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Arts appliqués / Arts décoratifs
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Si l'on en croit Paul Lévi et Jean-Paul Poirot , la rue Lafayette, qui regroupait depuis le XIXe siècle la majorité des marchands de pierres précieuses parisiens, aurait concentré près de 300 négociants en perles fines dans l'entre-deux-guerres, entre ses numéros 1 et 100. Un tel chiffre frappe par son importance en comparaison de la situation actuelle du marché de la perle fine, au sein de la capitale comme au niveau mondial: tandis que les négociants et spécialistes parisiens se comptent aujourd'hui sur les doigts d'une main, la perle fine ne représente plus qu'un volume insignifiant d'un marché dominé par la perle de culture, qu'elle soit d'eau douce (95 %) ou d'eau de mer (5%).
Comment, il y a moins d'un siècle, autant de négociants ont pu vivre à Paris du commerce de cette matière? Quand et pourquoi la capitale française est-elle devenue le centre mondial de la perle? Comment les relations entre la France et le Golfe, son principal fournisseur, étaient-elles structurées? Pour quelles raisons ce commerce aussi florissant a-t-il complètement disparu? Mais surtout, comment se fait-il que la mémoire de cet âge d'or de la perle soit aujourd'hui perdue? C'est à ces questions, et bien d'autres encore, que cette exposition tâchera de répondre.
Mais au-delà de percer les derniers mystères liés à un biominéral dont on ne cesse de repousser l'ancienneté des relations avec les hommes, il s'agira avant tout de montrer dans quelle mesure la perle a su inspirer l'ensemble des joailliers parisiens mais également les artistes au sens large, petits et grands. Tous semblent en effet avoir été poussés par une même perlomanie et ce, quel que soit leur médium, de l'opéra au cinéma en passant par la peinture, la photographie, l'affiche ou les illustrés, au point de faire de la perle l'une des formes symboliques des années folles. -
Jean Luce et le renouveau de la table française (1910-1960)
Moon Cho Sung
- Norma
- 10 Mai 2024
- 9782376660903
En 1925, Jean Luce est, à 30 ans, le seul artiste spécialiste des arts de la table à posséder un espace personnel
à l'Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de Paris. Sa longue carrière, débutée en
1911 à l'exposition du musée Galliera, se poursuivra jusqu'à la fin des années 50. Elle lui permet de traverser de
nombreux mouvements du XXe
siècle dont l'Art nouveau, l'Art déco ou le modernisme. Tout d'abord admiré, dans
les années 20, pour la qualité et l'originalité de ses décors et ornements géométriques, il s'impose, à partir des
années 30, grâce à son travail de renouveau des formes. Des créateurs et décorateurs comme Pierre Chareau,
Charlotte Perriand, Rob Mallet-Stevens ou Djo Bourgeois n'hésitent pas à mettre en scène ses modèles sur leurs
stands ou dans leurs intérieurs. Personnalisant ses créations, il crée des services pour de prestigieux clients tels
le maharajah d'Indore ou Paul Cavrois. Ses créations s'adressent également à un public plus large, qu'il touche
aussi bien en France grâce à des points de vente comme Steph Simon ou Pilote, qu'aux Etats-Unis ou il s'impose
au début des années 50. Toujours à l'affut des innovations techniques et industrielles, il continuera de créer après
la Seconde Guerre mondiale, en collaborant notamment avec des entreprises comme Duralex qui lui permettront
de poursuivre sa réflexion sur le fonctionnalisme. -
Artiste pluridisciplinaire, Guy de Rougemont (1935-2021) s'est affirmé autant dans la peinture que dans la sculpture et les arts décoratifs, dans un jeu permanent autour de la couleur, des lignes et des formes. L'emballage monumental des colonnes au musée d'Art moderne en 1974, le dallage très remarqué du parvis du musée d'Orsay en 1986 ou encore celui du ministère des Finances en 1987, mais aussi l'aménagement sur trente kilomètres de l'autoroute A4 en 1977 marquent toujours les esprits, résultat de la volonté de l'artiste d'inscrire l'art dans la vie des passants. Guy de Rougemont se réinvente constamment, entre espace public et privé, urbain et domestique, entre pop art et minimalisme. Sa table nuage, ses totems colorés, ses lignes serpentines, ses tapisseries pour le Mobilier national, ses couverts et autres oeuvres plus confidentielles lui valent une grande rétrospective au musée des Arts décoratifs en 1990. Il est élu académicien dans la section peinture en 1997.
