poser une voix sur les choses. Commençons, on verra bien où cela nous mène. D'autres prendront alors le relais. Mais commençons, pour s'ôter du crâne cet engourdissement du désastre.
Il y eut un moment, le 7 janvier, où l'on disait : douze morts, et on ne connaissait pas encore les noms ; on aurait pu deviner en y pensant un peu mais on préférait ne pas. Nous sommes encore dans cette suspension du temps, ne sachant pas très bien ce qui est mort en nous et ce qui a survécu dans le pli. Maintenant, un peu de courage, prendre dates c'est aussi entrer dans l'obscurité de cette pièce sanglante et y mettre de l'ordre. Il faut prendre soin de ceux qui restent et enterrer les morts. On n'écrit pas autre chose.
Des tombeaux.
-
Carnet de notes, 2016-2020
Pierre Bergounioux
- Verdier
- Litterature Francaise
- 8 Avril 2021
- 9782378560935
Entamés au seuil de la trentaine, les Carnets couvrent quarante années d'une sorte de vie.
Avec le cinquième, on se retrouve, on ne sait trop comment, septuagénaire, à peu près quitte des soins qui ont rempli l'intervalle, excepté celui, cher à Montaigne, d'apprendre à mourir.
-
Journal de Moldavie : 1987-1988 - Juillet 2022
Marc Crépon
- Verdier
- Litterature Francaise
- 13 Avril 2023
- 9782378561697
De 1987 à 1989, Marc Crépon est coopérant dans la République de Moldavie qui fait encore partie de l'URSS.
Son courrier étant systématiquement ouvert, ses conversations téléphoniques sur écoute, il tient un Journal. Il lui confie ses expériences et ses réflexions, y rapporte, au jo0ur le jour, les réalités du système soviétique, les pénuries, la peur, la méfiance, le contrôle de la population, au fil des relations amicales et amoureuses qui se font et se défont. Il y recueille, non sans appréhension, les récits de près de cinq décennies de domination et de prédation d'un système impitoyable. Durant l'hiver 2021-2022, il redécouvre ces pages et décide de les publier quelques mois à peine avant que l'agression de l'Ukraine ne fasse ressurgir le fantôme de la terreur.
À l'été 2022, comme il le fait régulièrement, il retourne en Moldavie, la situation lui inspire alors le désir de prolonger brièvement ce journal. -
Un jour d'octobre à Santiago ; ligne de fuite
Carmen Castillo
- Verdier
- Littérature Française
- 17 Mars 2022
- 9782378561383
Chili, octobre 1974.
Les forces armées du gouvernement de Pinochet encerclent la maison d'un jeune couple. Ils se nomment Miguel Enriquez et Carmen Castillo ; tous deux vivent dans la clandestinité. Il est l'un des responsables de la résistance et le dirigeant du Mouvement de la gauche révolutionnaire (MIR) ; elle, professeure d'histoire, a travaillé auprès de Salvador Allende avant le coup d'État et s'implique, depuis, au sein des réseaux de lutte contre la dictature militaire.
L'affrontement tourne au drame.
Treize ans plus tard, au terme d'un exil éprouvé de l'autre côté de l'océan, en France, la militante est autorisée à séjourner dans son pays natal. C'est, dit-on, « l'ouverture ». Mais ce pays, elle ne le reconnaît plus : partout, elle ne voit que le sourire satisfait des vainqueurs. Tout avait pourtant débuté dans la joie populaire : la redistribution des terres, la nationalisation de grandes industries, l'augmentation des salaires, l'extension de la sécurité sociale. Bref, les humbles enfin comptés.
En deux récits, ici rassemblés, la cinéaste Carmen Castillo nous fait traverser ces années de combat, d'élans et de fracas. La politique et l'intimité se fondent en une même langue, délicate et habitée.
Ces pages, signées contre l'oubli, se font désormais appel à refuser, en tout lieu, le cours des choses.
L'Histoire n'est qu'affaire de présent.
L'autrice
-
« Pour des raisons qui touchent à mes origines, à ma destinée, j'ai ressenti le besoin d'y voir clair dans cette vie. La littérature m'est apparue comme le mode d'investigation et d'expression le moins inapproprié. Elle est porteuse, comme l'histoire, comme la philosophie, comme les sciences humaines, d'une visée explicative, donc libératrice. Elle peut descendre à des détails que les discours rigoureux ne sauraient prendre en compte parce qu'il n'est de science que du général.
Les notes quotidiennes ne diffèrent pas, dans le principe, de ce que j'ai pu écrire ailleurs. Les autres livres se rapportent aux lieux, aux jours du passé, le Carnet à l'heure qu'il est, au présent. » P. B.