L'ouvrage écrit par Gay Gassmann comporte des contributions de Jacques Grange, Pierre Passebon, Diane de Polignac, Julio Le Parc, Adrien Goetz, Hervé Lemoine et Julie Goy, et nous emmène dans l'oeuvre de l'artiste, ouvrant les portes de son atelier parisien, mais aussi de celui de Marsillargues, en Camargue, ce havre de paix qui lui était si cher. -
Réédition largement augmentée de l'édition de 2003, cette monographie richement illustrée revient sur le parcours de Roger Capron (1922-2006), seul céramiste français de son époque qui ait à la fois accompli une importante oeuvre artistique et fondé une entreprise individuelle de premier plan. Après avoir suivi l'enseignement du décorateur René Gabriel, Capron crée en 1946 avec Robert Picault l'atelier de céramique Callis à Vallauris participant à la renaissance de la céramique, faisant du beau à la portée de tous. Apparaissent à cette époque les formes et représentations emblématiques de son travail : branchages, personnages stylisés, soleils et motifs géométriques. En 1952, il rachète une poterie désaffectée et commence son aventure industrielle en fabriquant carreaux émaillés, mobilier d'appoint et panneaux décoratifs. A la fin des années 50, la commande d'une fresque de 300 m2 pour la gare maritime de Cannes lui fait découvrir la céramique architecturale qu'il mettra en oeuvre dans d'autres productions telles que la piste de danse en grès de l'hôtel Byblos de Saint Tropez. Enfin dans les années 80, Capron aborde un travail nouveau avec des pièces uniques proches de la sculpture. Basée sur le texte original de Pierre Staudenmeyer, cette version est enrichie par des des focus thématiques et un entretien exclusif entre Jacotte Capron, veuve de l'artiste, et Flavien Gaillard, spécialiste des arts décoratifs du XXe siècle, ainsi que par un répertoire de formes enrichi vient compléter la monographie.
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Charlotte Perriand, l'oeuvre complète Tome 1 ; 1903-1940
Jacques Barsac
- Norma
- 12 Mai 2015
- 9782915542608
Pendant sept décennies, Charlotte Perriand (1903-1999) a contribué à façonner le Inonde de ses inventions, laissant derrière elle un sillage d'images, d'objets, de lieux et d'édifices, autant de registres d'une oeuvre qui apparaît désormais dans toute son ampleur.
Ce premier volume de l'oeuvre complète offre une analyse détaillée de ses premières années de création, très fertiles, aussi bien dans le domaine du design que de l' architecture ou de la photographie. S'appuyant une grande partie sur les archives conservées par la famille de l'artiste dans son atelier parisien, il permet de faire la lumière sur ses sources, son environnement, ses années d'apprentissage à l' école de l'Union centrale des arts décoratifs, ainsi que sa rencontre et son association avec Pierre Jeanette et Le Corbusier, en 1928, qui va donner naissance à des meubles emblématiques tels que la Chaise longue basculante (1928), et à ses premiers aménagements (la villa Savoye, la villa Church, la villa MARTINEZ de Hoz).
Il nous fait également découvrir son engagement militant, qui l'amène à voyager à Moscou, puis à réfléchir à une architecture vernaculaire au service du peuple, qui aboutira notamment, dans les années 30, à la Maison au bord de Peau (1934), à un centre de vacances (1935), ou encore à ses premières architectures de montagne.
Les années 30 sont par ailleurs celles de la création de l' UAM, dont elle est l'un des membres fondateurs aux côtés de Robert Mallet-Stevens, mais aussi de sa rupture idéologique avec Le Corbusier, qui va l'amener, à l'orée de la Seconde Guerre mondiale, à faire cavalier seul.
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Dès la fin du xixe , la joaillerie devient un vecteur important de l'expérimentation formelle et de l'innovation plastique de son époque, grâce au développement des connaissances en matière de pierre, des techniques de taille et de sertissage. Livres et expositions permettent de mettre en valeur cet art décoratif de premier plan qui accompagne le romantisme dans ses derniers feux avant d'adopter le répertoire Art nouveau naissant.
Les paysages de l'âme, les songes et cauchemars du symbolisme imaginés par Lalique, Fouquet ou Carabin, de même que les formes et motifs empruntés à la Renaissance d'Eugène Grasset ou Lucien Gaillard cèdent la place à une faune et une flore issues d'un nouvel imaginaire biologique, aquatique et sous-marin, nourries par la vulgarisation des grandes découvertes scientifiques et de la pensée évolutionniste. Pour mieux représenter la nature, Vever, Lalique, Boucheron, Fouquet ou Nocq introduisent des matériaux nouveaux :
Corne, plume, éventail plus diversifié de pierres semi-précieuses.
L'étude des plantes comme des minéraux et cristaux, notamment grâce aux magnifiques planches élaborées par le biologiste Ernst Haeckel, ouvre également la voie, dès les années 1900, à un nouvel ordre décoratif révélant la structure cristalline des micro-organismes. Cette géométrisation tout en retenue ouvre le champ de l'abstraction et du mouvement Art déco qui s'affirmera dès les années 1910 avant de triompher dans les années 1920.
Accompagné d'un glossaire des matériaux et techniques et de notices biographiques des principaux acteurs de l'époque, cet ouvrage permet de comprendre la richesse et l'évolution stylistique du bijou et de le replacer dans l'art de son temps. -
Pierre Chareau Tome 2 : aménagements intérieurs, architecture
Francis Lamond, Marc Bédarida, Raphaële Billé
- Norma
- 7 Avril 2023
- 9782376660538
Pierre Chareau, aménagements et architecture, opère une synthèse sans précédent de près de de 80 chantiers d'architecture d'intérieur (1908-1938), privés ou publics, comme de ses projets architecturaux (1925-1950). Il dévoile l'évolution de l'approche de Pierre Chareau en matière d'aménagement intérieur, de ses débuts de décorateur intégrant dans des espaces existants son mobilier, à l'avènement, au fil des projets, d'une approche résolument architecturale de l'espace, dans laquelle le meuble s'anime et devient architecture à part entière. Listant l'ensemble de ces chantiers, il livre une analyse détaillée et illustrée de vingt-cinq d'entre eux, en majorité commandités par trois familles, les Dalsace, les Bernheim et les Dreyfus. Ce second volume permet de découvrir l'engagement de longue haleine du créateur pour l'architecture. Il revient sur sa participation aux CIAM comme à la Société des architectes modernes ou au Rassemblement des architectes, ainsi que sa collaboration avec la revue L'Architecture d'aujourd'hui. Il offre une analyse critique sur l'activité de Pierre Chareau architecte, en décryptant les 13 projets sur lesquels il a travaillé, en France, de 1923 à 1938, puis aux États-Unis, de 1945 à 1950, du cabanon de Djemil Anik à l'atelier de Robert Motherwell à East Hampton. Ce livre offre enfin une analyse approfondie de la Maison de verre. En dressant le portrait de Jean Dalsace et de son épouse Annie, il permet de comprendre le rôle central des commanditaires dans ce projet. Il revient sur le contexte architectural et sociétal de l'époque, expliquant l'importance de la lumière et de l'hygiène dans la Maison de verre. Le chantier et ses vicissitudes sont restitués avant que ne soient décrits les grands principes qui ont présidé à la conception de la maison, suivies d'une analyse de ses volumes et de ses espaces.
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Pierre Chareau Tome 1 : biographie, expositions, mobilier
Francis Lamond, Marc Bédarida, Raphaële Billé
- Norma
- 7 Avril 2023
- 9782376660521
Créateur et architecte de l'emblématique Maison de verre à Paris, Pierre Chareau a laissé derrière lui une oeuvre riche et cohérente, un « style Chareau » qui l'inscrit tout autant dans le courant moderniste que dans une pensée d'avant-garde qui épouse un monde de forme et de matériaux nouveaux. Ce premier volume revient sur sa biographie, ses rencontres déterminantes avec des mouvements artistiques, cubisme, arts premiers, comme avec des personnalités de premier plan, Nicolas de Staël, Jeanne Bucher, Jacques Lipchitz, Pablo Picasso, Rose Adler, Max Jacob, Jean Lurçat, Rob Mallet-Stevens... qui lui sont restés fidèles tout le long de sa courte vie. Il retrace son parcours, de ses débuts de dessinateur chez Waring & Gillow à son envol en tant que créateur de modèles indépendant ; il détaille ses participations aux Salons d'automne, Salons des artistes décorateurs, au groupe des 5 comme à l'UAM qui dictent le « la » de cette modernité qui fait vibrer le reste du monde, ses collaborations aux décors de films de Marcel L'Herbier ainsi que son départ pour les États-Unis en 1940. Il permet également de découvrir le collectionneur et le galeriste, entouré d'artistes tels que Braque, Ernst, Gris, Léger, Lurçat, Masson, Modigliani, Motherwell, de Staël... La Boutique qu'il crée avec sa femme Dollie, rue du Cherche-Midi, expose, outre ses propres oeuvres, les créations qu'ils éditent : tissus d'Hélène Henry, tapis de Jean Burkhalter ou de Charchoune... Richement illustré avec près de 500 visuels, ce premier volume offre enfin, en s'appuyant notamment sur plusieurs fonds iconographiques (Musée des arts décoratifs, Paris, Moma, New York), une synthèse complète de sa production de meubles et de luminaires.
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Figure marquante des arts décoratifs de l'entre-deux guerres, René Buthaud (1886-1986) s'intéresse à la céramique, mais aussi à la peinture et à la gravure ,dès la fin de ses études à l'École des Beaux-Arts de Paris et à l'École nationale supérieure des Arts Décoratifs, avant d'être mobilisé.
Tantôt figuratifs et peuplés de figures historicisantes ou d'animaux, tantôt géométriques ou abstraits, ses vases et sculptures rencontrent un grand succès dès le salon d'Automne et le Salon des artistes décorateurs de 1920, aux côtés de ses amis Jean Dunand et Alfred Janniot. Excellent technicien, il devient directeur technique de Primavera et de la Faïencerie d'art de Sainte-Radegonde et est notamment connu et apprécié du public pour sa grande maîtrise du craquelé qu'il fait redécouvrir en France. Il est en outre l'auteur d'une trentaine de remarquables fixés sous verre qui témoignent de sa dextérité avec d'autres matériaux.
Diffusé par la galerie Rouart et participant à la plupart des Salons comme aux grandes expositions (Exposition internationale des Arts décoratifs de 1925, Exposition coloniale internationale de 1931 et Exposition des arts et techniques de 1937), il connaît également un vrai succès outre-Atlantique, grâce au Prix Florence Blumenthal dont il a été lauréat en 1921 ou à ses vases signés Doris.
Son oeuvre - plus de mille pièces - figure aujourd'hui dans de nombreuses collections privées ou publiques, parmi lesquelles le madd Bordeaux, sa ville de naissance, ou encore le Musée d'art moderne de Paris. Le musée des Beaux-Arts Antoine Lécuyer, à Saint Quentin, lui consacrera une exposition monographique de mai à septembre 2023. -
L'oeuvre foisonnante de PIERRE GUARICHE (1926-1995) accompagne les Trente Glorieuses, comme les grands changements administratifs et sociétaux des années 1980.