Ce journal, qui couvre les années 2011 à 2015, constitue le quatrième volume des Carnets de notes de Pierre Bergounioux.
-
-
Dans ce récit autobiographique, Jean-Jacques Salgon relate l'acquisition de sa maison aux Vans, en Ardèche. Il en revisite les cinq niveaux, de la terrasse tropézienne à la cave, livrant sa vie à travers les souvenirs rattachés à l'histoire des objets et à chaque détail.
-
Pêle-mêle : pourquoi placer sous l'autorité d'un tel concept les quelques études qu'on va lire ? A leur origine une injonction puissante, celle du hasard, de l'aléa, disons du gré d'une suite de lectures.
Leur loi, sans doute, c'est moins le paradoxe que la diversité, la différence. On y suivra, par exemple, le fil d'un chant d'oiseau, ou l'inflexion, chez un poète d'aujourd'hui (Yves Bonnefoy) d'une forme première de rêverie (la courbure) ; ou bien chez un autre (Gérard Macé) le portrait réinventé de trois grands anthropologues; ailleurs on verra un grand rêveur (Paul Claudel) subir et écrire une pluie chinoise, ou un autre (Henri Bosco) inventer la sauvagerie d'une montagne provençale ; ou bien on épousera, chez un écrivain de maintenant (Christophe Pradeau), la lutte onirique, et enfantine, menée contre les figures d'une existence souterraine ; on suivra, chez un jeune romancier-poète (Michel Jullien), la réinvention tactile, passionnelle, d'un monde de jouets, ou d'objets perdus ; on écoutera chez un autre encore (Stéphane Audeguy) l'éloge d'une vertu peu contemporaine : la douceur ; on rencontrera au passage plantes, fruits, insectes, nuages, oiseaux, poissons, divers petits héros inattendus.
De quoi vivifier entre choses, bêtes et mots, la force de la célèbre devise bachelardienne : " Le monde est ma provocation. "
-
La société des cafés à Los Angeles
Monique Eleb
- Verdier
- Tranches De Villes
- 12 Novembre 2004
- 9782910735906
partie à la découverte de la ville, monique eleb a parcouru au fil des quinze dernières années les quartiers de los angeles.
observant les cafés, de plus en plus nombreux, elle y a trouvé les indices des modes de vie et des valeurs de citadins à la recherche d'une identité dans cette métropole démesurée. les chroniques montrent comment les relations s'instaurent ainsi que les hiérarchies et les positions des différents groupes - sociaux, ethniques, sexuels, de génération - qui ont adopté un café, les attitudes légitimes et illégitimes et les rites quotidiens.
le décor et l'ambiance créés par les cafetiers jouent aussi leur rôle et cet ensemble construit une sorte de texture formant tableau qui éclaire certains des phénomènes émergents à los angeles, ces récits permettent de comprendre les moeurs et les paysages angelenos mais aussi le rôle que les cafés tiennent dans nos vies.
-
Mon journal serait donc une sorte de roman (ou du moins les pages de mon journal qui concernent LR) ? Cette sorte de roman auquel on fait crédit comme à un témoignage ? Une sorte de mensonge ? Cette sorte de mensonge auquel le menteur lui-même croit ? Non pas une fiction voulue et reconnue, concertée, mais une invention involontaire - une affabulation ?.
-
JEAN GENET est mort le 15 avril 1986 dans une chambre d'hôtel à Paris.
L'écrivain, qui ne s'éprouvait vivant que par son opposition à la société occidentale et aux valeurs de ses " tortionnaires ", aurait sans aucun doute considéré avec moquerie la volonté de lui consacrer une exposition. Paule Thévenin, qui fut une très proche amie dans les années 1960, s'insurge en 1993 contre la tentation de célébrer Genet, célébration " qui n'a d'autre but que de l'enfermer, de l'incarcérer, parmi les écrivains célèbres, morts, alors que personne n'a jamais, même mort, été aussi vivant que lui ".
Loin de vouloir imposer à Genet la contrainte d'une célébration dont, en effet, il n'aurait que faire, les auteurs de ce catalogue, Christophe Bident, Antoine Bourseiller, René de Ceccatty, Pierre Constant, Michel Corvin, Lydie Dattas, Albert Dichy, Thierry Dufrêne, Kadhim Jihad Hassan, Marie Redonner, Ghislain Uhry, témoignent de la force d'une oeuvre aussi brûlante qu'au premier jour. Une riche iconographie regroupant notamment un certain nombre de manuscrits et la publication de remarquables pages inédites de Jean Genet contribuent à l'intérêt de cet ouvrage.
-
-