Formé par Marcel Gascoin, Guariche débute en 1950 comme décorateur-créateur d'ensembles indépendant. Il conçoit pendant plus de dix ans un mobilier adapté aux logements de la reconstruction et à la production sérielle, s'appuyant sur des éditeurs novateurs, tels qu'Airborne, la galerie MAI, Steiner, Les Huchers-Minvielle puis Meurop, ou encore Pierre Disderot pour les luminaires. Revisitant les formes utiles à l'aune de nouveaux matériaux, il fonde en 1954 l'Atelier de recherche plastique (ARP) avec Michel Mortier et Joseph- André Motte, premier collectif français de créateurs, qui durera trois ans.
À partir des années 1960, il privilégie l'architecture intérieure, où sa maîtrise de l'espace, des matières et de leur mise en oeuvre l'impose sur de nombreux de projets. Proche de l'ancien ministre de la Reconstruction et de l'Urbanisme Eugène Claudius-Petit, il participe au chantier de Firminy aux côtés de Le Corbusier. Devançant Charlotte Perriand aux Arcs et Marcel Breuer à Flaine, il collabore avec l'architecte Michel Bezançon à la création de La Plagne, première station de sports d'hiver intégrée française. Avec Jean Dubuisson, il concourt à la transposition balnéaire du concept de résidence-hôtel à Bandol. Sollicité pour de nombreux grands chantiers de l'État, il aménage la préfecture et le conseil général de l'Essonne à Évry et le tribunal de grande instance de Créteil.
S'appuyant sur des archives inédites, cet ouvrage revient sur un parcours riche de plus de 200 aménagements, presque autant de meubles et une série de luminaires remarquables, aujourd'hui réédités par Sammode, qui mettent en lumière la modernité et l'élégance intemporelle de ce créateur remarquable.
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Charlotte Perriand, l'oeuvre complète Tome 2 ; 1940-1955
Jacques Barsac
- Norma
- 11 Juin 2015
- 9782915542714
Ce deuxième volume de l'oeuvre complète de Charlotte Perriand retrace des périodes particulièrement importantes de son oeuvre: ses deux séjours au Japon en 1940-1941 et 1953-1955, et ses réalisations pour la Reconstruction, marquées par sa collaboration avec les Ateliers Jean Prouvé et de grands architectes de l'époque : Le Corbusier, Pierre Jeanneret, Paul Nelson, Jean de Mally, Kenzo Tangé etc.
Bien au-delà de son rôle de conseiller pour le gouvernement japonais, Charlotte Perriand récolte en 1941 une riche documentation photographique sur tous les aspects du Japon traditionnel pour les publier dans des journaux après la guerre. On retrouve dans cet ouvrage plus d'une centaine de ces photographies sur l'histoire de l'art du Japon, publiées pour la première fois.
Autre étape capitale dans son oeuvre : la convention de collaboration que Charlotte Perriand signe avec les Ateliers Jean Prouvé en 1952. Cette collaboration (1952-1955), est marquée par un ensemble de réalisations emblématiques et de chefs-d'oeuvre du design, comme les bibliothèques Mexique et Tunisie créées par Charlotte Perriand.
L'ouvrage relate également ses réalisations en Indochine où elle tente d'orienter l'artisanat et la petite industrie en 1943-1944, et détaille la collaboration de Charlotte Perriand et de Pierre Jeanneret après la guerre, notamment avec l'éditeur américain Knoll, et tous les chantiers pour l'Afrique, les cités universitaires (Antony, Maisons du Mexique et de la Tunisie, Maison de l'étudiant en Médecine), l'unité d'habitation de Marseille de Le Corbusier, ainsi que l'aménagement de nombreux appartements. Le livre montre également la naissance du mouvement Formes Utiles en 1949, dont Charlotte Perriand est co-fondatrice, qui marque profondément l'histoire du design en France, placée sous le signe de la synthèse des arts : objets utiles, peinture, sculpture, architecture.
Sont reproduites in-extenso les 60 pages de son fameux article L'art d'habiter pour la revue Technique et Architecture en 1950, qui explicitent sa pensée et sa démarche d'architecte d'intérieur et de designer.
Les auteurs Jacques Barsac est réalisateur d'une quarantaine de documentaires sur l'art et sur l'histoire, dont Charlotte Perriand et Le Corbusier pour lequel il a reçu le trophée de la promotion de l'architecture du ministère de l'Équipement.
Depuis 2002, il consacre son activité autour de l'oeuvre de Charlotte Perriand. Auteur de quatre ouvrages de référence : Charlotte Perriand, un art d'habiter, Éditions Norma, 2005, Charlotte Perriand et le Japon, Éditions Norma, 2008, Charlotte Perriand et la photographie, Édition 5 Continents, 2011.
Conseiller scientifique des expositions Charlotte Perriand depuis 2005, il a assuré le commissariat des expositions : Charlotte Perriand et la photographie,Petit-Palais, Paris, 2011 et Charlotte Perriand et le Japon , Musée d'Art moderne, Saint-Étienne, 2013.
Paul Thomson est le recteur du Royal College of Art, Londres. Il a été directeur, de 2001 à 2009, du Smithsonian's CooperHewitt, National Design Museum à New York. Il a également été le commissaire de l'exposition Charlotte Perriand: Modernist Pioneer and Modern Britain 1929-1939 au Design Museum de Londres.
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Créateurs des annees 80-90 - mobilier et amenagements - edition bilingue
Guy Bloch-Champfort, Patrick Favardin
- Norma
- 4 Novembre 2022
- 9782376660378
Dans la lignée des ouvrages sur les décorateurs des années 40, 50 et 60/70, ce livre nous plonge dans l'univers des années 80/90. Celles-ci ont été les témoins d'expérimentations inédites dans le monde du design et de l'architecture, celles d'une époque où la beauté et l'élégance classique cèdent le pas à une multitude d'expressions qui échappent à tout classement et à toute hiérarchie. Composé d'une riche introduction qui en donne une vision synoptique et de trente-huit monographies qui décrivent ses multiples visages, ce livre rend intelligible une période exceptionnellement créative et révèle à travers une abondante iconographie, souvent inédite, sa formidable richesse esthétique. Avec l'avènement du post-modernisme, une nouvelle génération de designers se démarque, parmi eux Shiro Kuramata, Philippe Starck, Ron Arad, Bob Wilson, Elizabeth Garouste et Mattia Bonetti. Tous régénèrent la création en refusant l'élitisme de leurs prédécesseurs et en favorisant l'utilisation de nouveaux matériaux. Certains se tournent vers la récupération, comme le groupe Creative Salvage, et proposent des meubles inventifs et provocateurs grâce à la soudure et à l'assemblage. D'autres, réunis en Italie autour d'Ettore Sottsass et de Memphis, allient couleurs et motifs inattendus à l'utilisation ludique du stratifié plastique. Chez les architectes, de nouveaux concepts de bâtiment émergent, ainsi que l'utilisation de matériaux destinés à durer, comme le verre. Glissant jusqu'à la fin des années 90, les réalisations présentées dans ce livre marquent la volonté d'un dialogue entre les références artistiques avec un nouveau rapport à l'aspect industriel, à l'orée du XXIe siècle et de ses innovations technologiques.
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Charlotte Perriand, l'oeuvre complète Tome 3 ; 1956-1968
Jacques Barsac, Barry Bergdoll
- Norma
- 16 Mars 2017
- 9782376660019
Ce troisième volume de l'oeuvre complète (1956-1968) présente le travail de Charlotte Perriand au coeur des Trente Glorieuses, période pendant laquelle son statut de créatrice internationale va se confirmer.
Dès 1956, Charlotte Perriand développe une collaboration soutenue avec la galerie Steph Simon, éditeur notamment de ses bibliothèques Nuages. Elle renforce ses liens avec Air France, aménage des agences en Europe, au Japon et au Brésil et conçoit les premiers espaces de travail en open space.
À Genève, elle consacre plus de dix ans à la rénovation de l'immense palais des Nations, siège de l'ONU en Europe, pour en faire un outil moderne au service de milliers de diplomates et d'ONG.
L'ouvrage illustre également son « art d'habiter » à travers des réalisations comme la résidence de l'ambassadeur du Japon à Paris, la maison du Sahara, son chalet à Méribel, son appartement à Rio de Janeiro, ou encore l'équipement intérieur du pavillon du Brésil à la cité universitaire, à Paris, avec Le Corbusier.
Autre pays d'élection de Charlotte Perriand après le Japon, le Brésil, où elle se rend régulièrement de 1959 à 1970, occupe une place importante dans son univers. Elle y noue des liens d'amitié avec Lúcio Costa, Oscar Niemeyer et les grandes figures du milieu culturel progressiste. En 1963, elle commence une mission sur le développement de l'artisanat dans le Nordeste, interrompue par le coup d'État militaire.
Près de 800 documents, pour la plupart inédits, retracent une douzaine d'années de création dans les domaines du mobilier, de l'aménagement et de l'architecture de cette pionnière du design, et préfigurent son travail pour la station des Arcs en Savoie dans les années 70 et 80.
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Véritable miroir de la création du XXe siècle, Chess Design présente une documentation exceptionnelle sur les jeux d'échec réalisés par des artistes, designers, architectes et artisans : échiquiers eux-mêmes, mais également dessins d'artiste, plans d'exécution et photographies d'archives. En présentant de manière chronologique près de 300 de ces échiquiers, l'auteur offre un point de vue nouveau sur l'histoire de l'art et son évolution. Art nouveau, sécession, surréalisme, Fluxus, Pop art, la plupart des grands mouvements qui naissent et se succèdent dans les Beaux-Arts trouvent un écho avec ces échiquiers et les 16 forme-sculptures qui les animent. Ces jeux sont également le reflet de l'évolution des techniques et des matériaux utilisés pendant cette période : le bois, le verre, la céramique vont céder la place, dès les années 50, à l'acier, au plastique et aux matériaux composites. À la frontière entre les arts plastiques et les arts décoratifs, ces échiquiers sont réalisés par des grands noms de la scène de l'art, du design ou de l'architecture - Alexandre Rodtchenko, Jean-Michel Frank, Man Ray, Marcel Duchamp, Alexander Calder, ou, plus récemment, Yoko Ono, Robert Filliou, Yayo Kusama, Victor Vasarely, Zaha Hadid, Frank Ghery ou Damian Hirst - comme par des anonymes. La synthèse offerte par l'auteur constitue un travail d'historien précieux et novateur, soutenu par une iconographie à la fois riche et souvent inédite.
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Lacloche joailliers
Laurence Mouillefarine, Véronique Ristelhueber
- Norma
- 8 Novembre 2019
- 9782376660248
La maison Lacloche fut l'une des gloires de la joaillerie parisienne, de la Belle époque aux années 1960. Établie rue de la Paix, elle était également présente à Biarritz, Cannes, Londres, Madrid, Saint Sébastien, New York.
Cette monographie est la première à retracer l'ascension stupéfiante de la famille Lacloche, qui débuta modestement rue de Châteaudun en 1892, avant de séduire des têtes couronnées - la reine Victoria d'Espagne, Edouard VII d'Angleterre, les rois de Grèce et de Siam -, les personnalités de l'aristocratie, telle la duchesse de Westminster, ainsi que les stars d'Hollywood, dont Grace Kelly. Réputés pour leur élégance et le raffinement de leur fabrication, les modèles de Lacloche Frères, et de leur successeur, Jacques Lacloche, étaient conçus par les meilleurs ateliers parisiens, comme Strauss Allard Meyer, Verger, Helluin-Matlinger, Langlois ou Rubel, auxquels cet ouvrage rend hommage. Si les parures ou boîtes-nécessaires du joaillier incarnèrent, tour à tour, l'inventivité de l'Art nouveau, de l'Art déco, du Modernisme puis de l'après-guerre, ils ont particulièrement brillé à l'Exposition de 1925. Deux albums de gouaches extraordinaires, inédits, illustrent les 63 bijoux et 21 pendules que les frères Lacloche déployèrent sur leur stand. -
Les multiples talents de PIERRE-ÉMILE LEGRAIN (1888-1929), designer, architecte d'intérieur, relieur, encadreur, paysagiste, en font un personnage aussi mystérieux que recherché des bibliophiles, amateurs de beaux-arts et collectionneurs de meubles d'exception.
Formé par Paul Iribe, Pierre Legrain fait la rencontre décisive de Jacques Doucet en 1912. Il crée pour le couturier près de 400 reliures, de nombreux cadres pour son exceptionnelle collection d'art moderne - notamment celui des Demoiselles d'Avignon -, ainsi qu'une série de meubles africano-cubistes. Membre de l'UAM, dont il dessine le logo, Legrain fréquente André Breton, Paul Éluard, Jean Cocteau, les sculpteurs Gustave Miklos et Henri Laurens, le peintre Francis Picabia, ou encore la modiste Jeanne Tachard pour laquelle il dessine un jardin.
Son oeuvre rare - une centaine de meubles et quelques aménagements intérieurs - est aujourd'hui dispersée dans des musées ou des collections privées à travers le monde.
Première monographie transversale sur ce créateur hors normes, cet ouvrage restaure le fil de sa vie, ses nombreuses rencontres avec les avant-gardes artistiques et ses réalisations dans tous les domaines, soulignant les liens formels existant entre son travail d'ensemblier, de relieur et de dessinateur. À travers l'entourage de Legrain - amis et commanditaires - , il présente le contexte artistique exceptionnel dans lequel cette oeuvre si singulière a pu éclore.
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Le dessin de bijou est longtemps resté à l'abri des regards et du public. Fonctionnels ou porteurs de rêves inaboutis, ces bijoux de papier constituent pourtant, depuis le xve siècle, la part d'ombre des modèles auxquels ils ont bien souvent donné naissance.
Cet ouvrage présente une centaine de dessins, essentiellement issus du Fonds Van Cleef & Arpels sur la Culture Joaillière, allant de la deuxième moitié du xviiie siècle au début du xxe siècle. Il permet de mettre pour la première fois en lumière ce pan des arts décoratifs totalement méconnu, dans lequel des artisans ou artistes anonymes côtoient les grande figures de la joaillerie, Tiffany, Lalique, Vever, ou des ateliers de renom comme Paillet, Brédillard et Mellerio Borgnis.
A travers l'étude de sa technique, de ses auteurs ou de son usage, le livre, qui accompagne l'exposition à l'École des arts joailliers, à partir du 08 mai 2021, permet de saisir les enjeux comme la richesse de ce support, à la fois outil, document d'archives et véritable oeuvre d'art. -
Le renouveau des arts décoratifs dans la France d'après-guerre est d'une extrême diversité, du style 40 qui perdure à travers les commandes officielles au meuble classique ou néoclassique dont le succès est sans précédent. La modernité reste un combat à mener après l'échec de l'Union des Artistes Modernes (UAM) qui n'a pas su convaincre. Ce défi est relevé par la jeune génération des décorateurs présentés dans cet ouvrage. Leur approche répond aux besoins et aux aspirations d'un pays en pleine reconstruction, avec l'extraordinaire vitalité qui caractérise l'époque.
Après une introduction qui met l'accent sur l'alliance d'esthétique, de fantaisie et de rigueur, de cette création française foisonnante, ce livre s'organise en quatre parties, chacune précédée d'une introduction qui en définit le contexte historique.
-les maîtres de l'entre-deux-guerres, tels qu'Adnet, Arbus ou Old.
-les représentants d'un style 50 en liberté, ludiques et affranchis de tout discours en «isme», Matégot, Royère...
-les grandes figures de la Reconstruction - Gascoin, Hitier ou Sognot - qui ont transmis à la génération suivante le sens d'une modernité exigeante et puriste.
-leurs fils spirituels, Gautier-Delaye, Guariche, Motte, Paulin ou Philippon et Lecoq.
Outre ces trente-trois monographies, Patrick Favardin analyse la mise en place de structure d'édition et de diffusion, avec des fabricants comme Airborne, Les Huchers-Minvielle ou Steiner, des galeries comme Steph Simono ou MAI ou encore les Salons.
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Les années 80 vibrionnent d'énergie. Dans leur tourbillon, une génération de créateurs a émergé, porteuse d'arts de vivre différents de ceux du passé : Mark Brazier-Jones, Franck Evennou, Elizabeth Garouste, Marco de Gueltzl, Hubert Le Gall, Thierry Peltrault, Laurence Picot, Andrea Salvetti ou encore Claude de Wulf. Afin de donner chair à cette époque en France, cet ouvrage a recueilli la parole d'un témoin de ses acteurs, Elisabeth Delacarte dont la galerie Avant-Scène est l'une des seules à avoir perduré jusqu'à aujourd'hui. Depuis bientôt 40 ans, elle défend des artistes singuliers devenus incontournables en leur domaine. De la France à l'Angleterre, l'Italie ou la Russie, les portraits fouillés qui leur sont dédiés évoquent l'ambiance et les actualités qui les accompagnent. Chacun incarne l'importance de l'artisanat d'art, et tous empruntent des chemins particuliers afin d'exprimer à leurs façons des émotions universelles. Les grands sujets d'aujourd'hui se déclinent au long de leurs parcours. On y découvre l'upcycling avant l'heure avec le fougueux Marco de Gueltzl et les débuts du libertin punk Mark Brazier-Jones, le besoin vital de nature dans les oeuvres de Frank Evennou ou du sculpteur cuisinier Andrea Salvetti, le romantisme prôné par Laurence Picot, la poésie joyeuse d'Elizabeth Garouste, la fantaisie teintée d'humour d'Hubert Le Gall. Ils ont en commun d'avoir changé de vie pour se consacrer au mobilier d'art. C'est aussi le cas d'Elisabeth Delacarte. Son point de vue personnel éclaire de l'intérieur les mutations des arts décoratifs à la fin du XXe siècle. Mettant en scène les productions de chaque artiste, des chantiers de décoration rythment le livre et laissent place à la contemplation.
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Slavik, les années drugstore
Pascal Bonafoux, Peter Knapp, Géraldine Cerf de dudzeele, Philippe Maynial
- Norma
- 19 Novembre 2021
- 9782376660422
Il a régné sur Paris pendant près d'un demi-siècle, des Trente Glorieuses jusqu'au tournant des années 2000.
Né en 1920, Wiatscheslav Vassiliev, dit Slavik, émigré russe, étudie à l'École nationale supérieure des arts décoratifs et à l'IDHEC avant de collaborer comme décorateur avec Cassandre, Jacques Adnet, Serge Lifar.
Remarqué pour ses peintures aux accents surréalistes, il devient décorateur aux Galeries Lafayette à partir de 1943, puis est chargé en 1954 par Marcel Bleustein-Blanchet de l'esthétique industrielle chez Publicis.
Suite aux succès des Drugstores des Champs-Élysées (1958), de Saint-Germain-des-Prés (1965) et du Pub Renault (1963), dont il assure la conception des espaces et la décoration, il prend son indépendance en 1968 pour se consacrer à l'aménagement de restaurants, de bistrots, brasseries, pubs, bars, night-clubs, magasins, boutiques.... Les familles Richard, Bras, Taittinger, Sfez font appel à lui. Designer poético-commercial, il invente plus de 300 décors dans lesquels il mélange avec un éclectisme joyeux, inspiration Art nouveau, esprit slave, influences anglo-saxonnes et modernité. Avec Michel Oliver, il conçoit des chaînes de restauration populaires qui démocratisent la qualité et la beauté. Le Jules Verne de la Tour Eiffel, réalisé en collaboration avec l'architecte Jean-Jacques Loup, le Bistrot de Paris, le pub Winston Churchill, le London Tavern, le Furstenberg, la brasserie et le restaurant du Lutétia, le Dôme, l'Assiette au Boeuf, seront pendant des décennies des repères incontournables de la vie parisienne. Son style a marqué un tournant dans l'univers de la restauration et son influence reste aujourd'hui très visible.
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Réédition augmentée et mise à jour de l'oeuvre de Jean Dunand présentant plus de 1800 oeuvres illustrées de l'artiste.
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Frank Jean-Michel,L'Étrange Luxe du Rien
Pierre-emmanuel Martin-vivier
- Norma
- 7 Septembre 2006
- 9782915542042
Jean-Michel Frank (1895-1941) est une figure mythique des arts décoratifs. Son style qualifié de « luxe pauvre » est tout aussi paradoxal que sa vie entre fêtes et solitude, avec des amitiés fidèles pour des poètes, des artistes qui ont été déterminants dans l'élaboration de son esthétique, mais aussi ses clients, gens du monde, de la mode ou intellectuels. Les contraignant à se défaire de leurs objets, de leurs tableaux et de leurs tapis, Frank a inventé pour eux des lieux propices à la méditation et au rêve, un mobilier d'une simplicité parfaite, proche d'un néoclassicisme français dépouillé de ses ornements. Indifférent aux grands débats de la première moitié d'un XXe siècle, Jean-Michel Frank n'a cherché ni à construire un nouveau monde ni à se raccrocher à un passé nostalgique. Avec élégance, il a cassé les conventions, nettoyé les lieux de leur histoire. Peut-être est-ce ce mélange de légèreté et de rigueur, de rêve et de poésie, ce détournement très actuel des objets et des matériaux qui ont amené tant de décorateurs et de designers contemporains à se réclamer de lui.
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Surnommé « le sculpteur du bijou », Raymond Templier, fils et petit-fils de joailliers parisiens, (1891-1968) est un des grands créateurs de la période Art déco. Présent dans toutes les expositions majeures, dès sa sortie de l'École nationale des arts décoratifs en 1912 et jusqu'en 1960, membre fondateur de l'Union des artistes modernes en 1929, il participe d'une avant-garde qui va bouleverser l'histoire des arts décoratifs. Ses formes épurées, ses lignes géométriques, l'utilisation de matières inédites, comme l'argent laqué de noir, typiques du nouveau style Art déco séduisent immédiatement la critique et une clientèle parisienne avertie et cultivée. Amateur de sport, Templier dessine également des trophées pour des compétitions de ski, de boxe, de golf et des affiches pour la Fédération nationale de tennis dont celles de Roland-Garros. Cette première monographie consacrée à Raymond Templier reproduit près de 600 oeuvres, broches, bracelets, bagues, pendants, colliers, boîtes et étuis, qui figurent aujourd'hui dans les plus grands musées du monde.
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Jean Després (1889-1980) est l'un des artistes les plus novateurs des années 1920 et 1930 dans les domaines du bijou et de l'orfèvrerie. À 16 ans, il quitte Avallon et la boutique de cadeaux de ses parents pour commencer son apprentissage chez un orfèvre à Paris. Il complète sa formation par des cours de dessin des écoles de la Ville de Paris et fréquente le Bateau-Lavoir, où il rencontre Modigliani, Picasso, Signac, De Chirico et, surtout, Braque, qui devient bientôt son « meilleur copain ». Després travaille surtout l'argent, dont la blancheur, très à la mode dans les années 1930, est à peine altérée par les quelques touches qu'apportent des pierres semi-précieuses comme l'onyx, le corail, la turquoise, le lapis-lazuli ou la calcédoine, pour des prix qui restent, en cette période de crise économique aiguë, abordables, même s'il ne dédaigne pas non plus de réaliser sur commande des ouvrages de joaillerie, à base de pierres et de métaux précieux.
L'artiste a gardé de son passage dans les ateliers de l'aviation militaire pendant la guerre de 1914-1918 un intérêt pour les formes mécaniques qu'il transpose dans ses bijoux. À partir de 1930, il crée les « bijoux moteurs » où on retrouve tout le vocabulaire de la mécanique : broche « bielle », broche « vilebrequin », bracelet « came », etc. Autant de pièces dont les formes inspirées de la mécanique suscitent en 1931, à l'exposition « L'Aéronautique et l'Art » du pavillon de Marsan, un intérêt mêlé de scandale.
Comme les autres artistes de son temps, Després tisse des échanges avec le monde de l'art. Avec Étienne Cournault (1891-1948), peintre et graveur, qui affectionne le travail sur verre, il conçoit entre 1929 et 1934 les « bijoux glaces » en argent et verre, chefd'oeuvres de grâce et d'originalité. Ces compositions, qui jouent sur les reflets, sur des effets de transparence et de lumière, sont très remarquées, notamment par Joséphine Baker. Avec Jean Mayodon (1893-1967), futur directeur de la Manufacture de Sèvres, il monte, à partir de 1937, les plaques de céramique, d'inspiration principalement néoclassique, sur ses fameux « bijoux céramiques ». La participation de Després à l'Exposition de 1925 est restée anonyme, mais à partir de 1928 il expose dans tous les Salons officiels. Dès 1931, le critique Raymond Escholier écrit : « Després est en passe de devenir le plus grand des bijoutiers, le plus grand orfèvre. » Després est aussi l'un des maîtres d'oeuvre indiscutés du mouvement de renouveau de l'orfèvrerie de table et de l'orfèvrerie religieuse. Ses pichets, ses théières, ses candélabres, ses couverts, en étain surtout, mais aussi en argent, vermeil ou métal argenté, qu'il monte lui-même au marteau, se caractérisent par leurs formes simples, leurs volumes harmonieux, leur ornementation sobre. Bien représentée dans la collection des Arts Décoratifs grâce à un don important de l'artiste, l'oeuvre de Jean Després ouvrira l'exposition pour cette première rétrospective qui lui est consacrée. Sont également montrés les objets liturgiques, les reliures que l'orfèvre réalisera dans les années 1960.